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De Paris à Balbec, ce deuxième volet de la Recherche évolue de l'univers parental rassurant au petit Monde de Normandie où voyage le narrateur au côté de sa grand-mère. Temps du changement et des émois amoureux, il s'éloigne de Gilberte pour mieux rencontrer Albertine. C'est en bord de mer, là où l'écrêtement des vagues laisse voguer la mélancolie, que notre héros proustien, encouragé par le Marquis de Norpois, se consacre à sa vocation littéraire.
Comme une mise en abyme de cette inclination artistique, Daniel Mesguich continue ici à manier avec brio la langue dense et majestueuse de Marcel Proust, poursuivant ainsi sa déambulation littéraire dans cette oeuvre intemporelle.
Déconcertant
Disons-le tout de suite, ce n'est pas mon tome préféré parce qu'il m'a totalement déroutée, à un tel point que j'ai été obligée d'aller chercher de l'aide auprès de ma collègue Michèle qui a su me diriger vers deux articles intéressants et surtout m'expliquer avec ses mots simples de prof de lettres pourquoi Marcel Proust, dont la mère était d'origine juive, tenait des propos qui me semblaient friser l'antisémitisme. Et là, il faut que j'admette mon ignorance, je ne connaissais pas les origines juives de Proust et je ne savais pas qu'il était homosexuel. Pour tout autre livre, ça n'aurait peut-être pas d'importance. Mais dans la grande oeuvre qu'est A la recherche du temps perdu, l'antisémitisme et l'homophobie qu'on peut attribuer à l'auteur sont tant liés à son désir de cacher ce qu'il est à une société qui ne pourrait pas l'accepter que ça devient essentiel. Et ce n'est donc qu'au quatrième tome de cette intégrale que j'ai compris que j'avais raté l'importance des allusions à la religion catholique, et que si j'avais apprécié à sa juste valeur la description des aubépines dans le premier tome, je n'en avais pas compris la portée. Je dirais donc que ce tome n'est pas mon préféré mais qu'il restera gravé en moi pour m'avoir dessillé les yeux.