En cours de chargement...
Ce texte est une bombe ! Pas étonnant que, lors de sa publication, l'accueil ait été mauvais.
Et pourquoi cela ?
Parce que toute l'architecture, tous les fondements de notre société patriarcale y sont mis en cause.
Rien que ça ? Rien que ça.
Comment empêcher la guerre ? En partant de cette question simple et banale, Virginia Woolf creuse, perce, sonde, nous conduisant ainsi jusqu'aux racines du mal.
Sous forme de fiction épistolaire, voici un essai qui garde toute la force intempestive de sa malheureuse actualité.
Belle découverte et grand coup de cœur sur ces nouvelles pleines de force, d'un réalisme au-delà du réalisme.
Alors, les femmes, ne les ratez surtout pas !
Tout d'abord, cette couverture, cette photo en noir et blanc qui nous montre une jeune femme qui croque une pomme assise sur une roue de charrette, le regard ferme tourné vers celui qui la regarde.
Puis, les personnages – les femmes de Wilkins Freeman, vivantes, en chair et en os, en sang, surprenantes, éveillant notre passion, notre compassion, aussi. Mais surtout, notre admiration pour leur trempe, leur révolte, leur capacité
de s'affranchir des bornes que l'on essaie de leur imposer.
L'écriture de Wilkins Freeman, toute en précision, haute en couleurs, au plus près de ses personnages, dans le réalisme de la description, dans l'expression subtile des émotions, nous tient en haleine, nous amuse, nous émeut.
Alors, les hommes, ne les ratez surtout pas !
Nous voici dans la grande tradition russe de Gogol et Boulgakov : entre le réalisme et le fantastique. Un texte déroutant qui nous propose – au-delà de la dure réalité – le rêve ensoleillé d'une autre vie.
Oublions le crachin, le froid, la guerre et la misère – et plongeons dans ce tableau chaleureux qui nous promet – fugace, illusoire soit-il – le bonheur.
Récit d'une simplicité désarmante et d'une beauté discrète, ce texte touchera toutes celles et ceux qui ont connu l'expérience déchirante de l'amour – de l'amour écrasé – par les bottes de la grande histoire – au sommet de sa force.
Nota bene : La scène où, pour la première fois, les deux adolescents font l'amour, sensuelle, érotique, est d'une précision et d'une beauté rare dans la littérature.
Tout en partant d'un silence/mépris/incompréhension de la philosophie/de l'esthétique envers le jazz, l'auteure pose les bases d'une possible nouvelle écoute : celle du jazz, certes, mais pas que. Une écoute de tout ce qui échappe aux canons européens/occidentaux – de la musique, de l'art, de l'écriture.
La richesse analytique et théorique de ce livre est immense, et elle se révèle encore plus quand l'auteure, en allant au-delà des questions musicologiques et esthétiques, aborde la dimension politique du jazz : petit ou grand pas en avant qui lui permettra de revenir sur la
philosophie d'Adorno, sur ses positions sur le jazz et la popular music, la radio, l'industrie culturelle et la société administrée. La confrontation d'Adorno et de Thelonious Monk (et du free jazz) est passionnante et pleine de perspectives pour une nouvelle lecture philosophique du jazz, en particulier, et de la musique en général.
Pour les amateurs du gothique, ce court roman, mené de main de maître, ne décevra pas. Tout est là : mystère et tension, frissons (ah ce vent surnaturel !), frayeur.
Mais le plus intéressant, à notre avis, est le face-à-face entre Mr Woodsley, le narrateur, et Mrs Scaife, dame surprenante qui l'accueille dans sa maison. Nous n'en dirons pas plus, sinon ceci : Mrs Scaife est un personnage savoureux, haut en couleur, complexe, qu'on aimerait connaître – mais avec qui on n'aimerait surtout pas vivre…
Allez, je vous laisse vous promener à Eltonsbrody !
Amateurs de l'étrange et du fantastique, attention ! Il ne faut surtout pas passer à côté de cette belle édition de quelques nouvelles d'Hoffmann. On y retrouve certains de ses thèmes de prédilection : la nuit, le mystère, l'étrange qui s’immisce dans le quotidien et le bouleverse, l'inexplicable qui met en échec la raison.
Les textes, dans une traduction impeccable, sont enrichis d'une quarantaine d'illustrations en noir et blanc de Tristan Bonnemain – qui, à elles seules, justifieraient cette plongée dans la nuit.
Un livre fascinant – à la fois mélancolique, drôle et douloureux – qui nous fait revivre, d'une façon inusitée, par bribes, l'histoire du XXe siècle.
Du plus anodin et prosaïque au tragique de l'Histoire, on suit le destin de ces femmes et de ces hommes dont l'auteure ne compte pas laisser tomber les noms et la mémoire dans l'oubli.
Un livre touchant, à l'image de la vie.
Fond inépuisable, la littérature russe nous propose, encore une fois, un trésor.
Nous voilà dans les labyrinthes des services secrets russes. Nous voilà dans un monde fou – le nôtre.
Nous voilà dans un roman où la chasse à l'homme devient (non sans humour) méditation sur le sens de la vie, sur celui de la mort, et celui de la morale.
Lebedev est un magicien : il réussit à nous les rendre sympathiques ces personnages, au premier abord, détestables. Sous le coup de son écriture précise – phrase, paragraphe, page après page – on suit jusqu'au bout, finalement inquiets
pour eux, leur destin inexorable.
La souffrance, les images
Écrit juste après les attentats du 11 Septembre, cette essai pose la question – essentielle – de notre rapport aux images de la souffrance – de celle, surtout, due à la guerre.
De quoi s'agit-il ? De la photographie et de son rapport à la mort, de son rapport aussi aux autres formes de l'art. De notre souffrance et de celle des autres. De la peur et de la compassion. De l'indignation et de l'indifférence que les images peuvent susciter. De l'importance de la mémoire mais surtout de celle de la réflexion.
Virginia Woolf ("Trois guinées"), Capra, Sebastião Salgado, Abel Gance, Goya. Autant de références, parmi d'autres, qui permettent à Sontag de retracer l'évolution de la représentation de l'horreur, ainsi que de notre sensibilité face à celle-ci.
Un essai fondamental !