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Voir le livre coups de cœur des libraires de Grenoble : Le cycle des Contrées de Jacques Abeille
Pony est très certainement ce genre de livre qui vous marque à jamais, par la beauté des paysages décrits et de cette histoire extraordinaire dans l'impitoyable Ohio de la fin des années 1860.
Silas Bird part à la recherche de son père enlevé par des malfrats, trafiquants de faux billets.
A dos de son cheval Pony, venu naturellement à lui, ils parcourront ensemble l'Amérique.
Entre l'animal et le jeune homme c'est comme une connexion divine, un cadeau tombé du ciel.
Une aventure palpitante, une amitié hors du commun et cette soif de justice, tout est réuni dans ce bon roman !
Far West. XIXème siècle.
Cinq filles et un garçon aveugle adoptés par un mystérieux français venu tenter sa chance en Amérique. Destin extraordinaire de cette famille pas comme les autres, des enfants qui savent lire, écrire, pratiquer les arts sans n'être jamais allés à l'école, mais
ils savent aussi se battre et manier les armes pour se protéger et vivre dans ce monde impitoyable qu'est le leur..
Le passé qui revient au galop, la peur aux trousses, une délicieuse vengeance mais aussi un amour lumineux et profond qui leur permettront de traverser toutes les épreuves... Une pépite !
Simon n'est pas bon à l'école, lui ce qu'il veut, c'est faire fortune, trouver un plan pour se carapater de son trou où il n'y a rien à faire. Ses parents eux, ne sont pas spécialement attachés à lui, s'il part cela fera une bouche de moins à nourrir !
Le court des dindes a chuté, Il en achète
mille, traverse l'ouest américain et part les livrer à l'autre bout du pays. Mais au fil du voyage, rien ne se passe comme prévu !
Portrait fidèle de L'Amérique du XIXème siècle, qui se dessine au fil de son périple et de ses nombreuses rencontres qui changeront sa vie !
Jingo est un petit garçon extrêmement touchant et courageux, abandonné à la naissance dans un horrible orphelinat corrompu de Boston (qui vendent les enfants comme main-d’œuvre à un ramoneur chercheur de trésor !), il attend avec impatience le retour de son père.
Un jour, un riche homme
très mystérieux se présente et réclame Jingo. Ce dernier y croit dur comme fer car il en a rêvé toute sa petite vie...
Vous ne serez sincèrement jamais au bout de vos surprises dans cette folle aventure au fin fond de l'Amerique du XIXème siècle, où les bandits règnent en maîtres ! Jingo réussira-t-il à recoller les morceaux de son histoire ?
Intime et universel, violent et sublime, ce récit de Selva Almada braque les projecteurs sur un phénomène terriblement mis dans les marges en Argentine : le féminicide.
Croisant l’histoire personnelle et l’histoire d’une société, Les jeunes mortes est aussi incisif que sensible, douloureux
et nécessaire.
C’est hantée par le spectre des femmes assassinées qu’Almada nous offre cette bouleversante lumière.
Russie. 1941. La traque aux espions, aux ennemis de la nation, à ceux de la vieille garde.
Roman comminatoire, sous forme d’interrogatoires, décrit avec effroi, humour noir et intelligence, ce qu’un système dictatorial met en place pour de sa grandeur et sa survie.
La guerre comme exutoire
à toutes les tendances égocentriques , de pouvoir, de domination.
Garde-à-vue du garde-à-vous, Kremulator brûle d’un feu narquois et caustique.
Kevlar d'argot, morale d'acier, poings ferrés dans les poches, direction la dézingue des fachos de tout crin, les extrémistes du bout de la croix, les politicards de la manif pour tous. Avec sa poésie en cocktail molotov, toujours épris de justice, le poulpe retour en zone, Franck Pavloff en maître d'autel. Toujours aussi jouissif !
L'envie de printemps, de soleil, de marché et de fraise m'a mené à ce shojo... absolument délicieux ! Une histoire d'amour drôle et sucrée entre cette étudiante joviale venue donner un coup de main à son grand-père producteur de fraises et l'employé de ce dernier, un jeune homme mystérieux
qui ne montre pas beaucoup ses émotions... mais qui cache une grande tendresse au fond de son cœur !
Le printemps est propice à ce genre de lecture mignonne, pleine de fraicheur et qui fait du bien. Je recommande cette nouvelle série, en plus le 3ème tome sort très prochainement !
A la lucarne de ses mirettes et ses mots de gamine qui fusent comme des lamelles de tranches de vie, Farida raconte son enfance et sa jeunesse, elle, fille d’immigrés algériens née dans un de ces grands blocs à l’orée des années 70 puis 80. Ce sera la Drôme et la cité Grangebelle, sortie
de nulle part, collée au bruits stridents de la nationale 7, celle là même que l’on regarde comme une grande scène du haut de sa piaule avec ses rumeurs et ses horizons comme autant de rêves inaccessibles, plus tard Marseille et l’hôtel de l’univers.
De ce texte magnifique et viscéral à plein d’égards, se libère un tas d’images, des virées mémorables, des sourires et des désillusions, des visages et des cicatrices invisibles, des bouffées d’humanités comme des fiertés avalées, des silences qui disent tout, des désirs qu’on chevauche quitte à se casser la gueule.
La vie dans ses travées sinueuses et brillantes, riche comme une jonquille entre deux blocs. La grâce et les fissures du béton. La honte qu'on recouvre d'une voilure qui fait claquer le quotidien.
Ce texte là, il est brut et sensible, railleur, tendre et poignant de lucidité, de spontanéité, d’élans frénétiques.Tout s’y découvre entre les lignes, dans la simplicité d’une langue et d’un détail, dans sa poésie qui s'ignore, gonflée d’évocations, d’une fraîcheur décapante de sociologies fines qui éclaboussent les cadres du tableau.
La plume d'Hédi Cherchour dévoile un texte plein comme un poumon qui déborde, de fragments d’une mémoire ouvrière et de l’exil, de portraits éclatants, de matrices où se dessinent les marges, et des existences, invisibles, un bout de France d’hier et d’aujourd’hui encore.
Avec l’acuité du chroniqueur policier, le souci du détail du journaliste en immersion, avec le talent du conteur inné, en 1961, Sciascia pénètre les arcanes de la mafia, explore avec doigté la corruption des élites, la violence des hommes et les doubles jeux des accusés.
Toute la maestria
d’un film en noir et blanc, l’implacabilité de celui qui veut faire état des choses, la mécanique parfaitement affinée du romancier !
Madagascar, un père part à la recherche de son fils qui ne l'a jamais appelé papa. Écriture au poing, serrée comme cœur tendu vers sa dernière aventure. Varenne ceint de colère, de rédemption et de folie, la joute de chacun, cahin-caha de la démerde, corruption et pauvreté en gangrène, dans
un pays tranché par un colonialisme présent-passé où toutes les raisons sont bonnes et les actions répréhensibles.
Polar pur, mortel, encre noire sur piste de sable rouge, La piste du vieil homme a la nervosité touchante et le geste fou de quêtes suffocantes. Varenne, un talent dingue, immersif, poignard poignant fiché dans un décor aussi dur que les muscles et les cœurs bandés de misère et de crasse.
Allemagne 1939, un terrible accident ferroviaire. Le contexte politique l’aura dissimulé aux yeux de l’histoire.
Gert Loschütz s’en fait le chroniqueur, ajoutant ça et là des histoires à l’épisode, inventant une vie à certains, des souvenirs à d’autres.
Dérivation élégante
au gré des hasards, errance magnétique dans les épaisseurs troubles de la mémoire. Un cheminement sinueux comme les courbes d’un train qui ondule.
Pétri de conflits intérieurs, dans une société libyenne où l'homme se doit de dominer sa femme, la cacher aux yeux des autres hommes, Milad lui, autorise, laisse faire, vaque à ses occupations dans la maison. Face aux injonctions, il résiste parce qu'il est comme ça, doux, attentionné, tolérant.
Il fait le pain comme lui a appris son père, il façonne ses patons, les hume, dans les odeurs de farine et de levure, il existe.
Enflée de sensualité des corps, de leurs odeurs et leurs chaloupées, l'histoire de Milad n'est pas un chemin tranquille. Mais il aime, sa femme et le corps de sa femme, sa femme et l'odeur de sa femme.
Du pain sur la table de l'oncle Milad est autant une invitation au voyage - un voyage aux saveurs levées, aux formes pétries, un voyage aux témérités naturelles - qu'une réflexion sur la tolérance, l'être tel qu'il est et ce qu'on lui demande d'être.
Un roman à la douceur du bout des doigts, dans lequel la violence n'est jamais éteinte.
Charnel, magique, le roman de Mohamed Alnaas est un génie de l'enfance, une ode à la liberté, à l'amour du travail bien fait, à l'héritage et à la transmission.
Marie Spénale brosse le portrait original d’une femme qui aimât, fut aimée, aime toujours et aimera encore sans doute.
Retour sur histoire d’amour en planète exil. Sur une île. Loin du monde. Loin des lieux connus. Et des hommes fréquentés.
Une brèche parcourue par les flèches de l’étreinte
retrouvée, flash spécial des mémoires qui culbutent.
C’est étrange, c’est beau, c’est troublant.
Une magnifique bande dessinée de Dominique Monféry inspirée du roman du même nom de Jean-Laurent Del Socorro (un chef d'oeuvre, je vous invite à le lire) qu'il vous faut vous procurer absolument. C'est une nécessité.
Avez-vous déjà entendu parler de Julie de Maupin dite Julie D'Aubigny,
figure féministe du XVIIème siècle, sous le règne de Louis XIV ? Non?
C'est bien ce qu'il me semblait.
Femme intrépide aux mille aventures, elle pratiquait l'escrime (provoquait en duel les hommes) ainsi que de nombreux arts. Elle excellait dans son domaine et enchainait les victoires ainsi que les conquêtes amoureuses au gré de ses voyages, tantôt des hommes et tantôt des femmes. Libre et affranchie de tous les cadres de l'époque, elle n'obéissait finalement qu'à ses propres envies pour vivre son incroyable vie (ce qui lui valu beaucoup d'ennuis). Une figure féminine si inspirante...
La bande dessinée lui rend parfaitement hommage avec de sublimes scènes de combat et des vers d'une telle grâce ! C'est un énorme coup de coeur.
Pour les ados et les adultes, à partir de 14-15 ans.
Que dire de cette merveilleuse bande dessinée ? Il vous faut la lire absolument.
L'histoire vraie de la famille Veil et de cette petite Lise, "Lisou" qui grandit dans cette France de la seconde guerre mondiale. Juive, elle enchainera les cachettes, les rencontres, les peurs et sera séparée de
sa soeur chérie Mylaine... dont elle attend le retour avec impatience. L'histoire se passe dans la région grenobloise, nous y retrouvons des scènes dans la ville, et également à Sassenage et Sarcenas !
Le texte, les dessins, les archives et les photos qui racontent l'histoire de cette famille... Tout est extrêmement touchant, ça vise directement dans le coeur et les larmes coulent naturellement.
Papillon blanc est une boîte de striptease où s'effeuillent les flics véreux, les trompe-l'œil, les justiciers et les marginaux.
Ça sent le whisky qui te tire par les entrailles, la colère et la rage, la peine et la douceur. Ça sent la boxe sans les gants sur des rings d'asphalte et de linoléum.
Ça sent la haine de la discrimination raciale, les comptes jamais réglés, des notes en suspens qui alimentent les rancœurs. Ça sent l'odeur des bas-fonds et des parfums ordinaires, ça sent la sueur des amours tarifés. Le blues et la jazz.
Papillon blanc est un dogfight porté par une plume sauvage, élégante et brûlante. Une plume plantée dans le cul des entubés, soulevée par la fonte des bras qui démangent.
Iochka c’est une littérature comme l’expiration d’un ogre, roman herculéen, d’une profondeur humaine éblouissante, dans laquelle se glissent des pages d'amour d'une incroyable beauté
Et puis, c’est aussi l’histoire d’un pays, la Roumanie, de ses guerres, ses héros et ses monstres.
Ses révolutions salopées, et celles qui ont réussi.
Iochka est à la fois en prise avec son temps et complètement hors-sol, un livre impressionnant comme un fleuve en cru, comme un hiver glacial ; comme une relation amoureuse.
Thumps DreadfulWater, iconoclaste foutraque, fouineur inlassable, ancien flic qui ne peut s’empêcher de mettre les pieds dans le plat dès que l’affaire déborde du sang versé.
Quelque part entre un spin-off d’Arabesque et les enquêtes de Walt Longmire, un drôle de polar où, entre les
lignes s’ouvre une dimension sociale, politique et culturelle.
Thomas King dézingue notre société à coups de sage frivolité, de nonchalance et d’humour grimaçant !
Que le propos soit avec détresse notre impossibilité de changer le monde et ses infamies,
que l’on y parle de vieillesse et des corps qui se dégradent un peu...
En plus des saillies sincères et touchent-juste contre ceux qui de leur pouvoir assouvissent les autres
contre les instituts catholiques
qui licencièrent les feux, les croyances et les libertés indiennes
contre toutes les dominations…
Alors que Thomas King, Facteur X de la langue dialoguée, thaumaturge du trait d’union et d’esprit
où l’humour fait des pirouettes, la tendresse des bonds au cœur, ça sonne juste, tempo claque-des-doigts, une merveille !
des dialogues, désopilants ou graves, comme autant de prouesses
Au-delà des ces errances touristiques, un guide de voyage dans la main droite, la main de l'autre dans la main gauche
un vieux couple à la recherche d’un trésor familial : sac de médecine dont on suppose l’existence
Blackbird et Mimi comme l’apologie du vieillir ensemble
Prague et le monde entier sous leurs pieds, le reste du monde aussi…
En plus d'une lecture réjouissante et jouissive d'un roman qui gambade comme une marionnette déglinguée aux mains baladeuses des désirs toujours neufs, sur les lieux vagabonds de l’âge et les routes sinueuses des questionnements raciaux,
« Les indiens s'amusent » est, surtout, une BÊTE D'HISTOIRE D'AMOUR !
Les moutons électriques en mode digger de textes. Initialement chez Gandahar, ce texte de Christine Renard élabore du merveilleux - une manière d'envisager le glissement du merveilleux dans nos existences ordinaires - où se niche l'amour et la lumière. Des anges et des flots de lumière. Une quête
tenue par un idéal contradictoire : comment aimer sans faire de mal à celui qu'on aime ?
Un joli texte, magnifiquement désuet, tendrement suranné. Porté par une sensibilité touchante, par une plume délicatement piquée dans le cœur.
Une curiosité !
Cet album pour les plus grands est très surprenant (en fait pas si surprenant que ça venant de Catharina Valckx... L'autrice aux albums toujours drôles, intelligents, avec ce petit grain de folie qu'on aime tant !)
C'est une sorte de conte ? Loufoque ! Moderne ! Parfaitement triste et drôle,
elle nous fait passer par toutes les émotions.
Une petite pépite.
Album documentaire coréen absolument incroyable ! J'espère franchement qu'il sera primé (peut-être que je m'avance un peu trop) mais c'est un énorme coup de coeur.
La question de la "Frontière" sous toutes ses formes, bonne ou mauvaise, naturelle ou conflictuelle, traversable ou impénétrable.
Une autre façon de se questionner sur la géopolitique mondiale. Un thème tellement intéressant et lucide sur notre monde actuel et un message d'espoir à la fin. Magnifique !
Paul Sorensen a 51 ans, il vient de tirer deux balles sur le corps déjà mort de son père, dirige une entreprise de housses mortuaires et passe ses nuits de solitude à converser avec une intelligence artificielle. Sa peine? Une thérapie d’un an avec le docteur Guzman, psychiatre aux contours
atypiques. On est en 2031, les bagages sont bien chargés et pourtant.
Cette valse a deux où rodent des ombres et la mort mais qui réserve quelques moments d’une drôlerie intense et féroce, où l’on navigue dans les recoins sombres et les plaies d’une existence, où les souvenirs jaillissent peu à peu comme autant de larmes à sécher, de tourments à défaire, dessine en creux les sillons d’une comédie noire désenchantée assez jubilatoire. Et ça, c’est quand même tout un art.
Bourré de tendresse et d'amour étouffée qui s’échappent d’entre les vides et les manques qui se dessinent, de mélancolie qui sillonne les pages délicieusement cornées d’humour noir, Jean Paul Dubois est cet alchimiste génial de la langue qui en quelques mots, un sens irrésistible de la formule, vous transporte et vous chavire d’émotions, laissant entendre cette petite musique existentielle incomparablement attachante et diablement mordante.
Du grand œuvre. Noir, et bien serré.
Cette autrice lettone si talentueuse (qui nous avait déjà beaucoup séduits avec l'album "Kiosque") revient avec un album extrêmement drôle et singulier, à la fois dans son texte et dans son illustration.
C'est l'histoire de cette petite fille Stella qui ne voulait pas aller dormir et qui voulait
toujours plus d'histoires (mais son papa en a déjà raconté 9, il n'en peux plus...) alors la brigade du sommeil (des doudous trop mignons et rigolos) débarquent et se mettent à la recherche de ce fameux sommeil dans les différentes pièces de la maison ! Mais qui a bien pu le voler ?
Le coupable va vous étonner !
Si vous aimez comme moi les albums sur l'Afrique, cet album est fait pour vous! De la brousse en passant jusqu'à la ville de Lagos au Nigeria, l'album fourmille de détails, de gens, de klaxons, de fruits, d'épices, et de tant de choses encore et c'est tout simplement magnifique !
Nous sommes plongés
dans l'ambiance si particulière dans ce pays et cette ville qui fait tourner la tête.
Je vous conseille également pour les plus petits "Bébé va au marché" de la même autrice, c'est un petit bijou.
Premier chapitre. Quatre pages. Une masterclass. Pur maestria de la mise en bouche. Une ambiance, une poésie, un sens de la phrase. Quatre pages qui en annoncent 230 autres, tout aussi léchées, poilantes, désobligeantes.
Marc Behm se fout du monde qui peuple son livre, il joue des codes avec
les coudes, fait du noir de la confiture de tueur en série. De l'enquête, une farce et attrape-moi si tu veux.
A côté de la plaque, c'est de la roublardise déjantée, du poil à gratter insolent, du roman noir pop-corn et champagne. Un plaisir de lecture immense, une galvanisation du lobe frontal, toujours le sourire aux lèvres et le doigt qui piétine d'impatience de tourner la page.
Une masterclass, définitivement.
(Dans les rues de Los Angeles rôde un tueur en série et personne n'en a rien à cirer. Et Marc Behm est l'homme qui valait trois milliards qui tombent à pic. Merci François Guérif.)
Palpitant, tendre, drôle et caustique, des détours qu’elle esquissent, des facettes et des genres qui s’entremêlent à merveille, cette "Fantastique histoire d’amour "est un roman ensorcelant de ressorts et de questionnements, un jeu de poupées russes incroyable pour un thriller amoureux
iconoclaste de haute voltige.
Sophie Divry est une merveilleuse romancière, qui sonde avec une inventivité malicieuse et réjouissante nos solitudes contemporaines et les angles morts de nos sociétés.
Une lecture littéralement addictive qui fait de la littérature cet incroyable et mystérieux terrain de jeu, qui regarde notre monde avec les élans fous de la fiction et ses rameaux formidables d’imaginaires et de mordant.
500 pages et cette impression de lire un grand et beau roman.
Dilué dans l’encre des solitudes et des bas-côté de l’existence, deux petits textes intenses et tendres, comme un hommage au noble art, écrits aux cordeaux dans la sueur des brumes intimes, l’humanité dans les cordes tendues d’un ring, entre mirage et rédemption.
Les cœurs rouillés
ont toujours, chez Incardona, l’épaisseur saisissante de pages à déguster sans modération.
Irrésistible, Stella vend ses charmes et les miracles fleurissent comme autant de mystères.
Stella et l’Amérique, c’est un ballon poussiéreux gonflé de proto'd’azote et de tendresse abrasive au pays des rednecks, ça voltige et ça claque, des images plein la caboche, des gueules et des
secousses, l’écume pimenté d’un shaker brillamment dosé.
Un de ces roadtrips déjantés mitonnés aux néons du Pulp & du Noir, aux humanités saltimbanques qui craquent le vernis.
Diablement jouissif, délicieusement excessif et malicieux, Joseph ncardona bouffe les cadre fantasmés de l’oncle Sam et c’est un petit miracle aussi grinçant que jubilatoire.
Le Roitelet comme une béquille pour conjurer les écorchures de l’existence,
Un texte formidable sur ce qui nous lie, malgré tout, la maladie d’un frère et ses chimères, sur les contrés sensibles à préserver.
Une de ces petites poches d’amour et de liberté peuplée d’ombres, de songes
et de rivages imaginaires, où le réel croise les mondes invisibles de l’enfance et de la différence.
Un petit texte tapissé de grâce et de beauté, à attraper en chemin parce que c’est doux, grave et léger à la fois, fragile et pétri d’éclats d’une infime poésie.
Entre la France et Israël, la cartographie intime, sensible et profonde d’une femme, Mathilde dans les remous d’une quête aux accents existentiels, l’histoire d’une fuite, errance magnifique et inquiète où plane l’ombre des mots de Léonard Cohen.
Un texte traversé de souvenirs et de
fragments, des échos de l’histoire et des fracas du présent.
Toujours sur le qui-vive, à l’affût des bruissements qui nous entourent et nous chamboulent, Valérie Zenatti nous offre un texte sublime aux contours poreux de grâce et de poésie, percé d’intelligence, tremblant d’interrogations sur le monde que l’on traverse, sur celui qu'on laisse.
Manifeste oisif tout à la fois poétique, philosophique et politique, Lydie Salvayre fait de la paresse la plus belle des vertus.
Un petit texte délicieusement mordant, plein d'esprit qui chevauche les pages et les dogmes du temps, avec l'acuité vivace d'une plume soufflée de liberté.
« La
paresse est jazzy », nous dit-elle.
On adhère et on plonge dans cet éloge savoureux comme pétri de littérature et de détours des plus réjouissants.
Entre la France et le Cameroun,
Le rêve du pêcheur est un récit formidable et poignant d’intelligence qui sonde l’exil dans les recoins les plus infimes d’une mémoire trouée, dans les plis de géographie intimes et physiques qui se dévoilent et s'entrecroisent sur trois générations,
dans les paysages et les échos qui les traversent.
Hemley Boum construit un texte saisissant de poésie, tressé d’images comme d’évocations, d’amour et de déchirures, de beauté arrachée aux douleurs de l’existence, aux plaies féroces et silencieuses de l’histoire coloniale.
Magnifique.
14 est un petit chef d’œuvre de concision, il y résonne tous les échos de la grande guerre, la scène et ses contours, les paysages et les anonymes, pris dans l’engrenage des brumes de l’histoire.
Echenoz y trempe sa plume merveilleuse, pour un intense plaisir de lecture, le détail travaillé
à l’os, sec et subtil, tranchant comme la focale grossissante d’un boîtier photo qui joue de tout ses ses angles avec une acuité folle, implacable d’intelligence et d’ironie.
Une Masterclass d’écriture, concentré minimaliste et malicieux, ciselé d’élégance et de détours sidérant de justesse et d'empathie.
Du grand art, en somme.
« Suzanne » c’est un halo de douceur cogné de violence, sociale, intime, le portrait d'une jeune fille devenue femme, d'une mère, dans les lueurs et les embruns cinglants de l’existence. Elle, c'est la mère de Denis Belloc.
L’histoire de la Suz’, de son Lulu, de ses démons qui l’enferment
dans des nuits sans fin.
La Rochelle et sa banlieue, l'après-guerre et les années 40 et ses éclats qui vous sautent à la gueule.
Il y a dans ce roman l’épaisseur sidérante et la nudité crue des vies qu’on espérait tout autre, ces horizons cendrés qui tapissent les destinés.
Un texte arraché à la misère ouvrière, brut et gouailleur, tendre et serré d’intensité, déchirant d’amour qui s’accroche comme un filet de pêche qui se démaille inexorablement, furieusement beau dans les fatalités qu’il traverse, dans le souffle sec et les échos brumeux d’un monde hurlé intensément, viscéralement.
Mais comment fait Claire Lebourg pour nous sortir toujours des pépites comme celle-ci ?
Chaque page est une scène quotidienne toute simple et sans texte, on y retrouve la librairie, le marché, le cinéma, le café etc... avec des petits chats trop mignons !
On y retrouve le style adorable et
si singulier de l'autrice. Tous ces petits détails, la poésie du quotidien, tout est magnifique. Il nous fait l'effet d'un bisous sur le coeur.
Cet album est à regarder minutieusement, on peut raconter sa propre histoire, compter les petits chats etc... Le lecteur est totalement libre et charmé.
Petit plus, vous avez dedans un petit marque-page chat avec le nom de tous les personnages ainsi qu'une dédicace touchante à la fin (vous verrez) !
Une ode aux animaux et à la nature !
Nous sommes dans un parc pour enfants déserté par les humains en plein hiver, les animaux reprennent leurs droits et viennent s'amuser eux aussi comme des petits fous jusqu'au moment où le printemps revient..
C'est un album sans texte (j'adore) aux illustrations
à l'aquarelle incroyablement belles, avec beaucoup de petits détails adorables qui raviront les enfants !
Une petite ressemblance avec mon album favori "La nuit de la fête foraine" de Mariachiaria Di Giorgio que je vous conseille aussi.
Juste pour le plaisir, comme sur une notice ou un bandeau, dire que Alexandre Labruffe est sans doute l'un des "écrivains les plus doués de sa génération". On blague, mais Labruffe est vraiment doué. D'un style, déjà, reconnaissable immédiatement, ce qui est précieux. D'un sens de l'histoire,
aussi, la petite qui se glisse dans la plus grande, un détail une anecdote. D'un sens de l'humour, ici plutôt de la dérision parfois, un goût acidulé et désabusé.
Pour changer, on ne va pas chercher le père, mais l'oncle. Pas le sien, celui de sa compagne.
Avec une tournure à l'obsession, pris dans les encoignures d'une histoire en pelote à détricoter, Alexandre Labruffe se mue dans la peau de l'enquêteur compulsif.
Un oncle congelé dans les tiroirs de la mémoire, c'est une histoire, sous sa plume ça devient une affaire. Cold Case. Le titre, déjà. Formidable.
L'art du mot, de la formule, de la poésie qui vient recouvrir les silences et admonester les non-dits. L'art de la joute avec la mémoire tapissée de trous. L'art de la recherche d'une vérité enfouie sous des kilos de glace. Labruffe ne joue pas même s'il semble s'amuser, Labruffe ne bluffe pas, il libère.
Cette quête du maillon primordial, cette envie d'en découdre avec les oublis, de nécessité faire loi, chercher le loup dans les détails, ouvrir des brèches pour se glisser dedans. Voilà tout le sel de ce Cold case pas comme les autres. Non pas un fait divers vulgaire, mais une vulgate du fait d'hiver.
A la manière d'un Echenoz, peut-être, Alexandre Labruffe se taille une place de prince dans le panorama de la littérature française, une saveur unique, un lien indéfectible avec son lecteur. Lire Labruffe, c'est lire Labruffe. Point.
Un tueur en série rôde dans les bas-fonds de Cleveland, Ohio...
Ambiance d’enquête hard-boiled, flics tendus, affaires en cours, quêtes personnelles, déchirures en dramaturgie, cercle violence-rédemption.
Ambiance noire où la vengeance reste ce plat qui se mange froid.
Une écriture
riche et saisissante, un dessin qui colle aux basques du fond de l’âme et aux carrures sinistres des événements.
Un très bel hommage au roman noir américain !
Loin des grandes odyssées maritimes tendues par les flots et les mutineries, loin des pirateries sauvages et des découvertes nouvelles, Azucre se fait le récit terrible d'hommes quittant leur terre espagnole pour un eldorado nommé Cuba. Mais la réalité sera cruelle...
Où les signes sont partout,
funestes présages dominants des âmes en quête d'un avenir meilleur, où le diable est un loup et dieu abandonne les hommes à leur tragique destinée. Azucre chavire le cœur du lecteur pris dans une histoire sinistre d'un temps où l'esclavage et la misère sont des voiles ternies par les vents mauvais.
Azucre est le récit péniblement bouleversant d'hommes pour lesquels le soleil ne brille pas, il brûle, la vie ne sourit pas, elle montre les crocs. Une écriture à la moelle, intense et fiévreuse, une fusion de l'intime et de l'universel.
Sombre farce incandescente poussée à l’extrémité d'insondables fracas.
Métaphore tout à la fois baroque et furieuse de ce qu’à pu être la colonisation française en Algérie.
Moi, le Glorieux, c’est Albert Vandel et un peu plus que ça, la voix plus que centenaire et rageuse, boursouflée
de pulsions. L'Ubu-Roi-gargantuesque gorgé d’orgueil et de délires, de violence noircie de fantasmes, poussé dans les derniers retranchements d’un monde qui lui échappe mais ne veut lâcher.
L'ogre devant le banquet tragique qui s’effondre de révoltes, le mythe repus devant l'effroi qu'il a commis.
Sculptée à la démesure du personnage, folle, excessive et brûlante, la langue de Mathieu Belezi déborde, éructe, belle et puissante dans ses recoins les plus noirs, dans ses faits les plus inavouables, dans ses traverses et ses fulgurances qui cisaillent le temps, l'âme civilisatrice et tempétueuse.
Un roman monstre, un roman fou de psychés torrentielles.
Le texte sidérant d'échos, de chair et de sang, d’une plume qui se fait rare.
Une œuvre, une voix que l'on redécouvre de livres en livres, avec un intérêt des plus sincères et primordial.
Très joli premier roman de Marion Fayolle, court, percutant et très étonnant. Son écriture est simple mais elle y met son petit grain que l'on retrouve d'ailleurs dans ses dessins, ce petit quelque chose à elle, résultat : nous le dévorons !
Une famille de paysans qui vit sous le même toit,
de génération en génération, les points de vue qui s'entremêlent, les secrets, la rudesse de la vie à la ferme, des enfants qui ne partent pas en vacances mais qui s'amusent avec les veaux et les poules. C'est tout un portrait sincère des familles françaises d'agriculteurs que Marion Fayolle nous dessine ici.
Tout en délicatesse et en poésie !
Des horizons peuplés des vestiges d’un monde et d’une époque, soviétique. Des histoires qui s’écrivent et se dévoilent dans les plis serrés de visages, dans les décors cendrés, majestueux qui les façonnent comme dans les nuits étoilées à se brûler la gorge à ciel ouvert, les mots
de Tchinghiz Aïtmatov comme un talisman de voyage.
"Refuge au crépuscule" est un texte magnifique, un roadtrip porté par les vents de l’histoire et quelques grains de poussière.
Un périple arpenté d’humanités cabossées, d’âmes errantes avalées par l’immensité des steppes, des cimes découpés et la beauté magnétique et mystérieuse d’une culture et d’un pays, le Kirghizistan qui transpire dans les ciels marbrés de nuances, les architectures et les gens qui la portent.
Une culture qui vous attrape comme on cueille des images pour suturer les plaies d’une existence, cacher celles que l’on ne veut pas montrer, celles aussi qui portent en elle les reflets d’une existence.
Une histoire soufflée de deuil et d’amitié, d’exils et de rencontres, de fuites invisibles aux accents initiatiques.
Une lecture chargée d’échos comme de liens qui se font jour, une de ces histoires qui tangue, sensible et profonde, tracée au fusain comme un écrin d'altérité qui vous transperce.
Pour ceux qui n’aiment pas lire, pour ceux qui adorent lire, pour les jeunes, pour les moins jeunes, un texte court qui mettra tout le monde d’accord.
Une pépite, que dis-je une curiosité littéraire, tout droit venue de chez les éditions du Rouergue, les mots de l’auteur, percutants, saccadés,
sans aucun filtre.
Deux destins tourmentés, à bout de souffle, qui se croisent, celle d’une biche traquée par les chiens et les chasseurs, et celui d’un ado en crise qui rêve de s’arracher, de partir, de tout quitter…
Un roman pour ados et adultes malheureusement encore et toujours d'actualité…
Une correspondance clandestine et hasardeuse entre Naïm jeune homme vivant dans la bande de gaza et Tal, une jeune israélienne originaire de Tel Aviv. Les deux se racontent leur quotidien, leurs rêves de jeunes ados
dans ce monde impitoyable dans lequel ils vivent chacun de leur côté, avec cette guerre en arrière plan qu’ils ne comprennent pas. Que personne ne comprend.
Une triste réalité mais aussi un message d’espoir et surtout les mots justes de l’autrice. J’ai beaucoup appris sur le Proche-Orient et sur ce conflit israelo-palestinien extrêmement complexe !
Les larmes aux yeux à la fin (et tout du long en fait)
Miroir social et culturel bouillonnant d’une société québécoise qui se révèle dans ses manquements et se dessine à la lucarne des mots fleuris d’enfants, journal de bord foisonnant d’un français immergé dans les dédales braillards et les recoins-sans-le-sous des garderies d’enfants.
Un
texte sacrément atypique, irrésistiblement drôle, piquant de spontanéité comme d’acuité sociologique. Pierre Terzian mets les pieds dans un joyeux bordel, où la langue valse comme les portraits d’un monde, saisissant, jouissivement ciselé, et c’est peu dire qu’on s’y sent bien dans cette bulle qui malaxe le réel mais jamais l’épaisseur de sa tendresse, si singulière et touchante.
Encore une fois Flore Vesco et sa plume à couper le souffle frappent fort avec cette revisite du Petit Poucet.
Elle fait de ce conte poussiéreux et connu de tous, une histoire étonnante, moderne, et évidemment féministe !
J’ai adoré.
A lire à partir de 15 ans.
Une écriture comme une drogue, une morphine aphrodisiaque, une fois ouvert impossible de ne pas précipiter la lecture afin d’en découvrir toutes les arcanes.
Trois personnages, trois destins, des passés comme des tranchées, des présents comme des attentes et des futurs comme des oublis.
Ces
âmes tourmentées sont une lente et précise exploration de nos démons intérieurs et de nos désirs de recommencer à zéro.
Intense, intime et viscéral !
Plein d'une fraîcheur, d'une simplicité et d'une vitalité insouciantes, où l'avenir se joue au présent, Željka Horvat Čeč consigne les tracas de l'enfance par-delà le fracas des bombes. Un portrait d'une jeune fille, ses troubles, ses émois et ses passions, en temps de guerre. Émaillé de poésie d'une véracité juvénile, ces scènes villageoises, où les conflits politiques et civiles effleurent, sont comme un baume, une idée enchantée de ce qu'est être un enfant dans un pays en proie aux grands tourments de l'histoire : la possibilité, toujours, d'un futur.