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"Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l'histoire d'une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant". Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d'indépendance, qu'elle n'a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu'elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps : une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites.
Muette, elle rêve de retrouver sa voix. Son histoire, elle ne peut la raconter qu'à la fille qu'elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant ? Peut-on donner la vie quand on vous l'a presque arrachée ? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être.
Houris.
Le dialogue intérieur d’une femme, percé de déflagrations, intimes et collectives, de silences et de paroles qui se font jour, dans les nuits muettes et les traces indélébiles d’une guerre et d’une tragédie sans nom.
Il souffle sur «Houris» ce cri étouffé sur les plaies béantes de la décennie noire Algérienne, la métaphore tranchante d’éclats comme de lyrisme noir de toute une nation, le sourire et la balafre.
Un texte bouleversant, brûlant, intensément viscéral, qui sondent les âmes et l'oubli, les voiles qui enserrent les mémoire, dans une langue puissante des paysages qu'elle déterre et qu'elle évoque.
Peut être le grand roman de kamel Daoud, définitivement nécessaire et important pour ce qu’il constitue de mémoire et de résistance, de transmission comme de liberté à attraper.