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Mes Chers Vous,
Raymond est né le 1er avril... Quand on sait que la vie de Raymond, dès le premier jour, a démarré par un peu beaucoup de stupéfaction et de rejet, et bien sa date anniversaire, vraiment, ça ne s'invente pas...
Parce que pour Raymond, vraiment, la vie est une blague de mauvais goût !
"Mec, pour toi, la vie va ressembler à un accouchement, ce sera étouffant, y aura du sang et des cris, et ta tronche aura rien à envie à une tomate écrasée aux rangers taille 46."
Alors, sa vie, il va la mener à coup de poings, à coup de boule, à coup de rotules éclatées... Et
devenir Roy, ça lui parait moins con que Raymond.
Guillemette, il a croisé sa route sur une appli' de rencontre. Et la première fois qu'il l'a rencontrée en vrai, c'était dans le noir... ils n'ont pu se regarder que le lendemain matin, quand le soleil a éclairé la chambre.
Et pour Roy, Guillemette est d'une beauté époustouflante. Elle est fraîche, franche, et le regarde sans un air de dégoût.
Forcément, comme il n'est pas habitué, le Roy, ça le met K.O. debout... Direct touché en plein coeur !
Bon, malheureusement, Guillemette a laissé derrière elle un mec pas très tendre qui a réussi à la retrouver... et comme il était plutôt du genre à la cogner qu'à la caresser, ça a un peu beaucoup fâché Roy.... et Roy, quand il est fâché, et bien il est incontrôlable.
Ils n'auront donc plus qu'une solution : prendre la route et mettre le plus de distance possible entre eux et ce fâcheux incident.
Au cours de ce road movie, Roy et Guillemette croiseront une drôle de vieille dame, Berthe, qui règle ses comptes à coup de Luger et leur permettra de poursuivre leur folle cavale amoureuse.
Il y a de la poésie dans toute cette histoire pourtant bien sombre. Et si le début semble être une réécriture de La Belle et la Bête, très vite, l'histoire est plus proche de Roméo et Juliette.
L'écriture de Benoît Philippon est brute, quelquefois crue, mais elle sert surtout une histoire incroyablement émouvante et tendre... réussissant le tour de force de faire rire alors que la situation de Roy et Guillemette prêterait plus souvent à pleurer.
Un roman qui file à toute vitesse, donnant à son personnage "cabossé" une sensibilité qui rend toute cette histoire bien sombre terriblement bouleversante.
Un roman taillé dans le vif, un roman noir bourré, au final, d'amour, de tendresse et de lumière...
Un vrai régal !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/10/30/39690176.html
Cher Vous,
Il est auteur et il veut écrire le polar de l’été. Celui qui va cartonner, que tout le monde va lire à la plage, n’importe où, le tout c’est qu’il soit lu par le plus grand nombre !
Sur le papier l’idée est bonne, sauf qu’il n’a pas d’idée… Enfin, si, il en a bien une, mais ce n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus honnête intellectuellement.
Alors il va poursuivre sa quête, tenter de le sortir, ce polar de l’été.
Un roman fort sympathique, drôle et corrosif, qui se lit très bien l’été, mais je pense que tu peux aussi le lire en hiver au
coin du feu avec le même plaisir…
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/10/25/39683322.html
Cher Vous,
Au fil de ses romans, Isabelle Desesquelles explore des enfances meurtries, dévastées... construisant petit à petit une oeuvre à la fois sombre et poétique.
Avec Là où je nous entraîne, elle franchit une nouvelle limite, imbriquant à la fois réalité et fiction, démontrant à quel point l'une se nourrit sans cesse de l'autre.
L'histoire commence par une petite fille qui trompe ennui et solitude dans la lecture d'un Club des Cinq. Son personnage préféré, Claude, est au centre de toutes les attentions puisque sa maman est hospitalisée. Fort heureusement, parce qu'il
s'agit d'un roman jeunesse dans lequel tout se finit toujours pour le mieux, la maman de Claude revient guérie....
Dans le même temps, la petite fille apprend que sa mère est hospitalisée... Enfin, elle peut s'identifier à son héroïne. Enfin, il se passe quelque chose dans sa vie qui débute à peine. Malheureusement, la réalité est bien plus sombre que la fiction... Parce que, cette fois, la maman ne sortira pas de l'hôpital. La petite fille devra plonger dans le chagrin profond de ne jamais plus pouvoir se blottir contre elle.
"Ce jour reste suspendu dans un vide qui n'a pas de fond."
Cette petite fille, c'est Isabelle Desesquelles.
Et puis, il a Zabé, Louis, Paulina et Rachel... Cette famille heureuse, en vacances en Corse, en cette fin de mois d'Août... et comment cette famille démarre sa journée à 4 pour ne plus être que 2 le soir.
Et c'est parce qu'elle choisit de démarrer un nouveau roman par une famille heureuse à qui il arrive un drame, qu'elle doit constater que, cette fois, sous couvert de fiction, c'est l'histoire de sa famille qu'elle va raconter.
Alternant les chapitres fictionnels du roman en cours et l'histoire familiale, Isabelle Desesquelles livre un roman personnel, douloureux mais surtout, révèle au lecteur à quel point le "faux" se nourrit du "vrai".
Avec beaucoup de tendresse, Isabelle Desesquelles raconte comment une famille se construit, se déconstruit, se reconstruit... raconte l'absence... la tristesse... comment il aura bien fallu devenir soi-même...
"A huit ans les miens n'entraient déjà plus dans les chaussures de notre mère minuscule avec son mètre cinquante, il a fallu trouver autrement comment mettre mes pas dans les siens."
Là où je nous entraîne n'est pas tout à fait un roman... ce n'est pas non plus tout à fait une autobiographie... C'est surtout un livre à la fois triste et lumineux qui interroge sur les secrets de famille, la place laissée aux absents et le devoir de se souvenir d'eux, absolument !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/10/23/39680171.html
Cher Vous,
Brussolo est vraiment impressionnant…
Cet homme est monstrueux, à faire pâlir d’envie tous les auteurs vu l’inventivité qu’il possède. Sans te causer de cet art qu’il a de mixer les genres sans jamais se planter, sans jamais que cela ne vire à la catastrophe.
Brussolo, c’est le Patron, le gars qui sait te raconter des histoires où tu n’as pas le temps de souffler, où tu te demandes où il « va chercher tout ça » ?
Un, non, DES univers fabuleux qui ferait chialer Tarentino et pas mal d’autres de jalousie, moi le premier.
Au départ, tu as Daryl, puis tous
les autres, et la drogue surtout, (et quand tu vas voir comment il la passe, tu te dis que même Brussolo, c’est un drôle de bonhomme), une guerre des cartels complètement folle qui ne te laisse pas une seule seconde de répit !
Est-ce bien la peine que je te dise que c’est à lire impérativement ?
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/10/02/39652303.html
Cher Vous,
Atticus Gore est détective au LAPD. Alors qu'il est en congé, ses collègues l'appellent pour lui indiquer qu'un corps a été découvert... D'après eux, c'est une enquête pour lui.
Quand il arrive sur place, il découvre un corps dans un état indescriptible, comme vidé de toute matière.
Après examen de la scène de crime, une grande quantité d'insectes est découverte. Ce qui est surprenant, c'est que les différentes espèces présentes ne devraient pas cohabiter !
"Un amalgame qui n'avait absolument rien de naturel, ni en nombre, ni encore moins en association."
Kat
Kordell est détective privée à New York... Lorsqu'elle est contactée par Annie Fowlings pour retrouver sa fille, Lena, Kat imagine qu'il s'agit d'une enquête de routine pour elle... Soit Lena, majeure, a décidé de fuir son quotidien et sa famille volontaire, soit elle a décidé de mettre fin à ses jours... quoiqu'il en soit, les disparitions de jeunes adultes ont pratiquement toujours les mêmes motifs et sont, généralement, relativement faciles à élucider pour une professionnelle comme elle.
Elle est loin d'imaginer qu'enquêter sur la vie de Lena Fowlings l'emmènera loin de New York et lui fera croiser la route d'Atticus Gore...
Pourquoi ces deux personnes que tout oppose vont devoir collaborer ?
Que vont-ils découvrir ?
Voilà deux questions auxquelles ce roman oscillant entre thriller, horreur et anticipation va répondre !
Maxime Chattam renoue avec le thriller sociétal, plongeant ses personnages principaux aussi bien au coeur de la communauté SDF de Los Angeles (dont certains membres disparaissent dans l'indifférence la plus totale) qu'au coeur de ces nouvelles firmes au pouvoir économique et financier tel qu'elles semblent pouvoir changer le Monde.
Mais la mégalomanie alliée au pouvoir crée plus souvent des monstres que des êtres bienveillants et lumineux.
Si vous êtes atteint entomophobie, certains passages vous mettrons certainement très mal à l'aise...
Avec UN(e)Secte, Maxime Chattam mixe polar, thriller, horreur et anticipation technologique... et retrouve ce qui avait fait frissonner tant d'amateurs de sa Trilogie du Mal.
Si Atticus Gore et Kat Kordell n'ont pas tout à fait le charisme de Joshua Brolin, UN(e)SECTE réussit le pari de tenir en haleine.
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/10/01/39651549.html
Cher Vous,
Victor Renard, c’est un homme qui n’a pas vraiment de chances avec les femmes dans sa vie, suffit déjà de connaître sa mère, La Pâqueline, et on comprend mieux !
Faut dire aussi que Victor souffre d’une légère difformité, cela n’aide pas pour conquérir la gent féminine. Il se dit que pour plaire, il n’y a pas que le physique, la situation y fait aussi, et lui son travail, c’est d’être embaumeur.
Parce que oui, malgré ce que l’on croit, juste après la Révolution, il y avait des embaumeurs à Paris et Victor est de ceux-là. Puis c’est un malin, il sait
comment faire pour arrondir ses fins de mois le garçon !
Ce roman noir historique, qui recèle une belle dose d’humour – noir aussi, logique – raconte la vie d’un homme qui n’est pas aussi pourri qu’il en a l’air. Peut-être que s’il avait été moins malheureux rien ne se serait passé comme ça, va savoir !
Une très belle et agréable lecture, qui te fait sourire et te cultive, que demander de plus ?
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/09/26/39645466.html
Mes Chers Vous,
Traditionnellement, depuis plusieurs années maintenant, la rentrée littéraire démarre avec le nouveau roman d'Amélie Nothomb.
Avec ce trente et unième roman, Amélie Nothomb plonge dans ce qu'elle aime disséquer et explorer : la famille... et c'est, cette fois-ci, l'amour entre deux soeurs qui sera le fil conducteur de cette histoire.
Tristane est indubitablement ce qu'il convient d'appeler un enfant de l'Amour. En effet, ses parents, dès leur rencontre, forment un couple fusionnel, incontestable, solide qui rendrait presque jaloux leur entourage.
Le hic est que, dans
cette histoire d'Amour si intense, il n'y a pas vraiment de place pour une troisième personne.
Alors Tristane fait tout son possible pour ne pas déranger et être la plus parfaite possible : elle ne pleure pas, elle ne parle que lorsque c'est indispensable et se montre exemplaire à l'école comme en société.
L'année de ces 5 ans, sans en avoir vraiment conscience, ses parents lui firent le plus beau des cadeaux : Laetitia, sa petite soeur.
Et alors, se produisit un petit miracle :
"Entre Tristane et Laetitia se produisit l'amour au sens absolu, l'amour hors catégorie,
un phénomène d'autant plus puissant que non répertorié."
Et pour toujours, la vie de Tristane sera transformée...
En décortiquant les relations familiales entre Tristane et ses parents, entre Tristane et sa tante mais également entre Tristane et Laetitia, Amélie Nothomb livre un conte à la fois cruel et merveilleux, à la fois triste et beau rappelant l'impact de chaque parole, le pouvoir de chaque mot adressé à l'enfant en construction (et par extension à l'adulte qu'il deviendra).
Amélie Nothomb aime placer ses histoires dans les familles dysfonctionnelles, étirant quelquefois jusqu'à la limite du rocambolesque certaines situations pour mieux mettre le doigt sur leur absurdité ou leur conséquence.
C'est ce qu'elle fait ici avec Nora et Florent, des parents maltraitants par absence d'amour et de considération, brisant, sans même s'en rendre compte la conscience en soi de Tristane.
C'est ce qu'elle fait ici en opposant Nora, qui réussit sa vie, à Bobette, sa soeur, un peu perdue, un peu alcoolique, mais tellement plus drôle et aimante.
Le livre des soeurs, c'est bien sûr l'histoire de Tristane et Laetitia, mais c'est avant tout une histoire de femmes, de mères et bien sûr de soeurs.
Un très court roman qui fait passer par tout un panel d'émotions, des plus gaies au plus tristes.. mais avec, toujours, ce brin de fantaisie et d'humour si caractéristique de l'auteur.
Le livre des soeurs... un roman douloureux... Mais tendre, finalement !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/09/25/39643920.html
Mes Chers Vous,
Virgil Lennox n'a pas très bien démarré sa vie. En effet, sa mère est morte en couches. Et son père en voudra toute sa vie à cet enfant qui lui aura retiré l'amour de sa vie.
De ce fait, la vie de Virgil Lennox, dans le Nevada de la fin du XIXème siècle, s'avère plutôt rude entre travail épuisant à l'auberge familial et brimades paternelles.
Il faudra qu'un orage le foudroie et que chacun craigne pour sa vie, pour que Vigil Lennox gagne en popularité... Il faut dire que ce coup de foudre va réveiller en lui un sens certain pour l'observation et la déduction,
ce qui lui permettra de résoudre de biens curieuses affaires.
Parce que Perfection deviendra vite trop petite pour lui, Virgil Lennox visitera les Etats-Unis au grès des événements de la vie et des enquêtes qu'il tentera de résoudre.
C'est un étrange ouvrage que propose C.H de Burgh puisqu'il est multiple. En effet, il est à la fois journal intime, roman policier, roman d'aventure et western.
Cette multiplicité pourrait brouiller l'ensemble... Bien au contraire, C.H. de Burg emmène le lecteur dans son univers, très cinématographique, promenant son héros du Nevada à New York en passant par les débuts de Hollywood.
Pas un polar mais presque... Par un western mais presque... surtout un peu des deux... le tout servi par le style de C.H. de Burgh percutant, ultra-visuel et drôle.
Une histoire pleine de fantaisie qui se laisse découvrir avec plaisir au fil des pages... en espérant qu'il ne s'agisse que du tout premier carnet de Bonne-Allure.
A lire, pour passer un moment de détente absolue, avec intelligence et humour.
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/09/20/39637576.html
Cher Vous,
Et si c’était une barraque, une vraie belle demeure qui te raconte les heures noires de la dictature d’Argentine ?
L’idée peut paraître folle, au contraire, cela donne une touche de poésie dans ce monde de brut.
Bien sûr il y a une autre histoire dans la grande Histoire, une petite fresque familiale qui va te piquer les yeux.
La vie de Soledad, qui n’a pas toujours été rose, loin de là, mais elle s’est efforcée d’effacer le sombre, de l’éclaircir. Mais on ne fait pas toujours ce que l’on veut, et ta destinée c’est la tragédie, tu as beau y mettre la
meilleure volonté du monde, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.
Tu ne peux être qu’happé, ému, par cette femme, ou alors, c’est que tu n’as pas de cœur.
Et bien sûr qu’il faut que tu le lises…
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/09/16/39632543.html
Magnifique !
"Les Silences d'Ogliano" d'Elena Piacentini Cher Vous,
Comme disait l’immense Brel : « Chez ces gens-là, on ne cause pas… »
À Ogliano, on se tait, on ne dit pas les choses, surtout sur les familles, qui elles sont vraiment, d’où elles viennent. L’omerta est de rigueur, les mots de doivent pas être dits, ils risqueraient de devenir des maux.
Elena Piacentini nous plonge dans un une littérature blanche aux reflets plus que sombre. Elle narre avec des phrases ciselées de poésie l’injustice de ne pas être né « comme il faut ».
L’histoire magnifique de Libero, un jeune homme qui accède à l’âge adulte dans une bourgade imaginaire dans un Sud montagneux. Le vent bruisse au fil des pages, on pourrait croire à un décor de carte postale, c’est bien mal connaître Elena… Elle nous prend par la main pour mieux nous promener dans son univers, dans Ogliano, où le silence est d’or et d’argent pour certains.
Un merveilleux roman, du genre de ceux où vers la fin, le pollen vient te piquer les yeux, à lire absolument !
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/11/05/39698113.html