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Si j'avais été attentif, plutôt que d'admirer la très jolie couverture, j'aurai pu m'interroger sur le titre : la vie en mieux ..., tout un programme déjà développé maintes fois et qui, maintenant que j'ai lu l'ouvrage, aurait dû me faire penser à "Plus belle la vie". Oui, les intrigues, un peu tirées par les cheveux, lorgnent beaucoup du côté du feuilleton aux rebondissements improbables de France 3. Des bons sentiments, pourquoi pas, mais pas au prix de la crédibilité. Ainsi Mathilde, jolie fashion-victime, tombe amoureuse d'un gros cuisinier quasi muet auquel il manque une phalange
et qui se promène avec une mallette remplie de couteaux. Yann, lui, décide de changer de vie grâce à un voisin fort en gueule et en complicité, pour lequel il a déménagé un buffet en formica bleu. Il lui suffira d'une soirée dans sa famille pour tourner la page...
Des points de départ originaux, c'est bien vu pour attraper le lecteur sauf qu'ici cela ne fonctionne pas vraiment.On la voit venir Anna Gavalda avec ses gros sabots de fraternité. On sait bien où elle va, on n'est pas surpris, le parcours est balisé.
In fine, même si la plume d'Anna Gavalda est souvent alerte et gracieuse, cette fois-ci la sauce ne prend pas. Trop de bons sentiments nuisent aux intrigues, le message est brouillé, le lecteur perdu en route et les hirondelles de la couverture sensées annoncer, en plus d'un joli printemps, un roman gracieux et léger, ne sont en fait qu'annonciatrices de deux nouvelles pas très réussies.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette analyse finalement très spécialisée, énormément documentée et émaillée de la présence tout un tas de savants,chercheurs, écrivains de l'époque de Blake, pour moi parfaitement inconnus. Cela n'aide pas à la lecture ou tout du moins dilue sérieusement l'intérêt pour un lecteur lambda comme moi.
Bien sûr, il est certain que Christine Jordis livre ici un magnifique travail de recherche et de mise en perspective. Cependant, je pense qu'il s'adresse avant tout à des spécialistes de la littérature anglaise ou à des lecteurs très érudits,
ce que je ne suis pas. Mais cette lecture, ardue, aura réussi à me faire connaître William Blake et surtout à bien l'ancrer dans ma mémoire grâce à l'effort produit pour aller jusqu'au bout de cet essai biographique.
Ce premier roman assez court, faussement léger, est d'une lecture agréable. La romancière possède une belle plume mais il lui reste cependant à éviter de vouloir tomber dans le travers des belles fins à tout prix ! Ici, elle casse pas mal la dynamique de la première partie , c'est dommage !
son neveu naît durant sa captivité, adolescent tourmenté par le silence familial sur ses origines.
Tous les codes du polar sont ici réunis, le décor de cette ville assez triste avec ses bars glauques en périphéries et ses zones industrielles lugubres, une mort étrange, quelques malfrats qui rôdent, la violence toujours omniprésente dans les rapports entre les personnages masculins et pourtant ce n'est pas tout à fait un polar. Le rythme, malgré quelques moments de très haute tension, épouse une certaine lenteur pour porter "Rédemption" vers le roman psychologique. L'auteur
s'attarde sur les personnages, portant un regard lucide et bienveillant sur ses êtres qui doutent. On les suit dans leur quotidien d'où émergent peu à peu les failles, les tiraillements d'hommes pour qui la vie est une longue suite d'épreuves. A coup de phrases courtes et simples, les portraits prennent de l'épaisseur, le lecteur est en empathie et l'auteur a réussi son coup. Nous faisons partie de cette communauté et nous n'en sortirons qu'après un final d'une densité extrême.
Roman magistralement maîtrisé, englobant intrigue complexe et regards croisés sur l'enfoncement d'une famille dans le silence et réfugiée dans une bigoterie aliénante et du supplice quotidien d'un homme, funambule de la vie, que chaque rencontre peut amener au faux pas et le faire dévier du droit chemin.
Après " A défaut d'Amérique ", Carole Zalberg nous revient avec un très court texte diablement inspiré. C"est le cinglant monologue d'un pére réchappé d'un charnier en Afrique. Il raconte son périple pour venir jusqu'à chez nous, accompagné de sa fille encore tout bébé. La traque dans son pays, la traversée de la mer, l'arrivée dans un centre de rétention puis son installation en France, pays étranger.
Un parcours classique donc, souvent raconté ailleurs. Mais ici, l'écriture toute en intensité, transcende le récit.
Ce petit roman vous transperce comme une évidence,
constat impitoyable d'un monde qui n'est pas fait pour tout le monde, où la barbarie sous toutes ses formes guette les plus faibles. De la violence physique de son pays de départ à la violence morale et quotidienne dans son pays d'exil, cet homme, pourtant honnête et courageux, voit ses pauvres espérances d'une toute petite vie meilleure anéanties par des sociétés pleines de préjugées et d'indifférence. 70 pages suffisent à une formidable écrivaine pour exprimer les plaies béantes d'un monde de plus en plus fou.
On retrouve le sens d'observation très aiguisé de Vanyda qui n'a pas son pareil pour décrire la vie quotidienne dans sa simplicité. Avec un trait un peu plus affirmé et l'apparition de quelques couleurs secondaires, une par épisode, créant ainsi une ambiance particulière, le projet est admirablement bien défini et pensé. Mais, le hic ici, comme souvent dans un recueil de nouvelles, toutes les histoires n'ont pas le même intérêt et malgré le lien donné entre toutes par ce vagabondage de certains personnages d'une histoire à l'autre, mon intérêt n'a pas été constant. Si j'ai
été touché par Barnabé, le solitaire qui prend constamment des râteaux ou par Benoît dont l'incursion comme lecteur dans un hôpital donnera un passage passablement grinçant, je l'ai été beaucoup moins par d'autres portraits plus ténus, jouant sur des détails que ne m'ont pas paru complètement intéressants.
Quand mes enfants ne voulaient pas goûter un de ces aliments ne ressemblant pas aux frites ou aux pizzas, mon épouse leur disait : "Goûte, tu verras, c'est bon, ça a un petit goût de noisette !". Bien sûr, ils goûtaient (ils étaient obéissants) mais ils n'étaient guère convaincus par la saveur d'une courgette ou d'un avocat. Malgré la promesse gourmande, la noisette n'a jamais eu la puissance gustative d'une truffe ou du poivre. Et c'est un peu le sentiment que j'ai eu après la lecture, cela manque de sel ou de condiments. Le sujet n'est pas follement original, l'apparition de quelques couleurs un procédé souvent employé en BD et certaines histoires quelque fois très fragiles, jouant sur une quotidienneté bien observée, m'ont semblé trop anecdotiques. Je suis un peu sévère parce que déçu. Mais Vanyda possède un talent sûr d'entomologiste des coeurs et des êtres, qui éclate encore ici mais qui, j'en suis certain s'épanouira peut être plus dans un vrai récit de longue haleine.
Sous un aspect mignonnet, se cache pour les enfants un album terrible ! C'est un véritable suspens auquel ils sont conviés et attention aux sensations fortes ! Oui l'ourson est tout mignon, oui il est accompagné d'adorables lapins et de craquantes petites souris, mais ce qui se passe dans l'arbre est absolument prenant et captivant. Lisez-le à des enfants de 3/4 ans, vous les verrez sursauter quand vous tournez une page, voire se cacher les yeux pour ne pas voir. Ce n'est pas effrayant, mais cet album propose la dose exacte d'émotion que l'on peut ressentir à cet âge là. Et cette douce
petite frayeur est due à la magie des illustrations de Chris Wormell qui, avec un graphisme sage et classique, arrive à créer de l'émotion tout du long. Les enfants sont à la fois effrayés par les animaux rencontrés dans l'arbre ( un écureuil, un hibou et une cigogne) mais ressentent également la sensation de vertige qu'éprouve l'ourson. Mais rassurez-vous, l'histoire se termine bien bien malgré un suspens intenable quand l'ours dégringole dans le vide.
Pour moi, cette deuxième aventure de Petit Ours Mal Peigné est vraiment une grande réussite ( et bien meilleure que le premier volume). Il allie une histoire simple avec un dessin pleine page splendide, qui permet aux jeunes enfants de vivre une vraie aventure, avec tension et frayeur, d'en sortir vainqueur et donc plus fort. Un album qui passionne et qui fait grandir !
Une fois bien calé(e) dans votre coin, vous découvrirez Julius, petit bonhomme totalement parano, persuadé que sa connaissance d'un terrible complot contre l'humanité, lui vaut d'être la cible d'une organisation secrète. Il s'enfuira d'un asile psychiatrique en compagnie d'Alice, jeune femme ayant perdu tous ses sentiments suite à une explosion ayant occasionné la mort des 262 invités de son mariage. Et c'est parti pour 400 pages de délire, de personnages hauts en couleur, de situations décapantes et surtout d'une course poursuite haletante que vous ne lâcherez pas avant la fin.
Je
sens déjà poindre un brin de scepticisme dans le cerveau intello de quelques uns. Encore du grand n'importe quoi, pensent-ils, un Gilles Legardinier version déjantée ! Et là vous faites erreur, car ici, ce roman sur la théorie du complot, pastiche survitaminée du Da vinci code, pur trésor de lecture, possède de multiples niveaux de lecture. On peut apprécier sans problème cette histoire au premier degré, tellement l'invention narrative, les dialogues percutants, l'intrigue totalement aboutie et aussi précise qu'une horloge suisse font mouche. Mais on y trouvera aussi une manière très intelligente, voire pédagogiquement brillante et drôle (J M Erre ,n'est pas prof pour rien) de réviser les mythes grecs, la théorie de la caverne de Platon, Candide de Voltaire, ... tout une pléiade de grands auteurs de tous les siècles. Et comme si cela ne suffisait pas, il brosse, en plus, un portrait implacable de la place de la culture dans notre 21 ème siècle (je vous recommande, entre autre un dialogue étourdissant sur la place de la lecture au siècle dernier ou le grandiose portrait du libraire en résistance), mais aussi un instantané gratiné sur l'état des croyances actuelles (religieuses ou autres), le journalisme people ou l'éternel combat entre les vieux et les jeunes....
Beaucoup de choses me direz-vous. Mais n'est-ce finalement pas un gros kougloff, un fourre-tout indigeste ce roman ? Pas du tout!!!!! Car c'est là que le talent de J M Erre explose. Il se permet tout et tout passe avec verve et légèreté.
"La fin du monde a du retard" est une pure merveille d'humour et d'invention qui parvient à ne jamais se prendre au sérieux tout en ayant en ligne de mire la satisfaction du lecteur, son plaisir, l'ardent désir de le faire rire mais aussi réfléchir. C'est tellement rare dans l'édition française actuelle que ce livre mérite des mètres de linéaires dans toutes les librairies de France et, allez, soyons fous, dans les espaces dits culturels des hypermarchés. A lire pour un plaisir intense et surtout FAITES PASSER LE MESSAGE !
Kiki est un joli petit pingouin qui est très fier aujourd'hui, il a un joli kiki. Il est tellement fier qu'il veut le montrer à tous ses copains. Coquette, sa copine pingouine trouve que c'est un coquin. Le caribou n'en a rien à faire mais lui signale que l'on dit plutôt quéquette. Madame Cochon la maîtresse le punit pour outrage et son copain le pélican n'en a rien à faire. Zut, il sont pas drôles, il est beau pourtant le kiki de Kiki ! Finalement, ils veulent bien lui faire plaisir et le regarder son kiki. Et, OOOOh, mais.....
Là, je vous laisse découvrir la suite de cet album qui
possède sur sa couverture un bandeau sur lequel est écrit : "Si vous avez aimé le Kâmasûtra, vous allez adorer kiki a un kiki !".
J'ai adoré "Kiki a un kiki" et du coup je vais peut être me laisser tenter par la lecture du Kâmasutra, que, je l'avoue humblement, je n'ai pas encore lu. Une chose est certaine par contre (et n'en déplaise à Mr Copé ou à Mme Bourges), je relirai cet album à des enfants car à peine lu, ils ne m'ont dit qu'une chose : encore ! Et ils ont raison, les enfants savent, EUX, repérer les bons albums du premier coup d'oeil. Je signale au passage, qu'en plus de nous faire rire, et de faire comprendre avec finesse ce qu'est un quiproquo (oui, il est pédagogique en plus !) cet album possède, grâce à une mise en page astucieuse, une deuxième histoire sous-jacente sur la pollution grandissante de nos fonds marins.
Je résume pour ceux qui n'auraient pas suivi : drôle, mignon, pas vulgaire, pédagogique, moral, écologique, l'histoire de ce pingouin qui veut montrer et montre son kiki à tout le monde est une vraie réussite. Et en plus, excellente nouvelle, il ne coûte que 5.90 euros ! Donc , un conseil, pour faire un pied de nez à tous les censeurs en puissance qui allient mauvaise foi et bêtise, courez chez votre libraire acheter ce petit bijou qui réjouira tout le monde de 3 à 100 ans.
Lu à l'endroit sans doute !
Cet univers fantasmagorique autour de la bande dessinée m'a semblé être l'expression d'un mal être permanent, où le doute et l'angoisse de la page blanche, assortis d'une critique un peu lourde du milieu de l'édition, sont accompagnés d'un propos un peu obscur, rendant l'ensemble attachant par son originalité mais un peu poseur tout du même. On peut être réfractaire à cet exercice de style où chaque case est potentiellement porteuse de plusieurs sens. C'est un peu fatiguant à la longue parce qu'un peu hermétique tout de même et réservé à une élite (qui se gargarise déjà dans la presse qui distribue les bons points du bon goût).
A réserver aux fans de science fiction (genre auquel je suis vraiment hermétique) et à tous ceux qui adorent se torturer l'esprit dans la recherche du sens caché des choses dans des oeuvres conçues pour eux.