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La Dame de pique suivi de Le Hussard traduit du russe par Prosper Mérimée. Un soir d'hiver, cinq jeunes hommes passent la nuit à jouer, puis discutent du mystérieux pouvoir que détiendrait la comtesse Anna Fedotovna, grand-mère de l'un d'entre eux, Paul Tomski. Cette femme connaîtrait une combinaison de trois cartes qui gagnerait à tous les coups au jeu de pharaon. Extrait : Hermann tressaillit. L'histoire des trois cartes se représenta à son imagination.
Il se mit à tourner autour de la maison, pensant à la femme qui l'occupait, à sa richesse, à son pouvoir mystérieux. De retour enfin dans son taudis, il fut longtemps avant de s'endormir, et, lorsque le sommeil s'empara de ses sens, il vit danser devant ses yeux des cartes, un tapis vert, des tas de ducats et de billets de banque. Il se voyait faisant paroli sur paroli, gagnant toujours, empochant des piles de ducats et bourrant son portefeuille de billets.
À son réveil, il soupira de ne plus trouver ses trésors fantastiques, et, pour se distraire, il alla de nouveau se promener par la ville. Bientôt il fut en face de la maison de la comtesse ***. Une force invincible l'entraînait. Il s'arrêta et regarda aux fenêtres. Derrière une vitre il aperçut une jeune tête avec de beaux cheveux noirs, penchée gracieusement sur un livre sans doute, ou sur un métier.
La tête se releva ; il vit un frais visage et des yeux noirs. Cet instant-là décida de son sort.
Une nouvelle classique, mais très agréable.
Lire un classique, cela fait du bien de temps en temps. On retrouve les belles lettres, le style compassé des auteurs d'alors, les ambiances plus lourdes, chargées de ce charme aujourd'hui désuet, mais qui nous fait encore vibrer… Bref, on plonge dans un univers totalement différent de la littérature actuelle. Ces incartades sont sans doute trop rares pour ma part, mais je l'avoue, je ne suis pas une férue des classiques. A petite dose, je trouve cela très agréable et salvateur, mais plus, non merci.
Le format de La dame de pique ne pouvait donc que me convenir : une nouvelle.
Comme souvent dans ce type de récit, les apparences sont trompeuses.
Les ficelles peuvent nous paraitre un peu grosses à nous les lecteurs modernes habitués à des intrigues tordues et sordides, mais ce serait trop vite oublier le style et la qualité d'écriture de l'auteur.
J'y ai retrouvé de manière condensée beaucoup de détails étudiés en classe de Français au lycée en ce qui concerne la littérature Russe. Je ne m'y suis pas noyée, ni perdue, c'est bien trop limpide et attachant.
Une nouvelle qui se lit sans peine et qui vous fera passer un agréable moment.