Après le Déluge, la construction de la Tour de Babel et l’Egypte pharaonique, Eric-Emmanuel Schmitt poursuit sa Traversée des Temps avec le quatrième des huit tomes prévus pour raconter l’histoire de l’humanité à travers Noam, un homme devenu immortel qui, confronté dans un futur proche aux menaces qui pèsent sur le monde, se remémore le long et prodigieux chemin parcouru au cours des siècles pour en arriver là. Avec cette fois la Grèce antique, ce sont les fondements de la civilisation contemporaine, avec l’émergence de la philosophie, de la démocratie, du théâtre et
des jeux olympiques, que le narrateur raconte dans un étonnement émerveillé.
Alternant entre longues immersions dans le passé et brefs intermèdes modernes servant surtout à mettre l’ensemble en perspective, le récit de Noam, empêtré entre sa pesante longévité et ses amours désespérément mortelles, rend non seulement particulièrement vivante son expérience hellénique qui lui fait côtoyer, descendus de leur piédestal pour retrouver leur épaisseur humaine, des figures comme Sappho la poète, Périclès le stratège, Hippocrate le médecin ou Socrate le philosophe, mais s’assortit, au gré de notes de bas de page qui démultiplient l’intérêt du livre en établissant des passerelles avec le présent, de commentaires intelligents et érudits sur la condition féminine et sur l’homosexualité, sur le rapport à la force et sur la conception du pouvoir, sur la démocratie versus la démagogie, sur les totalitarismes nés parfois d’une conception trop binaire du bien et du mal, sur l’évolution artistique et ce qu’elle dit de la relation de l’homme au monde, sur le sport d’hier et celui d’aujourd’hui, et sur tant d'autres sujets donnant matière à passionnante réflexion.
Contrat rempli pour ce nouvel opus d’un fantastique voyage au travers des temps, qui, par le biais vivant et ludique du conte, nous fait revisiter des pans majeurs de l’histoire humaine pour, en nous ramenant à ce qui a porté les civilisations successives et permis l’évolution des idées, nous faire toucher du doigt ce que le monde d’aujourd’hui doit à son histoire et à ses racines. Et puis, comme chaque étape de cette évolution appelée « progrès » apporte ses bénéfices comme ses travers, rien de tel que cette formidable mise en perspective des modes de pensée pour nous éclairer dans le défrichage du présent et de l’avenir. Il n'y a de saines constructions qui se désolidarisent de leurs fondations….
Parvenu à mi-parcours de son ambitieuse saga, Eric-Emmanuel Schmitt passionne toujours autant qu’il divertit, et c’est bien volontiers jusqu'à la fin des temps que l'on se retrouve prêt à le suivre, suspendu à ses talents de conteur captivant et érudit. Soulignons au passage son extraordinaire à-propos avec la sortie de ce livre en pleine année olympique parisienne. Coup de coeur.
La saga d'Eric-Emmanuel Schmitt passionne toujours autant qu’il divertit
Après le Déluge, la construction de la Tour de Babel et l’Egypte pharaonique, Eric-Emmanuel Schmitt poursuit sa Traversée des Temps avec le quatrième des huit tomes prévus pour raconter l’histoire de l’humanité à travers Noam, un homme devenu immortel qui, confronté dans un futur proche aux menaces qui pèsent sur le monde, se remémore le long et prodigieux chemin parcouru au cours des siècles pour en arriver là. Avec cette fois la Grèce antique, ce sont les fondements de la civilisation contemporaine, avec l’émergence de la philosophie, de la démocratie, du théâtre et des jeux olympiques, que le narrateur raconte dans un étonnement émerveillé.
Alternant entre longues immersions dans le passé et brefs intermèdes modernes servant surtout à mettre l’ensemble en perspective, le récit de Noam, empêtré entre sa pesante longévité et ses amours désespérément mortelles, rend non seulement particulièrement vivante son expérience hellénique qui lui fait côtoyer, descendus de leur piédestal pour retrouver leur épaisseur humaine, des figures comme Sappho la poète, Périclès le stratège, Hippocrate le médecin ou Socrate le philosophe, mais s’assortit, au gré de notes de bas de page qui démultiplient l’intérêt du livre en établissant des passerelles avec le présent, de commentaires intelligents et érudits sur la condition féminine et sur l’homosexualité, sur le rapport à la force et sur la conception du pouvoir, sur la démocratie versus la démagogie, sur les totalitarismes nés parfois d’une conception trop binaire du bien et du mal, sur l’évolution artistique et ce qu’elle dit de la relation de l’homme au monde, sur le sport d’hier et celui d’aujourd’hui, et sur tant d'autres sujets donnant matière à passionnante réflexion.
Contrat rempli pour ce nouvel opus d’un fantastique voyage au travers des temps, qui, par le biais vivant et ludique du conte, nous fait revisiter des pans majeurs de l’histoire humaine pour, en nous ramenant à ce qui a porté les civilisations successives et permis l’évolution des idées, nous faire toucher du doigt ce que le monde d’aujourd’hui doit à son histoire et à ses racines. Et puis, comme chaque étape de cette évolution appelée « progrès » apporte ses bénéfices comme ses travers, rien de tel que cette formidable mise en perspective des modes de pensée pour nous éclairer dans le défrichage du présent et de l’avenir. Il n'y a de saines constructions qui se désolidarisent de leurs fondations….
Parvenu à mi-parcours de son ambitieuse saga, Eric-Emmanuel Schmitt passionne toujours autant qu’il divertit, et c’est bien volontiers jusqu'à la fin des temps que l'on se retrouve prêt à le suivre, suspendu à ses talents de conteur captivant et érudit. Soulignons au passage son extraordinaire à-propos avec la sortie de ce livre en pleine année olympique parisienne. Coup de coeur.