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Obtenir la martingale gagnante par tous les moyens, voilà le ressort criminel qui propulse le héros désargenté... jusqu'aux extrémités.
ON JOUAIT CHEZ NAROUMOF, lieutenant aux gardes à cheval. Une longue nuit d'hiver s'était écoulée sans que personne s'en aperçût, et il était cinq heures du matin quand on servit le souper. Les gagnants se mirent à table avec grand appétit ; pour les autres, ils regardaient leurs assiettes vides.
Peu à peu néanmoins, le vin de Champagne aidant, la conversation s'anima et devint générale.
« Qu'as-tu fait aujourd'hui, Sourine ? demanda le maître de la maison à un de ses camarades.
- Comme toujours, j'ai perdu.
Cette nouvelle est connue comme l'une des plus marquantes du grand Pouchkine. Tout son univers romanesque parait y être contenu. La société tsariste est illustrée à travers une galerie de portraits d'une certaine aristocratie désoeuvrée s'enivrant dans le jeu d'argent.
La fin tragique du héros précède celle de l'écrivain, annonçant la révolution bolchevique qui balaiera cette caste. (Préface de Gus Dusemeur)
Une nouvelle classique, mais très agréable.
Lire un classique, cela fait du bien de temps en temps. On retrouve les belles lettres, le style compassé des auteurs d'alors, les ambiances plus lourdes, chargées de ce charme aujourd'hui désuet, mais qui nous fait encore vibrer… Bref, on plonge dans un univers totalement différent de la littérature actuelle. Ces incartades sont sans doute trop rares pour ma part, mais je l'avoue, je ne suis pas une férue des classiques. A petite dose, je trouve cela très agréable et salvateur, mais plus, non merci.
Le format de La dame de pique ne pouvait donc que me convenir : une nouvelle.
Comme souvent dans ce type de récit, les apparences sont trompeuses.
Les ficelles peuvent nous paraitre un peu grosses à nous les lecteurs modernes habitués à des intrigues tordues et sordides, mais ce serait trop vite oublier le style et la qualité d'écriture de l'auteur.
J'y ai retrouvé de manière condensée beaucoup de détails étudiés en classe de Français au lycée en ce qui concerne la littérature Russe. Je ne m'y suis pas noyée, ni perdue, c'est bien trop limpide et attachant.
Une nouvelle qui se lit sans peine et qui vous fera passer un agréable moment.