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Le succès rencontré par la sortie de Beso de la Muerte, le dernier polar en date de Gilles Vincent, a sans doute joué un rôle dans la décision des éditions JIGAL de publier en poche Djebel, le second roman de l’auteur. C’est aussi l’occasion pour votre serviteur de découvrir le travail celui-ci.
On commence par une scène d’introduction qui nous envoie directement en Kabylie en 1960. Antoine Berthier va bientôt quitter le front et retrouver sa jumelle, Viviane, en France, plus que trois jours ! Pourtant cette nuit-là le sang coulera et poussera le jeune appelé à mettre fin
à ses jours quelque temps plus tard sur le bateau qui devait le ramener dans son pays natal.
40 ans après, la sœur d’Antoine prend contact avec Sébastien Touraine, détective privé et ex-flic. Les horreurs de jadis remontent à la surface et elle veut des réponses sur les raisons du suicide de son frère. Curieusement, les anciens compagnons d’armes du défunt soldat meurent les uns après les autres.
Le privé mènera l’enquête en parallèle de celle du commissaire Aïcha Sadia, jeune femme d’origine kabyle au fort tempérament.
Voilà un livre très puissant. Autant dans son thème que par ses personnages. Le passé est un poids bien lourd à porter pour les protagonistes de cette histoire. Le message est clair : il n’y a pas de prescription pour la barbarie. Même après 40 ans il faudra répondre de ses actes. Le temps n’effacera jamais les souffrances et la folie de la guerre.
Sébastien Touraine et Aïcha Sadia sont des personnages hauts en couleur. À ce titre, leur première rencontre est épique. L’auteur nous gratifie d’une passe d’armes rhétorique de toute beauté. Car oui Gilles Vincent est un écrivain incroyable. Sa plume est très agréable et parfois même sublime. Petit extrait pour illustrer mon propos :
« … Le plaisir s’ajoutait à la vie, mais je crois bien que la jouissance l’arrachait à la mort. »
Je vous le dis, ce livre est indispensable ! On se rapproche des premiers Tonino Benacquista ou de Jean Claude Izzo.
Sachant qu’Aïcha Sadia est le personnage récurrent des écrits de Gilles Vincent, je vais patienter avant de lire Beso de la Muerte, en espérant que les rééditions des œuvres précédentes de l’auteur sortent rapidement.
« Et brusquement, comme seul l’orage inattendu éclate et fait se froisser les paysages, tout son visage sembla se plisser, se livrer enfin aux larmes. »
http://dubruitdanslesoreilles-delapoussieredanslesyeux.overblog.com/chronique-de-djebel-de-gilles-vincent
L’autel des naufragés est le premier roman d’Olivier Maurel. Son parcours est assez atypique pour un auteur. En effet, après avoir été directeur de prison de haute sécurité, il est désormais Sous-Préfet. Son envie d’écrire se matérialise d’abord par un livre document sur l’univers carcéral, puis en 2013, il se met au roman.
Le commissaire (et chef de l’unité BRI) Andréa Slick enquête sur un serial-killer des plus sadique qui rase intégralement ses victimes avant de leur découper la calotte crânienne et de retirer les yeux de leurs orbites. Ce meurtrier est relié
de près aux Hells Angels et à un groupuscule néonazis.
L’enquête mènera le commissaire Slick dans les catacombes de Paris et le mettra face à ses faiblesses. En effet, le chef de la BRI est un homme à bout de souffle, hanté par une malédiction familiale (tous les hommes Slick ont la faculté de voir dans les yeux des gens le signe annonciateur de leur mort quand cette dernière est imminente), il se bat avec ses démons intérieurs. Peu à peu, il sombre dans l’alcoolisme et seule Anna, sa nouvelle compagne, semble en mesure de le sauver de cette addiction.
Il y a de nombreuses qualités dans ce roman, mais aussi pas mal de petits défauts.
Commençons par le négatif. Il y a énormément de termes techniques, cela renforce le réalisme, mais j’avoue m’être régulièrement perdu dans les abréviations des nombreux services de police qui entrent en scène dans l’intrigue. Les séquences de briefings sont, elles aussi, trop complexes. Je me suis un peu ennuyé lors de ces passages.
Le côté fantastique de l’histoire est anecdotique et je me pose la question de sa pertinence. Le récit aurait gagné en intensité sans tous ces passages.
Pourtant attention, je ne suis pas en train de dire que L’autel des naufragés est un mauvais livre. Il ressort de sa lecture un sentiment positif grâce au dernier tiers qui est très intense. L’auteur est doué pour décrire les scènes d’actions. Le personnage du tueur est aussi superbement construit. Loin des poncifs, c’est un être complexe et vraiment passionnant. La scène d’introduction qui se passe en 1963 est elle aussi de haut niveau.
En résumé, voilà un premier roman inégal, mais qui possède de grandes qualités. Si Olivier Maurel corrige les quelques défauts présents ici pour son second roman, alors nous aurons un très bon livre entre les mains.
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« Montevideo Hotel » est le second roman de Muriel Mourgue. Il met à l’honneur l’univers du jazz des fifties.
New York 1956, Martin, saxophoniste d’un groupe de Greenwich Village, est découvert mort une balle dans la tête. L’arme retrouvée à ses côtés, avec ses seules empreintes sur la crosse, conduit la Police à conclure à un suicide. Pourtant, John, qui joue dans le même groupe que la victime, est persuadé qu’il s’agit d’un meurtre. C’est pour cette raison qu’il pousse les portes de l’agence de Thelma Vermont, une détective privée plutôt spécialisée dans
les adultères que les crimes de sang.
Thelma va infiltrer le microcosme artistique et les clubs de Greenwich Village afin de démasquer le coupable.
Avec « Montevideo Hotel », nous sommes en présence d’un polar noir des plus classique. De ceux qui étaient publiés dans les années 50. J’ai ressenti ce livre comme un hommage de Muriel Mourgue au genre, ce qui en soit est loin d’être un problème. Au contraire, l’amour que porte l’auteur pour la période est la force de ce roman. Tout y est : clubs enfumés où l’on joue du jazz, mafieux qui se battent pour un territoire, l’ombre de la ségrégation toujours présente... L’ambiance est très travaillée et j’ai apprécié la découverte de cet univers que je connais peu. La scène du concert de Billie Holiday en est la plus représentative (et la plus réussie à mon avis).
Le livre regorge de dialogues, cela permet de donner un certain dynamisme, mais ces derniers nuisent au développement des personnages. Ils manquent un peu de charisme. Pour autant, j’ai passé un agréable moment et je recommande chaudement « Montevideo Hotel » aux amoureux de jazz et des atmosphères enfumés des années 50.
Je vais sous peu me plonger dans « Néant écarlate », le quatrième roman de l’auteure, qui cette fois est un thriller d’anticipation. C’est ce que l’on appelle faire le grand écart et rien que pour ça je félicite Muriel Mourgue !
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Que se passe-t-il quand deux auteurs de thrillers, Thilliez et Scalese dans le cas présent, décident d’écrire à quatre mains un court texte (120 pages) ? Et bien contre toutes attentes ils nous écrivent un récit fantastique !
Ce texte est clairement une parenthèse dans leur bibliographie. Une récréation même, et qui dit récréation, dit amusement (autant pour les auteurs que pour les lecteurs).
L’histoire est la suivante : William est un écrivain en devenir qui est tombé dans les griffes d’une éditrice sans scrupules qui l’a séduit afin de récupérer son manuscrit
et de le publier sous le nom de l’auteur fétiche de sa maison d’édition. Une fois la chose faite, elle le jette comme une vieille chaussette. Le livre est un immense succès et William nourrit en lui des rêves de revanche. Cette dernière il l’obtiendra en mettant la main sur une machine à écrire qui a le don de transformer les mots en réalité. L’auteur a donc la possibilité de remodeler la réalité à sa guise avec pour seule limite son imagination.
J’ai très rapidement pensé à Christine de Stephen King en lisant « L’encre et le sang ». Dans les deux cas, un objet aux pouvoirs magiques, animé d’une vie propre, va profondément changer (pervertir) leur propriétaire en leur apportant le pouvoir.
L’ensemble est vraiment très frais. L’intrigue se passe à Hong-Kong ce qui apporte un côté exotique fort agréable et l’on sent que les auteurs ont vraiment laissé libre cours à leur imagination.
Il y a un côté jouissif, aussi, on se prend à s’imaginer à ce que nous ferions, nous, si nous étions en possession de cette machine.
Si l’écriture à quatre mains est un exercice qui se révèle parfois déstabilisant pour le lecteur, il n’en est rien ici, l’écriture étant assez homogène sur l’ensemble du récit.
J’ai toujours eu un faible pour les romans qui mettent en scène des auteurs, cela permet à l’écrivain (s) de jouer avec la mise en abîme. À ce titre j’ai beaucoup aimé le passage sur « l’auteur star » en dédicace à qui l’on conseille d’aller à l’économie de lettres pour signer plus vite son roman.
Quand les auteurs se font plaisir, le lecteur le ressent également et tout le monde passe un bon moment. C’est ce qui se passe à la lecture de « L’encre et le sang » !
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4- Citez votre passage préféré
Maud Tabachnik n’en est pas à son premier essai ! Une trentaine de romans à son actif et je n’en avais encore jamais lu un seul. J’ai profité de la réédition de « la Mémoire du Bourreau » (sortie en 1999 à l’origine) pour pallier à ce manque. Et je peux vous dire que j’ai été inspiré car ce livre est très bon.
Le sujet est difficile à aborder. Anton Strübell est un ancien officier SS qui vit aujourd’hui sous la protection du régime syrien. Il est riche, baigne dans l’allégresse sans crainte de représailles concernant son sulfureux passé. Il est ami avec des
gens de pouvoir qui lui garantissent protection.
Son fils lui propose de l’interviewer et d’écrire un livre sur ses mémoires. Un livre avec des faits historiques bien sûr mais aussi sur la vie de l’ancien nazi. Il sera question de son évolution au sein du parti mais aussi de la rencontre avec sa femme, la mort d’un de ses enfants…
Maud Tabachnik a la bonne idée de mettre Strübell face à son fils ce qui donne au roman un élan dramatique et pose aussi la question de la transmission de ses propres valeurs à ses descendants. Il n’y a pas de compromis ni langue de bois. Ici le SS n’a aucun remord. Il désire ardemment, par le biais de ses mémoires, ressusciter l’idéologie nationale-socialiste de l’époque.
Le fils quant à lui, au fil du récit et des atrocités commises par Anton, remettra en question les décisions de son père.
La construction du livre est à couper le souffle. Vraiment, quelle maitrise. On oscille entre souvenirs, discussions entre père et fils, et récit présent à la première personne. Le tout s’enchaîne en toute fluidité. Du grand art.
On apprend beaucoup sur l’époque car Maud Tabachnik s’est très documentée. Certains passages sont très durs et, le fait qu’ils soient racontés par un vieil homme à son fils, ajoute encore plus d’ambiguïté à la nature humaine. Le bourreau a dans ce livre visage humain et c’est peut-être ce qui le rend encore plus terrifiant.
Nous ne sommes pas en présence d’un thriller classique, je pencherais plutôt pour le roman noir historique. Une première pour moi.
Le sujet est brûlant, dramatique et profondément humain. La plume est incroyable. Enchanté de faire votre connaissance Mme Tabachnik.
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LA CHRONIQUE
Adam Leroy est un personnage atypique. Orphelin il est élevé par le père Krakov, un homme d’église charismatique. Après avoir réussi avec succès ses études d’astrophysique à Paris Adam se détourne des sciences pour travailler dans un zoo slovaque comme simple nettoyeur de cages. Le jeune homme au look particulier (il est roux avec des dreadlocks) se remet difficilement de la mort de sa petite amie, et ce même si Alizée, fille d’ambassadeur avec qui il vit désormais, le pousse à tirer un trait sur le passé.
L’histoire commence quand un jeune collégien
en visite au zoo s’introduit dans la cage des lions. Il est sauvé de justesse des griffes d’ Hastur, le mal dominant, grâce à l’intervention d’Adam. Pourtant quelques jours après, une nouvelle intrusion aura lieu dans la cage. Elle sera fatale pour le directeur du zoo qui selon les apparences aurait pénétré dans l’enceinte des fauves pour se suicider.
Isidore Marlin, ancien policier aux penchants dépressifs est dépêché par l’ambassadeur pour se rendre sur place.
On va beaucoup voyager dans ce « Leonis tenebrae » (Europe, Afrique, Canada…) au grès d’un parcours initiatique qui emmènera le héros sur les traces de son mystérieux passé.
Il sera question de complots, de société secrète, de rites sacrificiels à la gloire de Dieux anciens. Tout ce qu’il faut pour nous tenir en haleine à la lecture de ces 255 pages.
La grande force de l’auteur réside dans la construction de ses personnages. Ils sont étoffés et loin d’être de simples stéréotypes. Même ceux qui tiennent un rôle mineur dans l’intrigue bénéficient de beaucoup de profondeur. On regrette presque de ne pas plus les voir (je pense à Alizée, l’amie d’Adam qui a un énorme potentiel).
Jean-François Thiery nous fait entrer dans ce monde de manière fulgurante avec une scène d’intro vraiment saisissante.
Notons aussi qu’il y a de nombreuses références à Lovecraft tout au long du récit. Par plusieurs aspects (les rites, la société secrété qui rend hommage à des Dieux anciens, les voyages …) « Leonis Tenebrae » se rapproche de l’œuvre de ce dernier. Et ça c’est un gage de qualité.
Une belle découverte d’un auteur à suivre.
L'interviewde l'auteur ici : http://dubruitdanslesoreilles-delapoussieredanslesyeux.overblog.com/chronique-de-leonis-tenebrae-et-interview-de-son-auteur-jean-fran%C3%A7ois-thiery
Vous êtes un jeune et beau chirurgien New Yorkais.
Votre réussite professionnelle est incontestable. Pourtant vous n’êtes pas heureux.
Votre femme froide et castratrice au plus haut point refuse de prendre en compte votre souhait de devenir père. Par dépit vous vous tournez vers une maîtresse dont vous n’êtes pas amoureux, non, vous cherchez juste un peu de réconfort et de tendresse.
Vous sortez de chez elle. Il pleut. Votre femme vous appelle, vous êtes en retard. Un feu rouge. Un coup de frein. Un lampadaire. Le noir…
La lumière, vous êtes désormais marié à une
femme sublime et compréhensive.
Vous êtes le père de deux charmants garçons.
Vous ne les connaissez pas mais vous le sentez dans vos tripes, c’est votre famille. Que s’est-il passé depuis ce terrible accident il y a près de sept ans ? Vous n’en avez aucun souvenir.
Vous êtes perdu et près à tout pour protéger votre nouvelle famille.
Vous êtes Jamie, le héros de « Demain est une autre vie » de Thierry Serfaty…
Tous les ingrédients du thriller sont ici présents, au début j’ai un peu tiqué sur le choix de l’auteur de placer l’intrigue à Manhattan mais ce sentiment à bien vite disparu. Si « Demain est une autre vie » a un côté blockbuster hollywoodien parfaitement assumé par Thierry Serfaty (la couverture me fait d’ailleurs penser à une scène du film « le fugitif »), il est aussi une œuvre pleine de sensibilité. Comment ne pas éprouver de l’empathie pour Jamie qui fera tout pour préserver ce nouveau bonheur qui à peine découvert est déjà menacé. J’ai était très touché en tant que père par cette lutte.
L’intrigue est rondement menée, il y a du suspens et de l’action. Les personnages sont bien construits et on les intègre rapidement. La plume est agréable et fluide. On tourne les pages sans jamais s’ennuyer. Pris dans cette histoire qui se transformera en chasse à l’homme, j’ai passé un agréable moment dans la peau de Jamie (le roman est à la première personne) et c’est bien là ce que l’on attend d’un livre.
« …parce que le bonheur ça peut très bien se résumer à ça : une petite main qui se sent à l’abri dans la vôtre »
http://dubruitdanslesoreilles-delapoussieredanslesyeux.overblog.com/chronique-de-demain-est-une-autre-vie-de-thierry-serfaty
Conjuration, nom féminin
Conspiration, manoeuvres secrètes pour renverser un Etat.
Primitive, adjectif féminin
Qui appartient au premier état d'une chose, qui est dans un état proche de son origine.
Voilà le programme alléchant auquel nous convie Maxime Chattam avec son nouveau roman.
Préparez-vous à plonger dans un monde où toutes les déviances sont possibles.
Un groupe de gendarmes parisiens enquête sur deux tueurs en série qui semblent faire un concours. Malgré des modes opératoires complétement différents un élément les rassemble : ils inscrivent à même
la peau de leurs victimes le symbole *e. Ce *e est également retrouvé dans une sombre affaire de réseau pédophile et un adolescent l’a tagué à même les murs du métro juste avant de mettre fin aux jours de passants en les poussant sur les rails et de se suicider de la même manière qu’il a exécuté ses victimes.
Que ce cache-t-il derrière ce symbole ?
J’ai été de suite emballé par cette idée de tous ces crimes qui ont un dénominateur commun.
Le style de Maxime Chattam est vraiment agréable, souvent sombre, parfois poétique. Ses personnages sont en clair obscure. Enquêter sur le mal, le sentir pour le débusquer c’est le laisser entrer en soi avec le risque qu’il s’y installe.
Je ne révèlerais rien d’autre de l’intrigue afin de garder le suspens intact pour les futurs lecteurs.
Le livre est divisé en trois parties qui possèdent leurs lots de surprises et d’obscurité.
Les deux premières sont bonnes, les personnages sont vite encrés et on se prend de sympathie pour eux.
Nous sommes en face d’une super production, l’auteur a besoin d’espace pour s’exprimer. Le crime n’ayant pas de frontière il nous emmène faire un tour d’Europe des plus sanglants.
La dernière partie est tout simplement incroyable, le livre prend une tout autre ampleur à sa lecture. Quelle maitrise des scènes d’actions ! Je pense qu’à ce niveau Maxime Chattam est incroyablement doué. On ressent la folie, la panique. On entend les cris, les balles siffler juste au-dessus de nos têtes.
La conjuration primitive est mon premier Chattam et je comprends désormais son immense succès.
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