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"L'adolescence est le seul temps où l'on ait appris quelque chose." Dans ce deuxième volume d'A la recherche du temps perdu, le héros est maintenant adolescent. A Paris, il écoute la célèbre Berma au théâtre, pénètre dans le salon de Charles Swann et de sa femme Odette en se liant avec leur fille Gilberte, puis fait la connaissance de l'écrivain Bergotte qu'il admire depuis l'enfance. A Balbec ensuite, avec sa grand-mère et Françoise, il découvre la vie bourdonnante du Grand-Hôtel, les églises normandes et les plaisirs du bord de la mer.
Il fait enfin la rencontre des Guermantes, celle du peintre Elstir, puis d'Albertine et de ses amies de la "petite bande". Avec A l'ombre des jeunes filles en fleurs, couronné par le prix Goncourt en 1919, Proust obtient le succès qu'il escomptait. Ce volume, qu'il qualifiait d'"intermède languissant", avant les thématiques plus sombres des volumes suivants, nous donne à lire une oeuvre riche et somptueuse, où affleure la vocation d'écrivain et où l'éducation sentimentale prend un nouveau tournant.
Déconcertant
Disons-le tout de suite, ce n'est pas mon tome préféré parce qu'il m'a totalement déroutée, à un tel point que j'ai été obligée d'aller chercher de l'aide auprès de ma collègue Michèle qui a su me diriger vers deux articles intéressants et surtout m'expliquer avec ses mots simples de prof de lettres pourquoi Marcel Proust, dont la mère était d'origine juive, tenait des propos qui me semblaient friser l'antisémitisme. Et là, il faut que j'admette mon ignorance, je ne connaissais pas les origines juives de Proust et je ne savais pas qu'il était homosexuel. Pour tout autre livre, ça n'aurait peut-être pas d'importance. Mais dans la grande oeuvre qu'est A la recherche du temps perdu, l'antisémitisme et l'homophobie qu'on peut attribuer à l'auteur sont tant liés à son désir de cacher ce qu'il est à une société qui ne pourrait pas l'accepter que ça devient essentiel. Et ce n'est donc qu'au quatrième tome de cette intégrale que j'ai compris que j'avais raté l'importance des allusions à la religion catholique, et que si j'avais apprécié à sa juste valeur la description des aubépines dans le premier tome, je n'en avais pas compris la portée. Je dirais donc que ce tome n'est pas mon préféré mais qu'il restera gravé en moi pour m'avoir dessillé les yeux.