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  • Nombre de pages241
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.32 kg
  • Dimensions13,9 cm × 20,5 cm × 2,2 cm
  • ISBN978-2-07-305497-5
  • EAN9782073054975
  • Date de parution15/08/2024
  • ÉditeurVerticales

Résumé

"Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l'Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j'ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L'étrange puanteur s'engouffrait dans la voiture, mélange d'hydrocarbures, de sel et de poudre.
Il m'a intimé de refermer, avant de m'interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C'est que vous y avez repensé, c'est que quelque chose a dû vous revenir. Oui, j'y avais repensé. Qu'est-ce qu'il s'imaginait. Je n'avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d'une ville, d'un premier amour, la forme d'un porte-conteneurs".
"Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l'Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j'ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L'étrange puanteur s'engouffrait dans la voiture, mélange d'hydrocarbures, de sel et de poudre.
Il m'a intimé de refermer, avant de m'interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C'est que vous y avez repensé, c'est que quelque chose a dû vous revenir. Oui, j'y avais repensé. Qu'est-ce qu'il s'imaginait. Je n'avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d'une ville, d'un premier amour, la forme d'un porte-conteneurs".

Avis libraires
Commentaires laissés par les libraires

2 Coups de cœur
de nos libraires
LAURA BDecitre Chambéry
4/5
Etonnant
Un récit atypique d'une femme appelée par la police dont le numéro de téléphone a été retrouvé sur le corps d'un homme mort. Entre cette ville du Havre qui l'a vue grandir et Paris où elle habite avec sa famille, notre protagoniste retourne dans cette ville avec une présence forte. Souvenirs, questionnements du présent, rencontres avec des témoins de cette mort inattendue, un texte unique avec une écriture brute
Un récit atypique d'une femme appelée par la police dont le numéro de téléphone a été retrouvé sur le corps d'un homme mort. Entre cette ville du Havre qui l'a vue grandir et Paris où elle habite avec sa famille, notre protagoniste retourne dans cette ville avec une présence forte. Souvenirs, questionnements du présent, rencontres avec des témoins de cette mort inattendue, un texte unique avec une écriture brute
Mathieu LartaudDecitre Grenoble
5/5
Jour de ressac
A la fois récit, enquête aux oscillations noires et multiples, radiographie intime et sociale qui épouse les contours et les nervures d’une ville portuaire, Le Havre, qui remonte à la surface comme un halo d’images et de souvenirs qui se confrontent à la violence du monde, Maylis de Kerangal tisse un texte fascinant d'architectures où l’écriture mêlée de poésie brute, sonde les ruines, les traces de l’intime et du temps sur nos vies, sur les lieux de nos vies, dans un élan confondant de porosité comme de talent. Le roman d'une artiste-peintre face aux roulis des vagues et ses aplats de lumières dessinant nos existences vacillantes. La fiction comme un territoire infini, la langue sublime et envoutante. Un grand texte.
A la fois récit, enquête aux oscillations noires et multiples, radiographie intime et sociale qui épouse les contours et les nervures d’une ville portuaire, Le Havre, qui remonte à la surface comme un halo d’images et de souvenirs qui se confrontent à la violence du monde, Maylis de Kerangal tisse un texte fascinant d'architectures où l’écriture mêlée de poésie brute, sonde les ruines, les traces de l’intime et du temps sur nos vies, sur les lieux de nos vies, dans un élan confondant de porosité comme de talent. Le roman d'une artiste-peintre face aux roulis des vagues et ses aplats de lumières dessinant nos existences vacillantes. La fiction comme un territoire infini, la langue sublime et envoutante. Un grand texte.

Avis des lecteurs
Commentaires laissés par nos lecteurs

4.5/5
sur 2 notes dont 2 avis lecteurs
Le Havre, en majesté
Les mots roulent, lèchent la page, les sons se répondent, fracas des vagues sur les galets de la plage. Lire Maylis de Kerangal c'est écouter le ressac, suivre son héroïne dans une errance salée dans la ville de son adolescence, laisser les souvenirs affleurer dans ces lieux qui n'ont pas de passé visible, Havre de Grâce reconstruit après la guerre, moderne, trop moderne, gris perle, d'une couleur qui devrait avoir un nom tout exprès d'après l'autrice (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2024/11/28/jour-de-ressac-maylis-de-kerangal/)
Les mots roulent, lèchent la page, les sons se répondent, fracas des vagues sur les galets de la plage. Lire Maylis de Kerangal c'est écouter le ressac, suivre son héroïne dans une errance salée dans la ville de son adolescence, laisser les souvenirs affleurer dans ces lieux qui n'ont pas de passé visible, Havre de Grâce reconstruit après la guerre, moderne, trop moderne, gris perle, d'une couleur qui devrait avoir un nom tout exprès d'après l'autrice (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2024/11/28/jour-de-ressac-maylis-de-kerangal/)
Reflux de la mémoire
Cela fait bien longtemps, depuis que, doubleuse de voix à Paris, elle y a construit sa vie avec Blaise et leur fille désormais adolescente, que la narratrice n’a même plus eu une pensée pour la ville où, comme l’auteur, elle a grandi. Aussi, lorsqu’un appel du commissariat du Havre l’y convoque, son numéro de téléphone ayant été retrouvé sur le corps d’un homme jeté sur les galets de la ville portuaire, c’est exactement comme si, au-delà de son ahurissement premier, l’espace-temps oublié de son ancienne vie se rouvrait par surprise, ou qu’elle redécouvrait soudain, sous la poussière du temps, les malles reléguées au grenier de sa mémoire. Car, comment expliquer ce lien inattendu avec le corps d’un homme qu’elle ne reconnaît pas ? Catapulté avec la narratrice dans une énigme hitchcockienne dont, même si tendu vers sa résolution, l’on s’apercevra bientôt qu’elle n’est pas le vrai sujet, le lecteur entre en apnée dans ce qui ressemble à un roman policier pour se retrouver, aussi pris au dépourvu que le personnage, dans une déambulation intime peuplée de fantômes, au sein d’une ville dévoilant sa géographie au prisme des souvenirs et des émotions. « Des années [qu’elle] envisageai[t] Le Havre dans la distance, la ville tapie dans un arrière-monde tel un palais dans le brouillard » : « une ville qui ne ressemble pas aux autres villes », « où les couches historiques sont invisibles, aplaties tout au-dessous », sous le béton et la grisaille, une « cité de bout de rails qui ne va pas dans le sens de l’histoire », austère, laide et lugubre avec l’uniformité de ses habitats collectifs, ses relents pétrochimiques et son port tentaculaire devenu épicentre de tous les trafics, mais un palais quand même, dont la narratrice retrouve les beautés secrètes après plus de vingt ans d’absence, coeur toujours palpitant d’une enfance et d’une adolescence qui reviennent par bribes, petites bulles crevant la surface du temps, à mesure de sa redécouverte des lieux. Alors, ce cadavre retrouvé parmi les laisses de mer à l’aplomb de la digue Nord n’est pas seulement l’un de ceux que le narcotrafic sème de plus en plus souvent aux alentours du port. Métaphoriquement, avec ce bout de papier dans la poche portant son numéro de téléphone à elle, il est aussi l’incarnation d’un passé qu’elle croyait mort, avec ses vieilles amours et amitiés oubliées, et qui, d’une manière toute modianesque, revient si longtemps après la tirer par la manche. Vive et tendue lorsque Le Havre se rappelle à l’improviste dans le présent de la narratrice, plus ample et ondoyante dans ses cheminements entre hier et aujourd’hui, l’écriture aborde avec sensibilité les rivages de douleurs anciennes faussement oubliées, inscrites en filigrane et de manière indélébile dans un décor urbain et maritime dont le gris se colore presque oniriquement de mille nuances émotionnelles. D’abord intrigué, puis de plus en plus sous le charme étrange et mélancolique de cette incarnation urbaine, l’on est vite subjugué par la vague sensorielle, pleine d’odeurs et de bruits, qui déferle au rythme de son très beau phrasé. Coup de coeur.
Cela fait bien longtemps, depuis que, doubleuse de voix à Paris, elle y a construit sa vie avec Blaise et leur fille désormais adolescente, que la narratrice n’a même plus eu une pensée pour la ville où, comme l’auteur, elle a grandi. Aussi, lorsqu’un appel du commissariat du Havre l’y convoque, son numéro de téléphone ayant été retrouvé sur le corps d’un homme jeté sur les galets de la ville portuaire, c’est exactement comme si, au-delà de son ahurissement premier, l’espace-temps oublié de son ancienne vie se rouvrait par surprise, ou qu’elle redécouvrait soudain, sous la poussière du temps, les malles reléguées au grenier de sa mémoire. Car, comment expliquer ce lien inattendu avec le corps d’un homme qu’elle ne reconnaît pas ? Catapulté avec la narratrice dans une énigme hitchcockienne dont, même si tendu vers sa résolution, l’on s’apercevra bientôt qu’elle n’est pas le vrai sujet, le lecteur entre en apnée dans ce qui ressemble à un roman policier pour se retrouver, aussi pris au dépourvu que le personnage, dans une déambulation intime peuplée de fantômes, au sein d’une ville dévoilant sa géographie au prisme des souvenirs et des émotions. « Des années [qu’elle] envisageai[t] Le Havre dans la distance, la ville tapie dans un arrière-monde tel un palais dans le brouillard » : « une ville qui ne ressemble pas aux autres villes », « où les couches historiques sont invisibles, aplaties tout au-dessous », sous le béton et la grisaille, une « cité de bout de rails qui ne va pas dans le sens de l’histoire », austère, laide et lugubre avec l’uniformité de ses habitats collectifs, ses relents pétrochimiques et son port tentaculaire devenu épicentre de tous les trafics, mais un palais quand même, dont la narratrice retrouve les beautés secrètes après plus de vingt ans d’absence, coeur toujours palpitant d’une enfance et d’une adolescence qui reviennent par bribes, petites bulles crevant la surface du temps, à mesure de sa redécouverte des lieux. Alors, ce cadavre retrouvé parmi les laisses de mer à l’aplomb de la digue Nord n’est pas seulement l’un de ceux que le narcotrafic sème de plus en plus souvent aux alentours du port. Métaphoriquement, avec ce bout de papier dans la poche portant son numéro de téléphone à elle, il est aussi l’incarnation d’un passé qu’elle croyait mort, avec ses vieilles amours et amitiés oubliées, et qui, d’une manière toute modianesque, revient si longtemps après la tirer par la manche. Vive et tendue lorsque Le Havre se rappelle à l’improviste dans le présent de la narratrice, plus ample et ondoyante dans ses cheminements entre hier et aujourd’hui, l’écriture aborde avec sensibilité les rivages de douleurs anciennes faussement oubliées, inscrites en filigrane et de manière indélébile dans un décor urbain et maritime dont le gris se colore presque oniriquement de mille nuances émotionnelles. D’abord intrigué, puis de plus en plus sous le charme étrange et mélancolique de cette incarnation urbaine, l’on est vite subjugué par la vague sensorielle, pleine d’odeurs et de bruits, qui déferle au rythme de son très beau phrasé. Coup de coeur.
Maylis de Kerangal
Romancière et éditrice, Maylis de Kerangal est née en juin 1967 au Havre. Élève au lycée Jeanne- d’Arc de Rouen, elle poursuit ses études supérieures en histoire, en philosophie et en ethnologie à Paris avant de trouver un emploi chez Gallimard Jeunesse. Elle quitte son emploi après deux séjours aux États-Unis avant de regagner la France pour y suivre des études en sciences sociales. C’est le début d’une carrière d’écrivain. Maylis de Kerangal publie de nombreuses œuvres dont l’une des plus remarquables est « Réparer les vivants ». Couronné par de nombreux prix, ce livre parle de la transplantation, du don d’organes. Sur un ton personnel et intrigant, Maylis de Kerangal raconte une histoire de cœur. La vie d’un jeune surfeur s’arrête prématurément et s’en suit une véritable mission pour prélever ses organes vitaux et les transplanter dans des patients qui s’en sortiront grâce à lui. Une histoire émouvante, difficile mais si profonde. Publié en 2010, l’ouvrage « Naissance d'un pont » a été un gros succès commercial. Maylis de Kerangal a même obtenu le prix Médicis pour cette œuvre. Elle y parle de la solidarité humaine, du brassage des peuples, la modernité, etc. C’est l’histoire de la construction d’un pont devant relier Coca à la rive voisine. Mise en œuvre par Georges Diderot, ce grand chantier va-t-il connaître une fin heureuse ?
Jour de ressac
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Réparer les vivants
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