Que se passe-t-il quand deux auteurs de thrillers, Thilliez et Scalese dans le cas présent, décident d’écrire à quatre mains un court texte (120 pages) ? Et bien contre toutes attentes ils nous écrivent un récit fantastique !
Ce texte est clairement une parenthèse dans leur bibliographie. Une récréation même, et qui dit récréation, dit amusement (autant pour les auteurs que pour les lecteurs).
L’histoire est la suivante : William est un écrivain en devenir qui est tombé dans les griffes d’une éditrice sans scrupules qui l’a séduit afin de récupérer son manuscrit
et de le publier sous le nom de l’auteur fétiche de sa maison d’édition. Une fois la chose faite, elle le jette comme une vieille chaussette. Le livre est un immense succès et William nourrit en lui des rêves de revanche. Cette dernière il l’obtiendra en mettant la main sur une machine à écrire qui a le don de transformer les mots en réalité. L’auteur a donc la possibilité de remodeler la réalité à sa guise avec pour seule limite son imagination.
J’ai très rapidement pensé à Christine de Stephen King en lisant « L’encre et le sang ». Dans les deux cas, un objet aux pouvoirs magiques, animé d’une vie propre, va profondément changer (pervertir) leur propriétaire en leur apportant le pouvoir.
L’ensemble est vraiment très frais. L’intrigue se passe à Hong-Kong ce qui apporte un côté exotique fort agréable et l’on sent que les auteurs ont vraiment laissé libre cours à leur imagination.
Il y a un côté jouissif, aussi, on se prend à s’imaginer à ce que nous ferions, nous, si nous étions en possession de cette machine.
Si l’écriture à quatre mains est un exercice qui se révèle parfois déstabilisant pour le lecteur, il n’en est rien ici, l’écriture étant assez homogène sur l’ensemble du récit.
J’ai toujours eu un faible pour les romans qui mettent en scène des auteurs, cela permet à l’écrivain (s) de jouer avec la mise en abîme. À ce titre j’ai beaucoup aimé le passage sur « l’auteur star » en dédicace à qui l’on conseille d’aller à l’économie de lettres pour signer plus vite son roman.
Quand les auteurs se font plaisir, le lecteur le ressent également et tout le monde passe un bon moment. C’est ce qui se passe à la lecture de « L’encre et le sang » !
http://dubruitdanslesoreilles-delapoussieredanslesyeux.overblog.com/chronique-de-l-encre-et-le-sang-de-franck-thilliez-et-laurent-scalese
4- Citez votre passage préféré
Machine infernale !!
Lorsque deux grands noms de la littérature noire décident de collaborer, je ne peux pas passer à côté. L'idée est peut être déjà vue mais pourtant parfaitement bien maîtrisée.
William Sagnier est un raté. Sa femme l'a quitté, lui volant son manuscrit et le faisant éditer au nom d'un autre. Elle aura désormais tout : célébrité et fortune. A William Sagnier, il ne reste que rancœur et aigreur.
Alors qu'il est parti à Hong Kong pour se venger, il croise une étrange machine à écrire. Très vite, il constate que tout ce qu'il écrit se réalise... Il va en faire l'objet de sa vengeance.
Mais, quel est le prix d'un pacte avec le Diable ?
Bien que je connaisse autant l'écriture de Franck Thilliez que de Laurent Scalèse, il est impossible dans ce court texte de distinguer les passages écrits par l'un ou par l'autre tant l'articulation du récit est fluide.
Plus novella que petit roman, les deux auteurs ont su dès les premières lignes faire entrer dans le suspens et ce jusqu'au point final et au revirement totalement inattendu du dernier chapitre.
Une collaboration vraiment réussie que je vous encourage à lire pour découvrir l'univers noir de ces deux auteurs... mais avant, répondez donc juste à cette petite question :
S'il suffisait d'une phrase pour changer votre vie,
laquelle écririez-vous ?