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Madagascar, un père part à la recherche de son fils qui ne l'a jamais appelé papa. Écriture au poing, serrée comme cœur tendu vers sa dernière aventure. Varenne ceint de colère, de rédemption et de folie, la joute de chacun, cahin-caha de la démerde, corruption et pauvreté en gangrène, dans un pays tranché par un colonialisme présent-passé où toutes les raisons sont bonnes et les actions répréhensibles.
Polar pur, mortel, encre noire sur piste de sable rouge, La piste du vieil homme a la nervosité touchante et le geste fou de quêtes suffocantes. Varenne, un talent dingue,
immersif, poignard poignant fiché dans un décor aussi dur que les muscles et les cœurs bandés de misère et de crasse.
Allemagne 1939, un terrible accident ferroviaire. Le contexte politique l’aura dissimulé aux yeux de l’histoire.
Gert Loschütz s’en fait le chroniqueur, ajoutant ça et là des histoires à l’épisode, inventant une vie à certains, des souvenirs à d’autres.
Dérivation élégante au gré des hasards, errance magnétique dans les épaisseurs troubles de la mémoire. Un cheminement sinueux comme les courbes d’un train qui ondule.
Pétri de conflits intérieurs, dans une société libyenne où l'homme se doit de dominer sa femme, la cacher aux yeux des autres hommes, Milad lui, autorise, laisse faire, vaque à ses occupations dans la maison. Face aux injonctions, il résiste parce qu'il est comme ça, doux, attentionné, tolérant.
Il fait le pain comme lui a appris son père, il façonne ses patons, les hume, dans les odeurs de farine et de levure, il existe.
Enflée de sensualité des corps, de leurs odeurs et leurs chaloupées, l'histoire de Milad n'est pas un chemin tranquille. Mais il aime, sa femme et le corps
de sa femme, sa femme et l'odeur de sa femme.
Du pain sur la table de l'oncle Milad est autant une invitation au voyage - un voyage aux saveurs levées, aux formes pétries, un voyage aux témérités naturelles - qu'une réflexion sur la tolérance, l'être tel qu'il est et ce qu'on lui demande d'être.
Un roman à la douceur du bout des doigts, dans lequel la violence n'est jamais éteinte.
Charnel, magique, le roman de Mohamed Alnaas est un génie de l'enfance, une ode à la liberté, à l'amour du travail bien fait, à l'héritage et à la transmission.
Marie Spénale brosse le portrait original d’une femme qui aimât, fut aimée, aime toujours et aimera encore sans doute.
Retour sur histoire d’amour en planète exil. Sur une île. Loin du monde. Loin des lieux connus. Et des hommes fréquentés.
Une brèche parcourue par les flèches de l’étreinte retrouvée, flash spécial des mémoires qui culbutent.
C’est étrange, c’est beau, c’est troublant.
Papillon blanc est une boîte de striptease où s'effeuillent les flics véreux, les trompe-l'œil, les justiciers et les marginaux.
Ça sent le whisky qui te tire par les entrailles, la colère et la rage, la peine et la douceur. Ça sent la boxe sans les gants sur des rings d'asphalte et de linoléum. Ça sent la haine de la discrimination raciale, les comptes jamais réglés, des notes en suspens qui alimentent les rancœurs. Ça sent l'odeur des bas-fonds et des parfums ordinaires, ça sent la sueur des amours tarifés. Le blues et la jazz.
Papillon blanc est un dogfight porté par une
plume sauvage, élégante et brûlante. Une plume plantée dans le cul des entubés, soulevée par la fonte des bras qui démangent.
Iochka c’est une littérature comme l’expiration d’un ogre, roman herculéen, d’une profondeur humaine éblouissante, dans laquelle se glissent des pages d'amour d'une incroyable beauté
Et puis, c’est aussi l’histoire d’un pays, la Roumanie, de ses guerres, ses héros et ses monstres. Ses révolutions salopées, et celles qui ont réussi.
Iochka est à la fois en prise avec son temps et complètement hors-sol, un livre impressionnant comme un fleuve en cru, comme un hiver glacial ; comme une relation amoureuse.
Thumps DreadfulWater, iconoclaste foutraque, fouineur inlassable, ancien flic qui ne peut s’empêcher de mettre les pieds dans le plat dès que l’affaire déborde du sang versé.
Quelque part entre un spin-off d’Arabesque et les enquêtes de Walt Longmire, un drôle de polar où, entre les lignes s’ouvre une dimension sociale, politique et culturelle.
Thomas King dézingue notre société à coups de sage frivolité, de nonchalance et d’humour grimaçant !
Que le propos soit avec détresse notre impossibilité de changer le monde et ses infamies,
que l’on y parle de vieillesse et des corps qui se dégradent un peu...
En plus des saillies sincères et touchent-juste contre ceux qui de leur pouvoir assouvissent les autres
contre les instituts catholiques qui licencièrent les feux, les croyances et les libertés indiennes
contre toutes les dominations…
Alors que Thomas King, Facteur X de la langue dialoguée, thaumaturge du trait d’union et d’esprit
où l’humour fait des pirouettes, la tendresse des bonds au cœur, ça sonne
juste, tempo claque-des-doigts, une merveille !
des dialogues, désopilants ou graves, comme autant de prouesses
Au-delà des ces errances touristiques, un guide de voyage dans la main droite, la main de l'autre dans la main gauche
un vieux couple à la recherche d’un trésor familial : sac de médecine dont on suppose l’existence
Blackbird et Mimi comme l’apologie du vieillir ensemble
Prague et le monde entier sous leurs pieds, le reste du monde aussi…
En plus d'une lecture réjouissante et jouissive d'un roman qui gambade comme une marionnette déglinguée aux mains baladeuses des désirs toujours neufs, sur les lieux vagabonds de l’âge et les routes sinueuses des questionnements raciaux,
« Les indiens s'amusent » est, surtout, une BÊTE D'HISTOIRE D'AMOUR !
Les moutons électriques en mode digger de textes. Initialement chez Gandahar, ce texte de Christine Renard élabore du merveilleux - une manière d'envisager le glissement du merveilleux dans nos existences ordinaires - où se niche l'amour et la lumière. Des anges et des flots de lumière. Une quête tenue par un idéal contradictoire : comment aimer sans faire de mal à celui qu'on aime ?
Un joli texte, magnifiquement désuet, tendrement suranné. Porté par une sensibilité touchante, par une plume délicatement piquée dans le cœur.
Une curiosité !
Le jour de la chouette
Avec l’acuité du chroniqueur policier, le souci du détail du journaliste en immersion, avec le talent du conteur inné, en 1961, Sciascia pénètre les arcanes de la mafia, explore avec doigté la corruption des élites, la violence des hommes et les doubles jeux des accusés.
Toute la maestria d’un film en noir et blanc, l’implacabilité de celui qui veut faire état des choses, la mécanique parfaitement affinée du romancier !