En cours de chargement...
Un truc de dingue ! Jusqu'où l'amour peut-il aller ? le désir ? Il y a une frontière entre les deux ? et entre l'amour/le désir – et la folie ?
Voici une nouvelle Lolita – version grunge – qui défie, sans en rougir, le chef-d’œuvre de Nabokov.
À couper le souffle !
Quelle claque, ce texte ! Cette rencontre inouïe entre deux mondes – celui de la misère et celui de l'oisiveté vicieuse – ne pouvait qu'être explosive. Et quelle précision dans l'écriture, dans le rythme, les modulations !
L'histoire ? Deux adolescents, ayant abandonné leurs études, se retrouvent par hasard au même endroit : la résidence Paradaïze. L'un est jardinier, l'autre fils d'avocat. Ils partagent alcool et cigarettes, fantasmes sexuels et délires de liberté. Et ça tournera mal. Très mal !
Une texte glaçant sur les dérives d'une société où la violence
est aussi banale, endémique, que la chaleur écrasante et les orages en été.
Dès l'ouverture, on sent que cela va être intense, que les rapports entre la narratrice et le personnage tourbillonnant d'Érica vont être – ont été – complexes, vifs, orageux, marqués par le feu de la rencontre de leurs différences : Béa la raison, Érica la passion et l'excès.
Sur fond d'anti-sémitisme, de nazisme galopants, cette histoire – douloureuse soit-elle – de deux femmes dans l'Amsterdam d'avant la Deuxième Guerre mondiale, vibre d'une force éclatante de la première à la dernière phrase.
Les désirs flous, ou l'art de l'allusion et de l'érotisme subtil.
Au crépuscule de sa vie, un cinéaste raconte, face caméra, son passé. Raconte ce qu'il croit être ses crimes et ses trahisons. Il les raconte pour son épouse. Car il veut rétablir la vérité, la vérité sur lui – sa vérité à lui. Il veut, avant son départ, se racheter et être pardonné.
Mais qu'est-ce que la vérité ? Qu'est-ce que le réel ? La réalité et le réel seraient-ils des synonymes ? Et quelle différence entre la réalité et la fiction, la réalité et le rêve ?
Surtout : comment raconter une histoire ? comment se raconter soi-même, afin que notre existence
ait finalement un sens, du moins à nos yeux ?
Douloureux, grandiose portrait d'un homme en souffrance physique et morale, ce dernier Russel Banks – digne d'un Orson Welles – nous met devant ce miroir – la condition humaine – qu'on aimerait bien briser à grands coups de marteau.
Cinématographique. Kaléidoscopique. Virtuose dans sa démarche. Profond dans ses réflexions (dans la veine de Musil et de Broch). Tranchant dans ses propos.
Ce roman de l'Allemagne post-Hitlérienne est un tir dans le brouillard, un coup de couteau dans le noir. Et puis, quelle beauté – la beauté de la langue : sa musique, ses images !
À lire, ou à relire, l'esprit éveillé, le cœur – et le ventre – tenus en haleine.
L'histoire est folle, presque incroyable. Sa durée, improbable. On croirait plutôt à une légende. Mais l'histoire de ce soldat menant tout seul la guerre, pendant trente ans, en pleine jungle, alors que la guerre est finie – a bien eu lieu.
On pense forcément au Désert des Tartares, de Buzzati. Quelle désolation que la guerre, l'attente des combats ! Mais on pense aussi au Sergent Getulio, de João Ubaldo Ribeiro, classique de la littérature brésilienne, et son personnage aveuglé par le sentiment du devoir et de l'honneur.
Qui connaît, qui aime le cinéma de Herzog, ne sera
pas déçu. On retrouve, dans ce texte hallucinant, l'univers d'Aguirre et de Fitzcarraldo. Les dernières pages, autour de la rencontre de Herzog et d'Onada, l'ancien soldat, sont émouvantes à plus d'un titre.
Une acide, profonde réflexion sur le temps ; mais aussi, et surtout, sur le sens de nos vies.
C'est un brûlot contre Salzbourg, sa beauté, l'art et la culture. Contre les nazis installés un peu partout dans la ville. C'est, surtout, un texte enivrant, dans lequel la verve de l'auteur prend son l'envol et nous amène loin en profondeur dans son dégoût et sa révolte.
S'il faut un point de départ, ce serait celui-ci : la prose unique de Bernhard, toute en répétitions, en spirales, donne ici une de ses plus belles, acides et touchantes réalisations.
Peut-on voir le monde à travers le regard d'une feuille que le vent emporte, et qui tombe, et tombe encore, ou de celui d'un chien creusant la terre dans le jardin d'une maison ?
Des histoires banales, des faits triviaux peuvent-ils fonder une histoire ?
Bien sûr que oui, et voilà que la machine de la digression corrosive se met en route : ces deux romans, tout en posant la question sur les possibilités mêmes d'un récit sans tomber dans le déjà-dit, nous proposent, d'un regard désenchanté, un portrait tout en nuances – et douloureux – de notre époque.
Deux textes certes
exigeants, mais qui offrent à celles et ceux qui y pénètrent, qui se laissent porter telle une feuille par le vent, un vrai plaisir. Le plaisir du texte.
Deux histoires aux chapitres croisés. Deux textes aux tonalités distinctes. Deux textes sur l'amour, la solitude et la douleur. Deux histoires sur des êtres brisés.
Que dire de plus ? Je ne trouve que ceci : « Palmiers sauvages », le premier des deux récits, est une des plus belles et déchirantes histoires d'amour jamais écrites.
Le deuxième récit, en contrepoint, nous permet de reprendre le souffle et d'affronter à nouveau la dure réalité. Avec, peut-être, l'ironie du vaincu.
À lire, ou à relire, lucides, l'émotion à fleur de peau. Aux tripes.
Le malaise de la civilisation
Le Colisée. Quelques gouttes de sang…
Un fait divers – que peut-il révéler de nous-mêmes, de nous tous, de notre époque, de l'état du monde ?
Écriture journalistique. Objectivité des faits. Et l'ambition, tel Capote dans À sang-froid, de percer la surface, de plonger dans l'enfer, d'y remonter et d'en faire le récit.
Un récit effarant, troublant, qui explore notre part d'ombre et donne le temps – entre fascination et horreur – à la pensée.