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Très joli album pour les petits râleurs qui leur montre que la mauvaise humeur isole et que si l'on cherche bien au fond de soi-même, montrer sa face agréable est vraiment plus gratifiant.
Jolie morale donc, mais accompagnée d'illustrations qui nous en mettent plein la vue dans un mode un tantinet minimaliste . Les couleurs chaudes répondent à tout un jeu sur les rayures des serviettes de plage ou de certains pelages des animaux. Certains cadrages serrés amènent un petit suspens ou jeu de découverte pour identifier l'animal qui trouble la sieste de la petite souris. Quant à la deuxième
partie de l'histoire, plus sereine, qui apporte une petite dose de morale pas du tout appuyée. Elle est toutefois court-circuitée par un clin d'oeil final qui montre bien que quand on a un peu mauvais caractère, on ne s'en défait pas facilement...
Cette fois-ci il ne s'agit plus de l'adaptation de grands classiques de la littérature mais de chroniques parues dans le supplément littéraire du Guardian, quotidien britannique tendance travailliste. Comme le titre l'indique, Posy Simmonds parle du milieu littéraire. Le sujet n'est pas vraiment grand public, un soupçon spécialisé même, mais quand on passe sont temps à fouiner dans les librairies, les salons du livre, que l'on est un lecteur compulsif, c'est un monde que l'on connaît un petit peu. C'est avec un réel plaisir que l'on découvre, l'envers du décor, la face cachée et
pas trop jolie de ce petit microcosme. Généralement sur une planche d'une page, mais parfois plus ou avec un seul grand dessin, se succèdent devant nous, écrivains égocentriques à succès, libraires sur le déclin, petits romanciers à tirages ridicules, vieilles gloires déchues, auteurs pour la jeunesse, écrivains signant dans une foire, tous croqués avec ironie mais avec amour. Posy Simmonds a un oeil acéré qui ne rate aucun de leurs travers, de leur mesquinerie, de leurs jalousies. Ce qui est formidable chez elle, c'est l'invention permanente pour varier l'approche de ses portraits. Du jeu des erreurs, en passant par le quizz ou les pastiches de romans célèbres, tout est bon pour nous surprendre et nous amuser. Elle créé également des personnages récurrents absolument hilarants comme le docteur Derek et son infirmière Tozer, médecin spécialisé dans les maux des écrivains liés aux manuscrits ou l'agent spécial Rick Raker qui détruit les réputations des stars du livre. Elle s'en donne à coeur joie, dégommant ici une idée reçue, griffant par là une posture trop ridicule, mais toujours avec élégance et bienveillance, car elle l'aime ce milieu littéraire !
Le dessin, simple, clair, typiquement anglo saxon, mais reconnaissable entre mille (sauf pour le docteur Derek aux allures de BD américaine ) est une petite merveille de fausse douceur. Sous son aspect simple et propret, il cache des trésors de perfidie et joue souvent le décalage avec un texte joliment traduit.
Album vraiment réussi, sûrement réservé aux amateurs des livres dans le plus grand sens du terme, "Literary Life" les passionnera. Les autres y trouveront un portrait gentiment ironique sur un milieu dont l'importance est inversement proportionnelle au prestige qu'il dégage.
Gourmand
L'histoire est classique. Comme chez Harlequin, ils se rencontrent, se détestent, pour mieux s'aimer ensuite sauf qu'ici c'est surtout le dessin qui prime et que l'illustratrice est très douée pour donner plein de relief et de drôlerie à ce récit, aidée par un scénario qui lui aussi fourmille d'annotations cocasses et hilarantes. Abordant sans détour le thème de l'amitié et de la différence, cet album se révèle joliment bourré de bons sentiments, mais sans lourdeur, car c'est l'humour et la tendresse qui l'emportent.
Cette fois-ci, la pioche est bonne pour les éditions Rue de Sèvres, ces "canards trop bizarres " sont aussi délicieux qu'une tasse de tisane d'églantier (dont une customisation maison nous est offerte en fin d'album) et tout aussi goûteux que de la sauce de mangue. Alors, avis aux petits gourmands, le plaisir est au fil des pages.