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Notes et avis 1 à 10 sur un total de 18
Eric Pessan est un écrivain à suivre. Romans pour ado ou adultes, carnets, ces livres sont surprenants, et interrogent toujours l'écriture, les relations entre les êtres, et surtout l'exigence qu'une vie demande. La plus grande peur de ma vie c'est l'histoire d'un ado comme beaucoup d'ados normaux qui n'a "aucune idée de ce qu'il veut faire plus tard " qui " ne sait rien faire d'extraordinaire" et qui a "trois amis". C'est une belle leçon d'écriture aussi pour qui aurait envie de s'y frotter " c'est en écrivant que je finis par écrire les mots justes". Pessan se sert de la page pour jouer avec la typographie ce qui se cache dans le sac de Norbert va déterminer tout le rythme du livre. " Mais qu'est-ce qui lui a pris d'emmener la grenade au collège ?"
Ce moment de la révélation du titre, qui arrive tard dans le livre et qu'on attend, interroge, scrute dans les pages tournées sans pouvoir s'arrêter : et pourtant elle m'écrivait. Moment clé du roman, très émouvant, dans le parcours et la compréhension d'une vie étonnante, au parcours unique : comme toute vie, finalement, se dit-on. L'entrelacement avec la parole du psychanalyste est un parti-pris osé, qui aurait pu être paraître fabriqué et qui se révèle toujours juste, généreux, porteur de sens. Un livre qui donne envie de se retourner avec sincérité et de regarder avec courage l'avenir, au sommet d'une montagne.
Pluie, tempête, soleil, jour et nuit, bulletins météo, cartes et plans, sac à dos et valise : pour traverser le pays d'Anne Brouillard, il faut de la patience et des yeux grands ouverts sur le monde. " les choses existent même quand on ne les voit pas...". il a fallu 10 ans à Anne Brouillard pour écrire cet album, on retrouve tout entier son univers, Du voyage d'hiver à petit somme. A découvrir absolument !
C'est vrai, dès fois, on est en colère, les mots nous emportent. On n'entend plus rien, on ne voit plus trop ce qui nous entoure. Mais si on va faire un tour, si laisse un peu le temps filer, on peut voir où ça nous mène, et avec du vent et de la lumière sur son vélo, on peut se calmer, et réfléchir. Avec un peu de recul, on revient serein et prêt à partager de nouvelles aventures.
A partir de 4 ans
A lire maintenant, pendant et après les élections. Manifeste d'intelligence et de drôlerie, cinq euros pour aller mieux, plus efficace qu'un doliprane. Dommage il n'y a que quinze pages.
" Nous rendons silencieusement hommage aux absents en accomplissant leurs gestes. Et le silence qui nous recouvre alors, est notre parole donnée à ceux qui ne sont plus. Nous lui préférons parfois d'autre noms : dialogues avec les morts, les absents" page 20
"Le silence d'une personne que personne ne parle plus sauf un. marguerite Yourcenar, dans sa maison de Petite Plaisance, et à qui l'on demande ce que cela fait de passer tant de temps à traduire les anciens plutôt qu'à accomplir sa propre oeuvre répond que cela n'a aucune importance." je suis une mais il y a une multitude en moi"
page 21.
"Vieillir à deux peut être d'une grande beauté : cela dépend beaucoup du deuil, possible ou non, douloureux ou simplement triste, de ce regard ancien qui fut l'initiateur du "nous"" page 31
"Il me semble que seul celui qui peut apprendre des morts jusqu'à son dernier souffle peut vieillir sereinement. Je connais un vieil homme qui lit un roman policier par jour dans un presque total silence. Il veut s'émerveiller de la résolution d'énigmes avant de connaître celle, insoluble, de sa propre mort" page 43
"Le silence des ânes que l'on peint en zèbres dans le zoo de Gaza" page 95
" Le silence d'un thé, d'un café, après tant d'heures à écrire, à peindre, à chercher" page 116
un album grandiose, on entre dans les images comme dans une clairière
un endroit secret et rempli de mystère
et dans le texte comme dans l'enfance : qui n'a pas connu la nostalgie de ce dernier jour de vacances, où l'on range tout fébrilement déjà tourné vers après et où l'on a aussi envie de cueillir le jour car on sait que c'est le dernier où l'on pourra profiter avant longtemps des mûres sur le sentier ? Trois amis se promènent et goûtent à ce merveilleux temps d'être ensemble, à vivre, tout simplement.
à Partir de 5 ans.
Un homme capable de partir à trois heures du matin pour surfer sur La vague idéale, c'est touchant. On ressort grandi de ce livre, en se disant qu'il faut qu'on se lève nous aussi tôt le matin pour la trouver aussi. Afin de sortir du quotidien pour trouver le feu qui fera qu'il reste, même quand tout fout le camp, le sacré de l'enfance, des rêves à accomplir et des espoirs à sauvegarder.
A lire pour prendre le large, ouvrir ses poumons, dépasser ses limites.
A chacun sa vague
Muriel
Vous aimez nager, vous aimez l'écriture ciselée, vous aimez l'humour, la pudeur d'un portrait de mère, vous êtes nostalgique de l'enfance et de la plage : ce livre est pour vous.
"Elle nageait partout, à des heures changeantes, avec une obstination, une opiniâtreté, qu'elle ne manifestait pour aucune autre activité"
"A son insu elle m'a transmis l'essentiel : l'énergie d'un sillage qui s'inscrit dans l'instant, la beauté d'un chemin d'oubli"
"Ma mère est un enfant à part"
"Une enfant estivante, définitivement décrochée de toute perspective de retour"
"Elle ne
fera plus aucun sport, sauf nager qu'elle va pratiquer en tant que rite solitaire, conduite de survie, manifeste de style"
"Je n'ai pas de patience. Ca m'énerve la patience"
"Ils sont cinq enfants, tous assez vilains, comme les parents. Ce n'est donc pas la beauté, qui, chez eux, m'attire. Mais quelque chose d'autre, quelque chose d'étranger chez moi où les sautes d'humeur de ma mère créent un climat instable, où, à tout moment, des renversements de situation, des changements de projets sont possibles."
"Elle nageait partout, à des heures changeantes, avec une obstination, une opiniâtreté, qu'elle ne manifestait pour aucune autre activité."
"A son insu elle m'a transmis l'essentiel : l'énergie d'un sillage qui s'inscrit dans l'instant, la beauté d'un chemin d'oubli."
"Ma mère est un enfant à part"
"Une enfant estivante, définitivement décrochée de toute perspective de retour"
"Elle ne fera plus aucun sport, sauf nager qu'elle va pratiquer en tant que rite solitaire, conduite de survie, manifeste de style"
"Je n'ai pas de patience. Ca m'énerve la patience."
"Ils sont cinq enfants, tous assez vilains, comme les parents. Ce n'est donc pas la beauté, qui, chez eux, m'attire. Mais quelque chose d'autre, quelque chose d'étranger chez moi où les sautes d'humeur, de ma mère créent un climat instable, où, à tout moment, des renversements de situation, des changements de projets sont possibles."
Notes et avis 1 à 10 sur un total de 18
cadeau universel
à offrir aux enfants, aux mamans, aux grands-mères... c'est tendre, on y parle de la filiation et de l'enfant qu'on sera toujours même si les années et les rides creusent le sillon. Très joli cadeau pour une fête des mères, très joli cadeau tout court