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Ce roman (?) qui a des airs d'autobiographie, essaie de nous faire partager ce sentiment si romantique de la perte de son premier amour et du vide qu'il suscite.
Le narrateur (l'auteur ?), écrivain prolixe s'il en est, convoque en plus de ses propres textes écrits il y a trente ans, convoque le gratin de la littérature ( Proust, Dante, Rilke, Musil, ...) et ne nous épargne aucun détail de cet état qui ressemble ici à une dépression. Sans Prozac (mais avec un peu de cocaïne), tout est minutieusement décrit, jusqu'au vertige et ... jusqu'à l'ennui du lecteur.
Assez égocentré, un peu
poseur, le héros (?!!!) finit par nous assommer à force de couper les cheveux en quatre et de se présenter en grand amoureux inconsolable. L'étude du sentiment de vide, d'absence, du souvenir sous toutes ses facettes m'est apparue au final répétitive et agaçante.
Cependant la lecture de "La première défaite" reste une expérience intéressante d'autofiction littéraire même si elle semble s'adresser à quelques happy fews intellos. Pour le lecteur lambda que je suis, l'étonnement précède l'incompréhension devant un objet littéraire qui aurait mérité quelques coupes. J'y ai cependant trouvé un catalogue inépuisable de belles phrases sur l'amour et heureusement de très jolis paragraphes dès que l'auteur sort un peu de son mal être.
Vous pouvez lire mon journal de lecture de ce roman sur mon blog :
sansconnivence
Bien sûr ça se passe au Brésil, il y a du soleil, des cariocas, du foot, du trafic, des couleurs, des odeurs, la faune et la flore de l'Amazonie. Mais il y a aussi des personnages, beaucoup de personnages, trop peut être pour que ce roman choral soit réussi.
Je ne suis jamais entré complètement dans l'histoire qui traîne un peu, s'attarde sur un détail historique puis s'emballe tout d'un coup pour retomber aussi soudainement dans des considérations politiques.
J'ai eu durant toute ma lecture l'impression de lire le mix d'un guide de voyage Gallimard Brésil, bien copieux et ultra documenté
avec une sitcom aux personnages contenant tous les clichés brésiliens qu'un lecteur non connaisseur du pays peut avoir.
La magie brésilienne n'a pas du tout agi sur moi. Tant pis....
Parler d'"Anima" est difficile car c'est un livre qui vous prend aux tripes sans jamais vous lâcher. Le chemin parcourut avec ce roman est un de ceux qui vous marquent, vous remuent et croyez-moi, il ne m'est pas facile de trouver des mots assez attrayants pour donner envie d'aller se plonger dans cet univers violent jusqu'à l'insoutenable.
Il ne faut surtout pas être déprimé pour s'embarquer avec Wahhch, le héros, qui, en rentrant du travail découvre sa femme sauvagement assassinée. Le meurtrier l'a violée dans la plaie qui a occasionné également le mort du bébé qu'elle portait.
Fou de douleur, il va partir sur les routes, à une saison où la neige se transforme en boue grisâtre, à la poursuite de l'assassin, indien que la police se refuse à arrêter pour cause de conflits d'intérêts. Sa traque n'est pas une vengeance, seulement le désir de mettre un visage sur ce meurtrier.
Voyage initiatique pour le héros, la tête encombrée de beaucoup de fantômes du passé qui le hantent et qui vont le conduire vers une vérité voulue, désirée mais totalement terrifiante.
L'histoire peut sembler banale et avoir un air de déjà vu. Seulement, ici, l'écriture, le propos, les lieux, tous font sens, se répondent, s'entrecroisent et forment une oeuvre d'une incroyable richesse non dépourvue d'ambigüité (fascination pour la cruauté ?).
Les premiers articles parus dans la presse s'attardent énormément sur la narration de cette histoire, totalement originale puisque toujours racontée du point de vue de tous les animaux croisés par Wahhch (chien, chat, papillon, souris, oiseaux divers, ....). Si au départ ce procédé surprend, il devient vite parti intégrante du propos et donne à cette histoire un écho particulier à la violence inouie qui court au fil des pages, violence que la presse n'évoque pas. L'homme y est dépeint pire qu'un animal qui, pourtant, nous est montré, lui aussi, dans sa bestialité la plus scientifique c'est à dire violent par nécessité, pour sa survie. L'humain est peut- être un animal doué de raison mais il s'en sert surtout ici pour satisfaire ses instincts bestiaux. Noirceur extrême, avec, heureusement, quelques personnages moins primaires, mais surtout roman porté par une écriture magistrale, qui vous accompagne jusqu'au bout du plus insupportable.
Wadji Mouawad en ouverture de son site internet écrit une phrase qui résume pas mal son nouveau roman :"Un artiste est un scarabée qui trouve, dans les excréments mêmes de la société, les aliments nécessaires pour produire les oeuvres qui fascinent et bouleversent ses semblables". C'est un parfait résumé de l'esprit d'"Anima" et c'est ce que vous y trouverez dedans. Vous êtes prévenus.
Résidant depuis huit ans en Allemagne, le narrateur de cette histoire, écrivain argentin exilé, doit retourner dans son pays au chevet de son père gravement malade. Il découvre qu'avant sa maladie, son journaliste de père s'était intéressé de très près au meurtre d'un brave type du village où il habite. De fil en aiguille, il va prendre conscience du passé militant de sa famille et de l'importance de le transmettre.
A partir d'un sujet qui évoque la dictature argentine et ses milliers de disparus, Patricio Pron choisit une narration un peu déconcertante. L'enquête sur laquelle
s'est penché son père nous est rapportée avec une succession de rapports de police, bruts, avec fautes de frappe, de syntaxe et n'est pas vraiment palpitante. Le narrateur, en plus, passablement médicamenté pour dépression, fait une fixette sur les listes en tout genre qu'il place tout au long du récit. Et ce n'est que vers la fin que sont évoqués les combats de ses parents contre la dictature militaire avec sincérité mais avec aussi une profusion de détails et de sigles sur des sous groupuscules révolutionnaires un soupçon barbante.
Narration en berne, pas d'émotion ou si peu, personnages à peine effleurés donnent au final un texte décalé et ennuyeux.
Bof ? Beaufs ?
"Inséparables" a reçu le prix Strega 2012 qui correspond en Italie à notre Goncourt. Si le prix Goncourt était décerné tous les ans à un très bon livre, cela se saurait. En Italie, il doit, je pense, en être de même et c'est rassurant. Ce n'est pas que "Inséparables" soit assommant ou totalement raté mais il ressemble à bon nombre de nos prix à nous, pas vraiment original ni particulièrement passionnant...
Le livre s'ouvre sur le départ de Filipo pour Cannes où son premier long métrage, un dessin animé, a été sélectionné pour "Un certain regard". Marié à une comédienne de mauvaises sitcoms un peu hystérique, Filipo découvrira très vite les affres de la célébrité, les aventures d'une nuit comme les menaces terroristes.
Samuel, son frère cadet pour lequel la réussite est une évidence. Après de brillantes études, il jouit d'une situation très enviable dans le commerce du coton, de jolies fiancées, de belles voitures et d'un beau mariage en vue.
Inséparables durant leur enfance, très proches au moment où débute l'histoire, nous allons assister à la chute des deux frères, rattrapés par un passé peu glorieux. Miné par des problèmes sexuels et un licenciement pour l'un, déprimé par une menace de mort de la part d'un groupuscule islamiste pour l'autre, Filipo et Samuel vont peu à peu s'éloigner jusqu'à devenir comme des Abel et Caïn modernes.
Trame classique de tragédie, "Inséparables" n'en est pas forcément une pour autant. Le ton employé par l'auteur, ironique et grinçant, lui donne un côté très contemporain et évite de s'embourber dans le drame bourgeois qu'il aurait pu être. Ca se lit facilement, le traduction semble parfaite, mais les situations convenues que vivent les deux frères, héros assez antipathiques, ne m'ont pas vraiment passionnées. Et ce n'est pas la dernière partie, sorte de climax raté qui va me faire basculer dans un avis positif (surtout avec ce petit rebondissement façon polar dans les toutes dernières pages, qui, lui, tombe vraiment à plat).
Sous sa couverture colorée et réussie, se cache un roman au style élégant et au regard distancié sur deux personnages modernes mais négatifs, englués dans des problématiques de grands bourgeois qui, hélas, n'ont réveillé chez moi aucune compassion ni intérêt véritable, seulement une lecture polie et tiède. "Inséparables" ira donc rejoindre le Goncourt 2011 dans la pile "A donner".