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Cher Vous,
Huit mois après l'enquête sur Juliano Rizzoni et son macabre Jeu de peaux, le commandant Jourdain est saisi d'une disparition inquiétante.
En plein Paris, alors qu'elle fait du tourisme avec sa famille, une jeune fille de 12 ans se volatilise...
Pour le commandant Jourdain, cette disparition ressemble étrangement à un dossier nommé "Les disparues du 9e" qui n'a jamais été résolu...
Et si, au final, le mystérieux kidnappeur n'avait jamais arrêté ?
Et pourquoi, soudain, un inconnu sème des indices pour lancer l'équipe Jourdain sur la trace de ces jeunes filles dont
on n'a plus jamais eu de nouvelles ?
Il ne leur en faut pas plus pour se lancer à corps perdus dans cette enquête... quitte à ce que certains d'entre eux y perdent leur Âme !
Si avec le très original Jeu de peaux, Anouk Shutterberg plongeait le lecteur dans une enquête au coeur de laquelle se mêlaient douleur et art, avec Bestial, l'auteure semble proposer un polar à la facture somme toute plus classique.
En effet, quoi de plus vu et revu dans l'univers du thriller et du polar que la disparition d'enfants ?
Et pourtant, Anouk Shutterberg, avec finesse mais perversité, plonge son équipe d'enquêteurs dans un univers d'une violence inouïe et dans lequel le kidnapping d'adolescente n'est que le sommet d'un bien sombre iceberg.
L'écriture est tout aussi fluide et âpre que pour son premier roman... mais surtout Anouk Shutterberg prend un malin plaisir à décortiquer la psychologie de ses personnages récurrents, leur donnant de l'épaisseur mais surtout en les malmenant de bien terrible façon !
Un second roman, légèrement plus classique, mais qui reste tout aussi bien écrit, sombre, terrible dans les sujets traités et surtout... particulièrement addictif !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2024/01/20/40181096.html
Cher Vous,
Monstresoeur est un recueil de douze nouvelles réparties en trois parties et, comme à son habitude, Joyce Carol Oates dissèque la société, les relations interpersonnelles et/ou intrafamiliales.
Dans la première partie, l'Auteur s'attache tout particulièrement à mettre en lumière les difficultés de la maternité... que l'enfant soit adulte et découvre les secrets d'un parent vieillissant comme la difficulté fondamentale d'être mère... parce qu'effectivement, l'instinct maternel qu'il soit développé à l'extrême ou bien qu'au contraire il n'arrive jamais est la source
de bien des névroses.
La deuxième partie, composée d'une unique et relativement longue nouvelle intitulée Le suicidé, permet au lecteur d'entrer dans la tête d'un homme reconnu comme génie mais dont l'esprit se fissure, se fragilise, le menant au bord de la folie... le rendant dépendant d'une épouse un peu trop maternante à son goût...
Et, enfin, la troisième partie offre les nouvelles peut être les plus dérangeantes, presque malaisantes... à commencer par la nouvelle éponyme du recueil "Monstresoeur" particulièrement perturbante... pour finir par faire état de ce que notre société gangrénée par un Etre Humain destructeur pourrait devenir quand celui-ci aura repoussé les limites de ce que notre Planète pourra supporter de ses folies.
Si Joyce Carol Oates fait toujours état d'une société malade, névrosée, fondamentalement sombre et autodestructrice, avec Monstresoeur, elle fait état d'une impossibilité à revenir à une société heureuse et épanouie puisque le malaise se crée, se propage et existe dès l'arrivée au monde d'un nouvel être.
Un recueil de nouvelles particulièrement sombre, dans lequel il ne semble ne plus y avoir d'espoir de bonheur pour une société qui se délite chaque jour un peu plus !
Douze nouvelles qui secouent, oppressent, remuent, portent limite à la nausée mais, quoi qu'il en soit, à l'écriture d'une finesse chirurgicale qui frôle entre gothique, imaginaire et horreur !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2024/01/13/40173469.html
Cher Vous,
Belle découverte que ce roman !
Kurby a quitté l’uniforme. Fini la Grande Muette ! Retour au civil, bonjour le tapis vert, celui où l’on étale ses brelans, ses fulls et autres combinaisons du poker lorsque l’on a une bonne main.
Des tripots glauques, aux chambres de palaces, peu importe le lieu tant qu’il a le frisson, il multiplie les parties. Mais comme toute addiction, le jeu peut devenir très dangereux…
Au départ c’est un bon roman noir, l’histoire d’un gars qui s’use dans les parties de poker, qui déconne, se laisse aspirer par les brèmes, qui joue
sa vie tel un All-in.
Puis d’un coup, sans te prévenir, lors d’une fuite en avant, ça vire au natural writting, au récit survivaliste en pleine nature hostile…
C’est très bien écrit, différent, sombre et sans temps mort, pour faire simple : on en redemande !
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2024/01/06/40166023.html
Cher Vous,
Premier roman de Colson Whitehead, Albin Michel publie une traduction revisitée et mise à jour de L'Intuitionniste.
Dans les Etats-Unis de la fin des années 70, Lila-Mae Watson est l'une des premières femmes noires à oeuvrer dans un univers typiquement masculin mais surtout réservé aux blancs : l'inspection et le diagnostic des ascenseurs.
Nouveau mode de transport très à la mode dans un pays en total construction et particulièrement dans un New-York avide de verticalité, Lila-Mae fait office d'extraterrestre... D'autant qu'elle ajoute à son statut de Femme Noire la
particularité d'avoir opté pour une discipline nouvellement reconnue et encore controversée : L'Intuitionnisme.
Contrairement aux empiristes qui ne jurent que par l'examen minutieux des pièces permettant à l'appareil de s'élever, les Intuitionnistes considèrent qu'il suffit d'entrer dans la cabine et "d'écouter" celle-ci fonctionner pour savoir si elle est en parfait état de marche.
Mais, quand un ascenseur contrôlé récemment par Lila-Mae s'écrase au sol, c'est tout le système des inspecteurs qui est remis en question. La guerre sous-jacente entre les deux écoles éclate au grand jour et surtout malmène Lila-Mae, accusée de négligence.
Il ne lui restera plus qu'à plonger dans la clandestinité pour comprendre qui a cherché à lui nuire et surtout... pourquoi ?
Si le sujet de l'entretien des ascenseurs peut paraître bien étrange pour occuper les quelques 384 pages de ce roman, il faut admettre que L'Intuitionniste révèle le talent de l'auteur à concentrer dans un si petit espace, une cabine d'ascenseur, tous les travers de la société américaine.
Racisme, Sexisme, Corruption, Malversation, Manipulation, Politique... tout est présent dans ce roman aux allures de thriller qui se teinte régulièrement de philosophie.
Colson Whitehead décortique les travers d'une société à la fois en pleine mutation technologique et à la fois campée sur ses valeurs rétrogrades et racistes.
Un roman à l'humour souvent grinçant, audacieux, sombre et atypique !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2024/01/02/40162335.html
Cher Vous,
Juliano Rizzoni est un enfant prodige. Très tôt, il révèle un talent inné pour la peinture, produisant des oeuvres à l'univers très particulier.
Malheureusement, très tôt, Juliano Rizzoni est orphelin et à la tête d'un empire... Il devra alors oublier pour quelques temps la peinture pour se former à la gestion d'entreprise, comme tout bon héritier se doit de le faire.
Mais, ce qui le fait vibrer, Juliano Rizzoni, c'est avant tout de peindre, et de créer... Il va alors tout quitter pour partir au Japon, dans l'espoir qu'un maître en Irezumi accepte de le former.
Il
lui faudra plusieurs années pour maîtriser cet art du tatouage mais surtout pour en appréhender toute la philosophie.
A son retour au Monde, Juliano Rizzoni redeviendra la star qu'il a toujours été... à la fois controversée et applaudie des deux mains.
Jusqu'à ce que dix peaux tatouées, celles de ces amant(e)s soient déposées chez Sotheby's pour une grande vente...
Commencera alors une enquête particulièrement complexe pour le commissaire Jourdain et la lieutenant Bunevial...
Avec Jeu de peaux, Anouk Shutterberg déboule dans le monde du polar avec fracas. Ce tout premier roman mêle de multiples thématiques, brouille les pistes sans jamais perdre en rythme.
A la fois très bien documenté sans jamais tomber dans la didactique ennuyeuse, Jeu de peaux emmène le lecteur dans un univers impitoyable où s'entremêlent bien souvent plaisir et douleur.
L'ensemble des personnages est particulièrement bien construit menant, selon les situations, le lecteur a les détester, a les aimer ou a trembler pour eux... Une chose est sûre, aucun d'eux ne laisse indifférent... A commencer par le Commissaire Jourdain !
Un premier polar parfaitement maîtrisé, à l'écriture fine et efficace, et au rythme soutenu qui révèle une fin en apothéose !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/12/10/40138160.html
Cher Vous,
Souvent quand tu penses Portugal, tu penses vacances, soleil...
Tu t’imagines regardant le soleil couchant sur le Tage tout en dégustant des Alheiras ou des Pastels de Nata selon que tu as le bec salé ou sucré… En aucun cas tu ne penses corruption jusqu’à la moelle…
En revanche, une fois que tu as lu ce roman fort bien construit, où malgré la noirceur du texte, l’auteur a su distiller une bonne dose d’humour, ben tu vois Lisbonne d’un autre œil, tu aurais même tendance à regarder autour de toi, histoire qu’il ne t’arrive pas d’entourloupe.
Un décor
qui change, une situation politique que l’on ne connait pas vraiment donnent à cet ouvrage tout son charme, où chaque page nous tient en haleine pour savoir jusqu’où ira Marcello dans sa soif de justice.
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/12/09/40136918.html
Cher Vous,
De par leur contenu, il est des livres dont on ne peut dire qu'on les a aimés ou qu'on les a détestés.
Triste tigre fait partie de ces livres-là.
On ne peut pas aimé profondément un récit qui traite des violences sexuelles que subit une enfant dès l'âge de 7 ans par un beau-père caractériel, violent et despotique.
On ne peut pas détesté un récit qui décortique avec précision les faits, tels qu'ils ont été, les analyse, les argumente, les éclaire d'oeuvres littéraires, cinématographiques... parce que les faits sont ce qu'ils sont et que, malheureusement, l'inceste
reste le quotidien de bien trop d'enfants... Détester ce récit reviendrait à nier que cela existe !
Triste tigre n'est ni un roman, ni un récit autobiographique, ni une longue complainte de la victime qui tomberait dans le pathos... Bien au contraire...
Neige Sinno rappelle les faits, tels qu'ils ont été, sans fioriture mais sans non plus tomber dans la surenchère de détails puis, décortique ce qu'ils ont engendré, pour elle... simplement pour elle.
"Pourtant elle reste obscure pour la plupart des gens. L'obscurité ne suffit pas. Le discours ne suffit pas. Tant qu'on ne l'aura pas vue, on n'arrivera pas à y croire"
Au fond, ce dont parle Triste tigre, ce serait plutôt de la notion de résilience et de ce qu'elle implique réellement, rappelant qu'au fond, si elle est une survivante, Neige Sinno n'oublie pas pour autant... qu'elle est construite avec ces faits et qu'ils ont également fait d'elle ce qu'elle est.
"Il m'a montré sa part d'ombre, et la mienne, et celle de l'humanité tout entière, si bien que quand je croise des damnés je peux les regarder dans les yeux comme mes semblables. Ils ne s'y trompent pas, ils savent que je n'ai pas l'aptitude morale pour les juger."
Triste tigre n'est pas un roman, pas une fiction, pas tout à fait une biographie non plus.
Triste tigre n'est ni beau, ni tendre, ni bouleversant.
Triste tigre est vrai, intelligent et juste... malheureusement !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/12/03/40129513.html
Cher Vous,
Cassie bosse à Londres, à la morgue, là-bas, elle prépare les corps et assite les légistes.
Tu te souviens d’Abigail Sciuto dans la série NCIS ?
Ben voilà, tu as un peu le genre Cassie… enfin le look surtout, parce que les répliques de Cassie sont un cran au-dessus dans le cynisme, l’ironie et l’humour noir.
Puis faut savoir qu’une morgue, ce n’est pas aussi calme qu’on voudrait le croire, parfois, mais c’est rare hein, les corps disparaissent, où alors les décès accidentels sont pas si accidentels que ça, alors Cassie fouine, cherche la vérité. Surtout
quand les fliques soupçonnent qu’avec le look que vous trimballez, le vol de cadavre, ben c’est vous !
Un premier volet d’une trilogie qui promet beaucoup pour la suite, un personnage des plus intéressants, une histoire qui se tient, très empreinte de réalisme.
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/11/05/40097894.html
Cher Vous,
25ème roman de Marc Levy, La Symphonie des monstres prend corps au sein du conflit actuel qui oppose la Russie à l'Ukraine.
Valentyn, 9 ans, est un garçon un peu particulier. En effet, il n'a jamais parlé... tout son entourage est habitué désormais mais cela va un peu lui compliquer la vie quand une étrange descente des "autorités" russes a lieu dans son école.
Alors qu'il est capturé avec l'un de ses camarades de classe, Valentyn se demande bien ce qu'il va devenir... C'est en arrivant dans un orphelinat et en faisant la connaissance de la directrice qu'il va découvrir
la mission de cette dernière :
"[...] rééduquer des petits Ukrainiens pour en faire de grands Russes."
Valentyn n'est absolument pas d'accord avec la version de l'histoire qui lui ai donné quant à son arrivée dans cet orphelinat. Il n'aura alors de cesse que de tenter de s'évader.
Et cela tombe plutôt bien parce que, dès qu'elle a appris la nouvelle, Lilya, sa soeur, s'est mise en route pour le retrouver. Quant à Veronika, leur mère, elle fera appel à de sérieux alliés en la personne de certains membres des 9, héros de la précédente trilogie de l'auteur !
Avec La Symphonie des monstres, Marc Levy continue de flirter avec le roman d'espionnage et d'aventure qui a fait le succès de la trilogie "9".
Ici, il se plonge au coeur de l'actualité et prend le temps de dénoncer les déplacements en masse des enfants ukrainiens vers la Russie.
Bien sûr, il fera de ses personnages principaux les héros de leur propre vie puisqu'ils se révolteront contre ce qui leur est présenté comme la seule solution possible.
"Elle a pris un risque, mais combien de temps peut-on rester triste à crever sans prendre les choses en main,
à quel moment devient-on complice du malheur si on ne fait rien pour qu'il cesse ?"
Alors de personnes ordinaires en situation extraordinaire, ils agiront, se révolteront à hauteur de leurs moyens mais... ils le feront. Parce qu'au final, la Grande Histoire n'est-elle pas uniquement composée de "Petites Histoires" du quotidien ?
L'histoire prend le temps de se dérouler, le rythme peut même sembler linéaire voir un peu lent, mais, au final, cela n'aura que peu d'importance tant l'histoire est servie par des personnages atypiques, attendrissants pour certains, détestables pour d'autres...
La Symphonie des monstres est l'histoire d'une famille, de ses conflits, de ses disputes et de ses rancoeurs... plongée dans une situation telle qu'elle devra se retrouver... à tous les sens du terme !
Un roman en forme de cri d'alarme contre un fait de guerre finalement si peu abordé dans les médias !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/11/04/40096391.html
Original et très bien écrit !
Cher Vous,
Des meurtres bien crades.
Un assassin qui laisse derrière lui une énigme tout en poussant les enquêteurs dans leurs derniers retranchements, jouant avec eux.
Un thriller complexe avec des crimes ignobles, OK, c’est la base, après faut faire la différence tu vas me dire…
La différence, elle va être dans la construction, où l’on ne trouve pas de chapitre, mais des parties, la découpe – et pas que celle des victimes – diffère, chose rare en cette période où l’on joue plus sur des chapitres ultras courts afin de faire du page-turner.
Eensuite tu as le style, très néo-polar, des phrases courtes, incisives, type kalash, ça envoie, ne laisse pas de répit au lecteur, l’entraine dans la folie du tueur, le désarroi des flics.
Cela donne un polar qui change et qui sort du lot, qui montre que le style est tout aussi important que la trame.
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2024/01/21/40182693.html