En cours de chargement...
À découvrir
Mouawad a l'art de narrer l'irracontable avec un style épuré et transperçant.
Quelle merveilleuse idée de donner la parole aux animaux, de les laisser penser, de les confronter à la "bête humaine".
Sur fond de thriller, Mouawad nous confronte à l'impensable en mettant brillamment en scène la quête d'identité du héros.
Alors, jusqu'où doit-on aller pour savoir qui l'on est vraiment ?!
Wajdi Mouawad est un être à part.
Il sait comme personne aller chercher au plus profond de l'âme humaine ce qu'il y a de plus sombre.
Ce roman est à la fois une quête spirituelle et une plongée dans notre animalité.
Exceptionnel à la fois sur le fond et sur la forme, absolument inénarrable, c'est un roman coup de poing, une grande leçon de littérature.
je n'ai pas pu finir ce roman remarquablement écrit mais trop abominable! Je le trouvais très original au début et au fur et à mesure de ma lecture ,je me suis sentie de plus en ^lus mal à l'aise et j'ai dû arrêter. Trop dur!
Cher Vous,
Le jour où la femme de Wahhch est assassinée, sa vie bascule. Ce qui d’un sens est assez normal, on ne peut pas continuer à aller taper le carton avec les potes au bistrot le lendemain, faut un minimum de période de deuil…
Wahhch veut savoir qui a fait ça, veut comprendre, peut-être se venger, sait-on jamais…
Jusque-là, c’est un roman comme il y en déjà des dizaines – a minima- dans les rayons des bibliothèques.
Où cela devient fort intéressant, c’est que l’ouvrage est à plusieurs voix. Là aussi, il y en a déjà quelques-uns, mais lorsque la plupart
des dites voix sont animales, ça change la donne, et de simple roman noir, on passe à un exercice de style littéraire pas des plus faciles et largement réussi !
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2023/11/02/40094307.html
Un roman noir que vous ne lâcherez plus. Pire encore. Tout ce que vous lirez après ça sera fade. Merci infiniment Wajdi pour avoir écrit cette pépite avec une narration hors du commun, des passages crus et une thématique passionante... De la littérature, de la vraie !
Ce Wajdi, quel tordu ! Et quel génie ! Voilà ce que je me suis dit après avoir lu sa trilogie "Le sang des promesses". Et pourtant je n'avais encore rien vu !
Anima surpasse de loin tous les polars que j'ai pu lire jusqu'ici dans la noirceur, la folie et le dénouement aussi terrifiant qu'inattendu.
Et comme toujours, la fin revient sur les terres de ce pays en guerre, déchiré, ce Liban martyrisé.
Sublime !
Si on commence ,on ne pourra pas s'arrêter ...... C'est horrible mais envoûtant on ne peut y échapper ...... J'ai eut très peur , très très peur ......mais c'est tellement bien ficelé que on est lié à jamais au personnage .
Livre âpre avec une écriture, un parti-pris narratif des plus intéressants.
La violence est omniprésente, parfois seulement sous-jacente avant d'exploser. Mais cette violence n'est pas là pour être là. Elle sert de fil conducteur à la résolution de l'histoire.
Le final, dont le point de vue narratif explore une autre sensibilité, fait de la violence un simple appui au texte, au narrateur. Elle est là ; elle a une justification.
Tout trouve une espèce de conclusion qui me paraît refléter ce que j'ai cru ressentir du caractère des personnages et de leurs interrogations.
Attention , les animaux vous observent!
C'est le chat Pitô qui voit son maitre découvrir la cadavre de sa femme enceinte, sauvagement assassinée.
Et c'est ensuite un bien étrange bestiaire, domestique ou sauvage, qui regarde, analyse, accompagne la chasse à l'homme que va entreprendre Wahhch, fracassé par ce deuil.
Par son désir de comprendre et non de se venger, c'est une quête d'identité qu'il entamera, jusqu'aux traces les plus noires de ses origines familiales.
Géniale idée que d'avoir utilisé le regard, la sensibilité et la réflexion supposée du règne animal pour observer
les comportements humains. On se demande qui domestique qui, qui utilise qui.
C'est tragique, sans empathie, sans concession, entre introspection humaine et animale et visions d'apocalypse comme ce incroyable carambolage de voitures et de chevaux sur une autoroute.
Un polar brut, sauvage, un billet pour l'enfer dans les milieux mafieux amérindiens, porté par une écriture riche et puissante. Une incroyable trouvaille stylistique!
Un livre magnifiquement animal, qui confirme que l'homme est bien le pire des prédateurs. Je referme ce livre, enthousiasmée par sa forme mais lessivée par le propos.
Concentrée sur la rentrée littéraire depuis septembre, j'avais bien envie de replonger dans un roman noir et voilà que je tombe sur Anima dans ma PAL... j'étais loin de me douter que la noirceur allait être encore plus prononcée que prévu.
Wahhch Debch trouve le corps de sa femme sans vie dans leur salon... elle a été victime d'un meurtre ignoble et violent... ce traumatisme va ouvrir une brèche vers des souvenirs d'enfance refoulés depuis très longtemps. Le meurtrier est bien vite identifié, mais s'étant réfugié dans une réserve indienne, la police refuse de l'arrêter... mais
Wahhch doit voir le visage de ce monstre, parce qu'il veut être certain de ce visage n'est pas le sien, et il se lance donc à la poursuite du meurtrier de sa femme à travers les réserves indiennes américaines.
L'originalité de ce roman vient du fait que les animaux qui seront sur le chemin de Wahhch vont être les narrateurs des chapitres qui vont se succéder: que ce soit l'araignée dans sa toile, l'oiseau dans le ciel, le chat domestique, le moustique dans la cabine téléphonique ou le chimpanzé apprivoisé, tous vont être les témoins de la quête de Wahhch et vont nous la raconter... et de manière imperceptible tous ressentent comme un lien par rapport à cet être en souffrance.
Ce roman est magnifique de par son écriture emplie de beauté et de poésie. Mais c'est aussi une histoire tragique, d'une noirceur terrible, qui laissera son empreinte bien après la fin du livre... ce livre ne peut pas laisser indifférent. A lire absolument pour les fans du genre roman noir (âmes sensibles s'abstenir).
Roman ? thriller ? récit ?, difficile de définir ce premier livre mais au minimum c'est une oeuvre originale et d'une grande poésie.
Oeuvre de multiples voix et pour une fois ce sont les animaux sauvages ou domestiques (chevaux, chiens, papillions, moustiques, araignée, souris...) qui nous rapportent le parcours suivi par Wahhch, marqué par la violence et le désespoir mais aussi par de belles rencontres entre le Canada et les USA , pour comprendre et se trouver face à face avec l'assassin de sa femme, tueur - violeur psychopate et comprendre ce que ce meurtre a ouvert une porte encore
plus terrible sur ses véritables racines.
Un être humain désespéré mais ordinaire confronté à la violence mais si proche du genre animal en quète de compréhension, pour faire son travail de deuil et qui au cours de ce récit fleuve, va découvrir l'indicible, ses véritables racines sur fond du massacre de Sabra et Chatila.
Jamais un auteur n'avait autant donné la parole aux espèces animales, les seules estimables dans ce livre, à part évidemment Wahhch dont on comprend à la fin de ce récit sa proximité et la mutuelle fraternité les unissant.
Pour moi un coup de coeur, d'une grande sensibilité et unique dans sa forme sur les livres lus, à ce jour, de la rentrée littéraire de septembre 2012.
Parler d'"Anima" est difficile car c'est un livre qui vous prend aux tripes sans jamais vous lâcher. Le chemin parcourut avec ce roman est un de ceux qui vous marquent, vous remuent et croyez-moi, il ne m'est pas facile de trouver des mots assez attrayants pour donner envie d'aller se plonger dans cet univers violent jusqu'à l'insoutenable.
Il ne faut surtout pas être déprimé pour s'embarquer avec Wahhch, le héros, qui, en rentrant du travail découvre sa femme sauvagement assassinée. Le meurtrier l'a violée dans la plaie qui a occasionné également le mort du bébé qu'elle portait.
Fou de douleur, il va partir sur les routes, à une saison où la neige se transforme en boue grisâtre, à la poursuite de l'assassin, indien que la police se refuse à arrêter pour cause de conflits d'intérêts. Sa traque n'est pas une vengeance, seulement le désir de mettre un visage sur ce meurtrier.
Voyage initiatique pour le héros, la tête encombrée de beaucoup de fantômes du passé qui le hantent et qui vont le conduire vers une vérité voulue, désirée mais totalement terrifiante.
L'histoire peut sembler banale et avoir un air de déjà vu. Seulement, ici, l'écriture, le propos, les lieux, tous font sens, se répondent, s'entrecroisent et forment une oeuvre d'une incroyable richesse non dépourvue d'ambigüité (fascination pour la cruauté ?).
Les premiers articles parus dans la presse s'attardent énormément sur la narration de cette histoire, totalement originale puisque toujours racontée du point de vue de tous les animaux croisés par Wahhch (chien, chat, papillon, souris, oiseaux divers, ....). Si au départ ce procédé surprend, il devient vite parti intégrante du propos et donne à cette histoire un écho particulier à la violence inouie qui court au fil des pages, violence que la presse n'évoque pas. L'homme y est dépeint pire qu'un animal qui, pourtant, nous est montré, lui aussi, dans sa bestialité la plus scientifique c'est à dire violent par nécessité, pour sa survie. L'humain est peut- être un animal doué de raison mais il s'en sert surtout ici pour satisfaire ses instincts bestiaux. Noirceur extrême, avec, heureusement, quelques personnages moins primaires, mais surtout roman porté par une écriture magistrale, qui vous accompagne jusqu'au bout du plus insupportable.
Wadji Mouawad en ouverture de son site internet écrit une phrase qui résume pas mal son nouveau roman :"Un artiste est un scarabée qui trouve, dans les excréments mêmes de la société, les aliments nécessaires pour produire les oeuvres qui fascinent et bouleversent ses semblables". C'est un parfait résumé de l'esprit d'"Anima" et c'est ce que vous y trouverez dedans. Vous êtes prévenus.
Comment parler d’un tel monument. J’ai pris un coup de poing dans l’âme à le lire.De retour à la maison, Wahhch retrouve sa femme morte, poignardée, la dépouille profanée d’une ignoble façon. Fou de douleur, il part à la recherche de son meurtrier, non pour le tuer mais pour le voir et être certain qu’il n’était pas, lui-même, le monstre. Les animaux seront les grands témoins de cette fuite en avant et, tout à tour, se relaieront pour raconter l’histoire. Cette figure de style, ces voix hors champ servent de soupape de décompression tant, à certains moments, le livre
côtoie l’insoutenable. Dans les premier et second actes, le titre des chapitres, en latin, est celui de l’animal témoin. Nous croiserons toute une gente ailée, des insectes, des animaux domestiques, sauvages, nocturnes…. Au 3ème, les titres sont ceux des villes traversées. Ces villes ont des consonances connues : Oran, Jerusalem, Thebes, Cairo. Il y a là une inversion car c’est un dialogue à deux voix, celle de Wahhch et celle du canis lupus lupus, ce loup devenu chien, qui l’a sauvé d’une mort certaine et de l’enfer. En effet, il va retrouver les témoins de sa prime enfance. Il y a un parallèle entre son sauvetage par le loup-chien et ce qui a déterminé le reste de sa vie.
Nous passons de la guerre de sécession au martyr de Sabra et Chatila, des réserves indiennes à la Palestine, au Liban. Il faudra à Wahhch Debch traverser les Etats-Unis pour découvrir ce qui le hante, pour fermer les vannes des souvenirs, des questions et, surtout, comprendre. Il y trouvera des êtres immondes et violents, mais également des personnages qui le feront avancer, qui le soutiendront physiquement et moralement. Wahhch Debch est parti à la recherche de son Anima. Il y a sûrement perdu une partie de son âme, mais il a trouvé la vérité. La route de cette vérité se termine à Animas, petit village au sud du Nouveau-Mexique pour mieux repartir vers d'autres territoires.
A certains moments, je ne pouvais plus quitter ce livre et, à d’autres, un ressort me sortait de ma chaise longue tant il fallait que je marche pour digérer ce que je venais de lire.
C’est vraiment une belle œuvre. « Le fleuve glissait dans son vêtement de khôl, la glace en plaques cadenassait sa puissance. Il était dans sa lenteur et nous dans sa fraîcheur » nous dit le goéland poète. Des phrases belles comme celle-ci, il y en a beaucoup dans ce livre que j’ai aimé car quelle écriture ! C’est un livre dur, quelque fois cruel mais jamais voyeur.
J’avais aimé sa pièce de théâtre « Rêves » jouée, entre autres, par Coline. Dans ce livre, il y a toujours l’urgence, la violence, la réalité, le surréalisme, le fait de passer par des « voix off », mais multiplié par 100 et une telle force dans l’écriture. Oui vraiment un gros coup de cœur. Je ne suis pas certaine d’avoir réussi à bien vous parler du livre tant tout se bouscule en moi, mais je vous le recommande chaudement.
Humain animal
Dans ce récit les mots provoquent des sensations fortes. Road-trip halluciné à ne pas mettre entre toutes les mains tant certaines scènes sont crues…Une expérience dont on sort bouleversé.