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Cher Vous,
Comment ai-je pu mettre autant de temps avant de lire ce livre ?
C’est une véritable pépite, une jolie petite bombe littéraire qui t’explose entre les mains…
Ah crois-moi que si tu rêves de faire carrière à Hollywood, que le matin sous ta douche tu beugles « poupoupidouuuu », ben une fois que tu auras refermé ce bouquin, tu le verras différemment ton désir d’être une star du cinéma !
Hollywood, du moins en 1953, ce n’est pas l’Oscar du meilleur film que l’on aurait dû remettre, mais celui du plus pourri, de celui, ou celle, qui aura le mieux enfilé son
prochain.
Mais Avant les diamants, ce n’est pas que cela, c’est aussi et surtout, l’Histoire cinématographique américaine. La censure, les militaires, les actrices et acteurs et tout ce qui gravite autour du grand écran. Mais également, Les anecdotes sur les grands noms. On croise Errol Flynn, Robert Mitchum et tous les « monstres » de l’époque, puis des gens beaucoup moins fréquentables…
Un magnifique travail de recherches effectué par Dominique Maisons pour restituer cette fresque captivante. On ne sent pas passer les 500 pages.
C’est un roman magnifique, où le cynisme à la main maître, bref, c’est tout simplement magistral, et à lire d’urgence !
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/09/13/39629235.html
Stanislas Petrosky n'aime ni être mis dans une case, ni se voir accrocher une étiquette (surtout si elle est placée au gros orteil d'ailleurs !)
Il l'a prouvé avec ses livres précédents passant de la romance noire au roman historique, du roman de gare au roman postapocalyptique.
Avec L'Affaire de l'île Barbe, Petrosky inaugure la série "Surin d'Apache" et renoue avec l'Histoire plongeant au coeur du Lyon du XIXème siècle.
Auprès du célèbre professeur Alexandre Lacassagne, fondateur de la médecine légale et initiateur de ce qui deviendra la police scientifique, Ange-Clément,
seul personnage fictif de l'histoire, découvre la morgue flottante de Lyon.
Quand le corps d'une femme mutilée atrocement leur ai apporté, ils devront sonder l'âme humaine, observer le corps dans toute son atrocité, écouter les voix de la rue, activer leurs petites cellules grises pour tenter de l'identifier et surtout de permettre à la police de procéder à l'arrestation de son meurtrier.
Ce premier secret d'Alexandre Lacassagne permet de faire connaissance avec l'éminent professeur mais surtout avec Ange-Clément, cet Apache, qui n'a pas fini de dévoiler tous ses secrets.
Un polar mené de main de maître à l'heure où les experts ne disposent pas encore de relevé d'ADN, de téléphone portable et d'ordinateur surpuissant, servi par des personnages fascinants et hauts en couleurs.
Mais surtout, une plongée dans les tous débuts de ce qui deviendra la médecine légale, mais également dans les balbutiements de la Police Scientifique... dont tous les éléments sont validés en toute fin d'ouvrage par le Docteur Amos Frappa, spécialiste de Lacassagne
Un ouvrage particulier, hybride par sa conception alliant polar, archives historiques et illustrations magnifiques de Michel Montheillet.
Ne doutez pas que cette Affaire de l'île Barbe saura séduire les amateurs d'enquêtes policières mais également les fans d'histoire.
L'objet est beau... L'histoire est riche et finement écrite...
Bref, un incontournable de cette rentrée littéraire !
Cher Vous,
Tu as des types, quand ils écrivent, ils ne font pas semblant. Je veux te dire par là, que dans une époque où tu ne peux plus rien dire sans qu’un pékin ne te tombe sur le râble parce qu’il s’est senti outragé, blessé, choqué, genré, diffamé, etc., lui il tape dans le dur.
Il se contrefout que certaines personnes vont crier au scandale, que c’est une honte d’écrire ça !
Moi bien au contraire, je trouve que ça fait du bien d’aborder d’un autre angle un grand fait médiatique. Bien sûr, c’est un roman noir, donc une fiction, ce qui n’empêche pas Embareck
de lever certains lièvres, d’éclairer des angles morts.
Parce que l’histoire d’une femme qui tue son mari de trois coups de fusil dans le dos, qui est graciée partiellement, puis qui reçoit la grâce présidentielle quelques mois plus tard, ça rappelle quelque chose.
Outre l’histoire forte intéressante, il y a aussi le style de Michel Embareck qui mérite le détour, une gouaille teintée de Simonin et de Fallet.
Un très bon roman noir qui a le mérite aussi de se poser des questions sur la surmédiatisation et ses effets…
À lire !
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/04/13/39433749.html
Mes Chers Vous,
En musique, la fantaisie est une composition permettant à son compositeur de sortir des cadres classiques. Elle est bien souvent composée d'une succession de thèmes qui peuvent sembler ne pas être organisés.
Fantaisie allemande semble être une succession de nouvelles sans réelle composition littéraire qui les lierait entre elle. En effet, Philippe Claudel passe d'une uchronie à une biographie d'artiste-peintre, au portrait d'une très vieille personne qui revit sans cesse un passage de sa jeunesse...
Et si, chaque histoire semble différente de la précédente, elles
sont pourtant toutes liées par ce Viktor qui toujours est présent, en filigrane... soit qu'il passe en arrière-plan soit qu'il soit l'élément central du texte.
Mais, pourtant, à la fin de ce recueil sombre et quelquefois dérangeant, nous ne saurons jamais vraiment qui est Viktor.
Peut-être parce qu'il est un peu de chacun de ses personnages propulsés dans cette période terrible qu'est la Seconde Guerre Mondiale : un peu de ce soldat allemand déserteur (ou rescapé on ne saura trop dire), de ce vieil homme qui revit inlassablement la plus belle soirée de sa vie, de cette fille maltraitante ou de ce vieillard impotent qui chantonne des chants nazis...
Au fil de ces cinq textes, Philippe Claudel joue avec le sentiment de fascination-répulsion qu'il peut avoir pour ce voisin qu'est l'Allemagne, à la fois si proche et au passé si difficile à oublier.
Entre recueil de nouvelles et roman décomposé, Philippe Claudel donne à l'Allemagne une dimension imaginaire, un lieu dans lequel il réinvente l'histoire d'hommes et de femmes, teinté de ce que l'Histoire a imposé... créant des tranches de vie à la fois sombres, teintées de violence (consciente ou inconsciente) rappelant que, quoiqu'il en soit, il est impossible de juger ceux qui ont dû s'adapter et faire avec les armes physiques et psychologiques dont ils disposaient pour survivre.
Cinq textes qui semblent à la fois être distincts les uns et des autres et indubitablement liés par des destins individuels au collectif commun qui brisait tous les repères.
Un recueil douloureux, déconcertant et à la fois fascinant !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/04/12/39432256.html
Cher Vous,
De temps à autre, faut revenir aux sources, refaire une plongée dans les classiques du polar. Relire les types qui ont posé les fondations, Albert Simonin est l’un d’eux.
Touchez pas au grisbi ! est le premier opus de la trilogie de Max le menteur.
Max est un voyou qui commence à prendre de l’âge dans les années 50, c’est un «beau mec», un type respecté mais dont certains convoitent la place. Et surtout, Max est un type dont l’amitié est indéfectible, alors quand il entend Frédo, un demi-sel, dire qu’il veut régler son compte à Riton, le pote de toujours,
Max n’apprécie guère.
Les condés encore moins lorsque Frédo est retrouvé refroidi…
Max n’étant pas un lapin de six semaines, il va régler ses comptes lui-même et distribuer du plomb et des beignes.
De l’argot pur jus, de la trahison, le monde des proxénètes et autres gangsters d’un temps révolu. Outre l’aspect polar du roman, il est intéressant de voir tous ce que Simonin a créé à l’époque, qui a été repris par les plus grands et est toujours usité ce jour.
Bien sûr, le bijou date de 1953, tu y croiseras donc des expressions d’époque qui n’ont plus cours de nos jours.
Mais je t’engage vivement à le lire, c’est un bon moment, une plongée dans le cinéma d’Audiard, tout ça quoi…
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/04/11/39430480.html
Cher Vous,
Je viens de m'asseoir à mon bureau pour écrire cette chronique... La fenêtre est ouverte sur la rue ensoleillée. Et puis, soudain, les cris d'un petit garçon : "Papaaa"... "Papaaaaa".... "Papaaaaaa"... le désespoir dans la voix jusqu'au délicieux et consolateur : "Oui, mon fils, je suis là".
Et même si 30 ans séparent ce petit garçon de 5 ou 6 ans du Sorj Chalandon de 1987, c'est exactement le même cri, la même demande qui résonne dans ce roman.
L'auteur a toujours eu une relation compliquée avec son père... qui l'a battu, humilié et lui a raconté mille contes fantaisistes
sur sa vie et sa jeunesse. Enfant, il était tellement facile de croire toutes ces histoires qui faisaient du Père un héros, un résistant, un combattant. Bref, un Homme bien !
Et puis, il y a eu ces deux petites phrases du grand-père, l'année des 10 ans de l'auteur :
"- ... Ton père pendant la guerre, il était du mauvais côté".
"- Justement ! C'est un enfant de salaud, et il faut qu'il le sache !"
Cette petite graine mettra 25 ans à éclore en une fleur venimeuse dans le coeur de Sorj Chalandon... Parce qu'en tant que journalise judiciaire il devra couvrir le procès de Klaus Barbie, naîtra alors la volonté ferme d'affronter enfin les vérités de son père.
Mais celui-ci sera-t-il prêt à dire la vérité, toute la vérité !
Construit en alternance de chapitre, Enfant de salaud relate deux procès : celui de Klaus Barbie que Sorj Chalandon doit suivre pour Libération, et celui que l'auteur fait à son père en essayant de comprendre qu'elle a été sa véritable histoire.
Et c'est à travers les réactions de son père lors de ce procès qui rappelle les atrocités de l'Histoire que l'auteur tente de comprendre qui est ce père fantasque, manipulateur, violent, menteur.
Parce qu'il lui semble soudainement vital de répondre aux questions suivantes :
"Comment se construit-on quand on a un père mythomane ?"
"Un fils a-t-il le droit de juger son père ?"
"Est-ce qu'être un enfant de salaud fait de moi un salaud ?"
Comme un grand cri d'amour et de désespoir, Sorj Chalandon offre un récit d'une justesse, d'une finesse et d'une sensibilité telles que l'émotion est présente à chaque page.
Entre devoir de mémoire et récit autobiographique, Sorj Chalandon tente d'obtenir des réponses d'un père qui s'enferme dans une vérité, SA vérité et ne répondra jamais aux questions de son fils... au point que celui-ci n'aura d'autre choix que de couper les ponts pour pouvoir enfin se construire en tant qu'homme
"J'ai passé mon enfance à croire passionnément tout ce qu'il me disait, et le reste de ma vie à comprendre que rien de tout cela n'était vrai. Il m'avait beaucoup menti. Martyrisé aussi. Alors j'ai laissé sa vie derrière la mienne."
Un roman sur la filiation douloureuse, la nécessité de "tuer le père", le poids de l'hérédité.
Un roman vrai, fort, émouvant, tendre et à la fois douloureux.
Un roman qui remue, sert la gorge et mouille les yeux quelquefois.
Un roman qui marque... définitivement !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/04/09/39427007.html
Cher Vous,
Quand tu entends le mot vaudou, souvent tu penses aux aiguilles dans la poupée, ce qui est complètement faux, rien à voir. Bon, j’avoue que pour ma part, je pense rhum, mais c’est parce que je suis un alcoolique mondain. Pis, je mens, je pense aussi Baron Samedi, pas plus, parce que c’est un sujet qu’on connait tous mais que l’on maîtrise peu.
Méryl, elle, elle maîtrise bien, logique, elle est Mambo, autrement dit, prêtresse vaudou.
Issu de la collection Dilaceratio Corporis, ce livre est foutrement intéressant, il donne envie d’en connaitre encore bien plus sur
cette religion.
J’ai eu la chance d’assisté au 22 à Lyon, à une conférence de Méryl qui a captivé son public.
Si tu veux en savoir plus sur Brigitte, Baron Samedi, Nations Ginen, ce qu’est véritablement un zombi, t’immerger dans une croyance, je ne peux que te conseiller ce livre qui t’en raconte beaucoup !
Le petit plus : des recettes de cuisines pour un voyage encore plus palpitant !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/02/06/39336436.html
Mes Chers Vous,
Tonton, dit Le Tanneur, a terminé sa dernière mission depuis un moment déjà. Il séjourne dans un Marseille nouvelle ère avec l'ensemble de sa troupe. Le souci est qu'au bout d'un moment, quand on a la bougeotte comme ils l'ont, cela devient compliqué de rester en place... D'autant que l'argent ne va pas tarder manquer.
Alors, quand une mission pas trop compliquée leur est proposée, tout le monde remonte sur sa bécane et taille la route... Et il ne va pas falloir trop leur en promettre parce qu'ils ont sérieusement besoin de se dégourdir les poings.
Seulement, si
Borya Zavod propose une nouvelle aventure à sa bande de Loups complétement déjantée, vous imaginez bien que c'est parce que la mission va s'avérer bien plus complexe que prévue !
Il faut dire que Tonton, Koala et compagnie vont tomber sur une secte peut-être encore plus frappée qu'ils ne peuvent l'être... et cette fois-ci, il va falloir taper fort, très très très fort, pour s'en sortir.
Avec ce deuxième tome, Borya Zavod offre de nouveau de belles scènes de bagarre saupoudrées d'un humour féroce, voir acide, à un rythme effréné.
Certes, le slasheur est un style qui ne peut pas plaire à tout le monde, mais ne pas partir à la rencontre des Loups serait vraiment criminel.
Un court roman qui se lit aussi vite que les protagonistes montent à la castagne... et c'est pas peu dire !
A lire pour découvrir ce que potentiellement va devenir la France dans un avenir pas si lointain, mais surtout pour ses personnages complétement allumés et son style décapant !
A lire pour se payer une belle tranche de rigolade, et ça, avouons-le ça n'a quand même pas de prix !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/02/05/39335523.html
Cher Vous,
Mourir ne suffit pas est un roman quatre mains. Deux auteurs qui unissent leur talent pour ne faire qu’un seul livre, un exercice de style que j’apprécie beaucoup, surtout quand le résultat est tel que celui-ci !
Julia est une grande psy, elle anime une émission de radio très suivie. En direct, elle prend les appels, conseille, guide, console… Jusqu’au jour où à l’antenne, elle reçoit un coup de fil de Sylvie. Sylvie est dans un grand restaurant, victime d’une prise d’otage par des terroristes.
C’est un peu la panique au studio, personne ne comprend pourquoi
cette femme s’adresse à une animatrice plutôt qu’aux flics ? Tout le monde assiste médusé à la montée de violence, ne sachant que faire.
Étant le seul relai vers l’extérieur, avec l’aide la police, Julia va tenter d’en savoir plus sur le commando grâce aux indications de Sylvie.
Un thriller fort intéressant avec une belle intrigue et une bonne dose de rebondissements.
L’alliance des deux auteurs donne un roman de très belle facture.
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/02/04/39333954.html
Entre réalité trop difficile et rêve !
Mes Chers Vous,
Regroupées dans le même recueil, ces quatre nouvelles ont fait l'objet de parutions individuelles... et pourtant, à la lecture, le fil conducteur semble évident.
Bien sûr, comme dans l'ensemble de son oeuvre, Joyce Carol Oates fait de la Femme le personnage central de chacune de ses histoires.
Dans Cardiff, près de la mer, Clare, adoptée enfant, décide de partir à la rencontre de ses origines après avoir reçu l'appel d'un notaire qui lui annonce qu'elle hérite d'une propriété dans le Maine... Et n'est toutefois pas préparée à ce qu'elle y découvrira.
Avec Mia Dao, Mia, adolescente harcelée à l'école et membre d'une famille recomposée, va développer un phénomène de survie qui surfe avec l'étrange.
Puis, dans Comme un fantôme : 1972, c'est au tour d'Alyce de livrer une partie de son histoire... et de son étrange relation avec son professeur amateur de Lewis Caroll et qui voit en elle son Alice au Pays des Merveilles.
Et enfin, avec L'enfant survivant, la douce Elisabeth, seconde épouse d'un veuf, tentera de se faire aimer de son beau-fils... prenant doucement des allures de la fameuse Rebecca de Daphné du Maurier.
Si chacun de ses textes semblent mettre en lumière l'histoire d'une femme, il faudra s'attacher aux personnages secondaires qui, selon leurs humeurs et caractères oscillant entre le touchant, le drôle ou le parfaitement odieux, dévoileront avec finesse et subtilités les véritables tenants de ces histoires.
Les non-dits, ou des faits tout juste suggérés, feront surgir la terrible vérité... jamais réellement actée et pourtant, au final, si évidente !
Un recueil de nouvelles à double lecture... D'une part, le lecteur peut simplement se laisser porter par ces portraits de femmes touchants... Et d'autre part, en arrière-plan, toujours se dessinera les blessures de la psyché et qui feront osciller certaines jusqu'à la folie.
Quatre nouvelles qui laissent l'interprétration au lecteur de choisir entre la réalité toute crue ou le rêve...
A lire, pour l'écriture si particulière de Joyce Carol Oates, fine, viscérale, poétique, à la fois drôle et angoissante...
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/09/15/39631881.html