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rès proche de son petit frère (Ad Unum), ce Traqué sur le web nous parle certes d’une enquête sur un sérial killer, mais avant tout du quotidien au sein d’une brigade criminelle.
J’ai eu grand plaisir à découvrir la genèse de l’équipe à Boris Le Guenn.
Le sujet est assez fascinant, et pose la question du danger potentiel que peut représenter internet. Mesdames utilisatrices de sites de rencontres, vous ne regarderez plus le profil de vos prétendants du même œil après la lecture de ce thriller.
Didier Fossey prend le pari de nous livrer le tueur dès les premières
pages (à quelques détails près), on reste pourtant en haleine tout le long du roman.
Ce charmeur virtuel, qui révèle sa vrai nature à ses conquêtes une fois en tête à tête est particulièrement sournois et dérangé. Le sort qu’il réserve aux élues de son cœur est violent voir sadique. Il prend du plaisir dans la souffrance de ses proies. Le terme prédateur sexuel n’a jamais été aussi bien porté.
J’apprécie toujours autant la marque Fossey, c'est-à-dire nous parler de l’homme derrière l’uniforme. La vie d’un flic n’est pas facile : pas d’horaires de travail, difficulté du travail et surtout incompatibilité avec une vie de famille sereine.
Il y a quand même de ci de là quelques faiblesses, des éléments amenés un peu trop abruptement, mais rien de bien grave.
Un peu en dessous d’Ad Unum, ce Traque sur le Web est le premier tome d’une série qui a atteint un très bon niveau avec le second tome. Vivement la suite !
http://dubruitdanslesoreilles-delapoussieredanslesyeux.overblog.com/chronique-de-taque-sur-le-web-de-didier-fossey
Ad Unum est le second roman de Didier Fossey et, pour la seconde fois, il met en scène le Commandant Boris Le Guenn et ses collègues du 36 Quai des Orfèvres.
Paris, hiver 2011, plusieurs hommes sont retrouvés mort, pendus les mains liées dans le dos, avec gravé sur le front ces mots : Ad Unum, ce qui veut dire « jusqu’au dernier ». Ce tueur en série sera surnommé le Latiniste par l’équipe de Le Guenn qui enquête sur ces crimes.
Les victimes sont toutes des repris de justice qui ont étaient relaxés lors de leur dernier procès. L'assassin semble vouloir rendre sa propre
justice d’une manière pour le moins expéditive.
Nous sommes en présence d’un vrai polar : une équipe de flics mène des investigations sur un serial killer. Pas de consultant saugrenu ni de destinations fantaisistes, on est dans le concret, le réel, le quotidien je dirais même (enfin j’imagine qu’un assassin comme le notre ne doit tout de même pas être monnaie courante). La grande force de cette histoire vient tout simplement de la condition de l’auteur qui travaille dans la police depuis 1984.
Un flic qui fait un polar cela peut-être à double tranchant. Parfois, la maîtrise des procédures et la connaissance des diverses unités de police peuvent conduire l’écrivain à être trop technique et, de ce fait, perd le lecteur. Ici, ce n’est pas le cas. Didier Fossey rend tout cela à la portée de ses lecteurs. Il nous brosse le tableau d’une équipe unie, Boris n’est pas un super flic, mais un policier humain qui travaille pour la cohésion de son groupe. Il n’est donc pas rare que les scènes narrent des repas entre collègues ou des discussions autour de croissants et de café. J’ai rarement senti autant d’authenticité dans un livre où les protagonistes évoluent dans ce milieu.
Mais ce n’est pas tout ! Le récit commence sur une séquence coup de poing. On est saisi dès les premières pages.
Le personnage du Latiniste est très bien construit. Souffrant d’un complexe de supériorité vis-à-vis de ses semblables, il est intelligent et inquiétant.
« Il portait un regard de mépris sur ses contemporains. Il n’aimait pas les gens, les considérait comme des sous-êtres par rapport à lui. Il n’aimait pas leur discours, leurs rires, leurs odeurs, trouvant que la foule puait. »
L’auteur utilise le procédé des flash-back afin de nous raconter l’enfance de l’assassin et, de ce fait, lui donner du corps et de l’épaisseur. Une belle réussite qui m’a parfois fait penser au tueur du Civic Instinct de Jean-Baptiste Seigneuric.
Voilà donc un polar criant de vérité. Après le Président normal, voici Le Guenn, le commandant normal. J’espère que nous aurons l’occasion de le suivre dans bien d’autres enquêtes !
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Quoi !!!!! Tu n’as jamais lu la série de « Tonton » de Samuel Sutra ? Mais que fais-tu lecteur ? Peut-être n’as-tu pas envie de rire ? Si… tu aimes rire ? Bon, alors vas chez ton li-braire (de rire) et jette-toi sur Samuel Sutra ! Enfin, ses livres je veux dire !
Akhänguetno et sa bande (Tonton, la momie, et Set et Ra) est le titre hilarant et improbable du troisième opus du feuilleton « Tonton ». Vous allez me dire : c’est qui ce Tonton ? Et bien, c’est un peu le « Parrain » mais qui tirerait plus sur Bourvil que De Niro.
Malfrat de pacotille désormais en semi-retraite,
Tonton a quand même réussi à amasser un beau petit magot. Cela tient plus à la chance qu’à son génie ou qu’à son équipe de bras cassés. Alors que cela fait plus d’un an qu’il n’a pas monté un « coup » et qu’il coule des jours paisibles dans sa grande maison avec parc, notre gangster à la petite semaine se fait dérober, sous ses yeux, un trésor qui était enfoui sous un parterre de fleurs de son domaine ! Ce bien inestimable n’est autre que le tombeau d’Akhänguetno (et des quelques kilos d’or avec lesquels il s’est fait canoniser), puissant pharaon d’Égypte.
Bon faut pas déconner, certes Tonton n’avait pas connaissance de toute cette montagne de blé qui dormait près de son plan d’eau, mais quand même, si c’était chez lui… eh bien c’est à lui !
Ni une ni deux, notre héros à la gâchette facile et à la silhouette hitchcockienne, rameute sa bande de fidèles complices afin de remettre la main sur le beau prince déshydraté !
Ça rouspète, ça tempête, ça canarde. Les pruneaux et les envolées lyriques fusent dans tous les sens. Quel plaisir !
« Tonton, sans charre, des macchabées, t’en as partout. Ton parc, c’est Pompeï ! T’as traversé une période de soldes où t’as liquidé à tour de bras. À tel point que les derniers, tellement qu’on manquait de place, j’ai dû les enterrer debout ! »
Alors oui on rigole sévère ici, mais, en plus de ça l’intrigue regorge de rebondissements inattendus et truculents. Samuel Sutra a une très jolie plume qui va bien au-delà de la plaisanterie. L’auteur maitrise la langue et les tournures de fort belle manière.
Il évolue dans un registre proche de Nadine Monfils tout en étant plus structuré et contrôlé malgré un jouissif sentiment de bordel complet.
Alors pour Akhänguetno, je dis Satisfaction. Et pour Samuel Sutra He’ s like a Raimbaud !
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Ma chronique de Raclée de Verts de Caryl Ferey.
Voilà un texte complètement azimuté. Caryl Férey s’est fait plaisir ! Le personnage principal est immoral et d’une bêtise rare.
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Attention, aujourd’hui, pas de romans noirs, pas de meurtres sanglants (enfin pas trop). Les maîtres de l’orage- La marque de l’orage, est le premier tome d’une trilogie écrite par Véronique David-Martin qui met en scène Marwen, une jeune fille de 13 ans un peu spéciale.
C’est la Seconde Guerre mondiale, Marwen, fille de docteur, arrive avec sa famille sur l’Ile Verte. C’est un endroit au climat particulier (pluie et orages sont très courants) peuplé de légendes bretonnes et de magie. Alors que son père est appelé sur le front, notre jeune héroïne se lie d’amitié
avec Marie Louise qui s’occupe des tâches ménagères à la maison. Cette dernière n’est pas avare en histoires issue du folklore de la région au grand plaisir de Marwen.
Tout bascule quand la jeune fille se perdra dans la forêt et fera la rencontre d’une mystérieuse sorcière qui lui annoncera qu’elle est « l’élue »…
Une fois n’est pas coutume, c’est un roman orienté jeunesse que je vous présente. Je me suis décidé à lire ce livre car j’aime les légendes bretonnes et que l’auteur écoute Massive Attack et regarde la série TV Luther, mais bon, ça c’est un critère des plus subjectif.
La première partie du livre m’a comblé. En effet, le personnage de Marie-Louise, l’aide-ménagère, permet à l’auteure de nous en compter quelques-unes. Un vrai bonheur, Véronique David-Martin, qui a des racines bretonnes, donne un goût d’authenticité à l’ensemble. L’utilisation du patois local y est pour beaucoup. Il n’y a pas de secret, quand un auteur parle de choses qu’il aime (ici les contes et légendes) et bien cela se ressent et c’est le lecteur qui en sort gagnant.
Le contexte, le début de la Seconde Guerre mondiale, est un élément important de l’intrigue. La menace allemande est une ombre qui pèse sur cette île coupée du monde. Cette période donne un aspect dramatique du plus bel effet. Étant moi-même père d’une petite fille, j’ai était touché par la relation qu’a Marwen avec le sien. Il est un modèle pour la jeune fille et elle en est très fière.
Le côté fantastique de l’intrigue est sous-jacent pendant ces 200 premières pages et l’on est bien loin d’un Harry Potter, ce qui, pour ma part est plutôt appréciable.
Petit bémol tout de même sur la seconde partie, en effet, l’auteure change de point de vue et l’on passe d’un récit à la troisième personne à une écriture à la première personne. Elle utilise le procédé du journal intime auquel se confie Marwen. L’idée n’est pas mauvaise et cela permet d’impliquer le lecteur, mais de ce fait, l’écriture travaillée et agréable de Véronique David-Martin cède place à une prose beaucoup plus simple (hé oui Marwen à 12 ans). C’est à ce moment-là que j’ai le plus senti le côté « jeunesse » du roman.
Mais je chipote, cette partie un peu en deçà ne représente que 100 pages sur les 350 de l’ouvrage. Pour le reste, c’est du tout bon, que l’on soit jeune ou moins jeune.
Beaucoup d’éléments restent en suspens, ce qui promet un tome deux très dense.
En synthèse, nous voici en présence d’un auteur à la belle plume qui plante à merveille un contexte historique des plus réel en y incluant une dose de magie et de légendes. Nous suivons l'héroïne dans son parcours initiatique qui la conduira de l'enfance à l'âge "adulte". Un peu comme Tintin, je le recommande pour les 7 à 77 ans !
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Bonjour, je me nomme Clarisse, j’ai 27 ans. Toute ma vie, j’ai pris garde à mon apparence. J’ai sculpté mon corps pour le rendre le plus désirable possible…et j’y suis parvenue. Je suis ce que l’on appelle une femme libérée (ou libertine si vous préférez), je l’assume parfaitement au plus grand plaisir de Chris, lieutenant de police à la criminelle et accessoirement meilleur ami de mon mari.
Pourtant ce corps, aujourd’hui, n’est plus que chair en décomposition. En effet, je suis morte et, en même temps que je vous parle, là dans ce bois aux arbres inquiétants,
je regarde la police scientifique s’activer autour de mon cadavre nu, allongé dans l’herbe à la merci des insectes qui festoient à mes dépens.
Comment suis-je arrivée ici ? Qui a pris ma vie? Je vais enquêter sur ma propre mort, bienvenue dans la verticale du fou.
Voilà un petit résumé de mon cru afin de vous donner une idée de l’ambiance du livre.
J’ai découvert Fabio M Mitchelli il y a quelques mois de cela avec Transferts qui m’avait mis une belle petite claque…et bien il en est de même avec La verticale du fou.
Déjà, le sujet est dingue : Une femme « désincarnée » pose le regard sur son cadavre, nous raconte sa vie superficielle avec un recul post mortel des plus perturbant. Ensuite le fond, écrire à la première personne permet d’immerger le lecteur complètement dans l'état de conscience de Clarisse. La prolifération d’adjectifs décrivant les différents stades de la mort renforce ce sentiment de répulsion face au processus mortuaire.
Le personnage de Clarisse est finement construit, car de prime abord il n’est pas facile à aimer. En effet, la jeune femme est superficielle et trompe son mari.
Enfin, la plume de l’auteur est excellente ! Tout ce que j’aime : elle est crue et sans concession quand il s’agit de décrire une réalité physique, mais aussi incroyablement onirique quand il est question des sentiments de Clarisse.
« Alors, dans une explosion de lumière et de sons de fin du monde, je m’extirpai de cet univers nostalgique en percevant un vide énorme, un gouffre, un froid funeste, dégringolant dans un cosmos inconnu telle une fragile chrysalide qui découvre le monde dans lequel elle bascule, entre la chenille et le papillon, entre la petite fille et la femme que je n’étais plus. »
Vous l’avez compris, j’ai grandement apprécié ce livre que je vous recommande chaudement. Il fait parti d’une trilogie et donc je vous parlerais certainement des autres volumes très prochainement !
« Mon cerveau mort faisait l’impossible, accomplissait ce qu’aucun flic ne pouvait réaliser même avec toute l’intelligence et toutes les logiques du monde ; il enquêtait sur mon propre meurtre, sur sa propre extinction… »
Un grand bravo à l'auteur qui a su prendre des risques et qui a atteint son but (heurter le lecteur) avec maestria!
Je terminerais par un message personnel à Clarisse : « Clarisse, il est vertigineux de te voir à l’horizontale ! »
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Chronique de Luther, l'alerte de Neil Cross
Voici donc une lecture que je recommande à tous les fans de la série, mais pas que. Le fait qu’il s’agisse d’une prequel rend ce roman abordable pour tout le monde, et les amoureux de thriller devraient prendre beaucoup de plaisir avec ce livre.
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Stone Island est mon premier Alexis Aubenque. J’ai rencontré celui-ci lors du salon du polar de Lens en avril dernier. Dès lors, j’ai eu très envie de découvrir ses écrits. J’ai donc sauté sur l’occasion de cette nouvelle parution pour arpenter son univers et le partager avec vous…
Nous voilà au moment où je vous fais le pitch du livre, opération très difficile dans le cas présent tant il y a de sous intrigues et de personnages. Aller je tente quand même dans les grandes lignes : Fiona est une jeune avocate talentueuse, elle apprend que son père, qu’elle n’a jamais
connu, vient de décéder et lui lègue une partie de sa fortune. La voici donc partie pour l’île paradisiaque de l’océan Pacifique se nommant Stone Island. Elle y fera la connaissance de sa grand-mère et essayera d’en savoir plus sur ses origines.
Pendant ce temps, Jack Turner, le commandeur de Stone Island, enquête sur l’assassinat d’un puissant chef d’entreprise.
Je n’en dirais pas plus afin de ne pas vous gâcher le plaisir. Sachez qu’il y a beaucoup d’autres acteurs qui auront un rôle important à jouer dans l’histoire.
Alexis Aubenque est de cette trempe d’auteurs qui nous conte des fresques riches en personnages et en rebondissements. J’ai toujours trouvé très risqué de multiplier les protagonistes, le pauvre lecteur que je suis se perd souvent face à une trop grande multitude de visages. Mais rassurez-vous, ici c’est un pur bonheur grâce à la maitrise de l’écrivain. On passe d’une personne à une autre au grès des chapitres, ce qui a pour effet de donner du souffle au récit. Les histoires s’entremêlent et se croisent. De nombreux thèmes sont abordés : la quête d’identité de Fiona, les déboires affectifs de Jack, l’amitié, la violence de son collègue Jerry, la richesse qui permet de tout obtenir, le racisme encore présent malgré la fin du colonialisme….
Tout ça pourrait être indigeste, mais il n’en est rien grâce à la plume de l’auteur qui est fluide et agréable. On s’attache vite aux personnages et l’intrigue est vraiment stimulante. Les pages se tournent sans que l’on s’en aperçoive et les 424 qui constituent l’œuvre ne semblent en faire que la moitié.
En plus de cela, il est très fort sympathique, au vu de la météo actuelle, de voyager sur cette magnifique île. Ce roman est parfait pour l’été, à lire sur un transat un cocktail à la main.
À noter que le livre est dédié à Thomas Magnum, Mr Aubenque a également le sens de l’humour !
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Après avoir découvert Gilles Caillot avec Lignes de Sang et Immondanités, je m’offre un petit retour en arrière avec son livre qui a rencontré le plus de succès : L’apparence de la chair.
Sylvie Branetti, capitaine de police sur Lyon, est une femme anéantie. Elle a été personnellement impliquée dans l’affaire du « Tanneur », un serial killer qui dépecé la peau de ses victimes afin de s’en servir pour « habiller » d’autres corps eux-mêmes écorchés et ainsi de suite (vous me suivez ?). Après une période d’hospitalisation dans un établissement psychiatrique elle
tente tant bien que mal à se maintenir à flot.
15 ans après, le tueur en série refait surface, elle n’a plus qu’une idée en tête : le coincer pour de bon. Elle sera aidée pour ça par Paul, un ancien amant, travaillant lui aussi à la PJ de Lyon.
Voici donc ma troisième lecture d’une œuvre de Gilles Caillot et je peux maintenant confirmer ce que je présentais déjà : l’auteur a vraiment un style qui lui est propre. Très efficace et dynamique. Les chapitres sont courts et le rythme est soutenu. Il y a aussi beaucoup de dialogues.
Il faut cependant noter qu’il y a tout de même un peu moins d’action et d’horreur que dans les deux autres titres cités plus haut. L’apparence de la chair donne plus dans le thriller psychologique et, de ce fait, est plus accessible qu’Immondanités par exemple (qui lui, peut choquer les âmes les plus sensibles d’entre nous).
Le personnage de Sylvie est à fleur de peau, et on sent qu’elle peut basculer à tout moment dans la folie. L’intrigue est complexe, on a l’impression d’être dans un labyrinthe où l’auteur se plait à nous promener parfois, nous perdre souvent, pour nous apporter un final des plus déstabilisant.
Avec Gilles Caillot le frisson est garanti ! C’est encore Franck Thilliez qui en parle le mieux, voici un extrait de la préface qu’il a écrit pour le livre : « J’ai toujours aimé les histoires à tiroirs. Celles qui se complexifient au fil des récits, qui nous éloignent de nos convictions, qui remettent en cause nos déductions et nous attirent irrémédiablement au fond du gouffre creusé par l’auteur. »
Mr Caillot s’impose donc en valeur sûre du suspens et de la terreur !
http://dubruitdanslesoreilles-delapoussieredanslesyeux.overblog.com/chronique-de-l-apparence-de-la-chair-de-gilles-caillot
chronique de dubruitdanslesoreilles
Ce mois-ci, les éditions Pocket nous gâtent avec un inédit de Karine Giebel.
Maîtres du jeu est un recueil de 2 nouvelles et, quand on sait que l’auteure a tendance à écrire des pavés de 600 pages, il est intéressant de voir comment elle aborde l’exercice de la nouvelle.
RESUME :
Il y a des crimes parfaits.
Il y a des meurtres gratuits.
Folie sanguinaire ou machination diabolique, la peur est la même. Elle est là, partout : elle s’insinue, elle vous étouffe... Pour lui, c’est un nectar. Pour vous, une attente insoutenable. D’où viendra le coup fatal ? De l’ami ? De l’amant ? De cet inconnu à l air inoffensif ? D’outre-tombe, peut-être...
MON AVIS :
Les deux nouvelles présentées ici sont complètement différentes. Leur seul point commun étant la vitesse à laquelle on les dévore !
D’un côté Post Mortem, où une égérie du cinéma hérite d'une demeure de la part d’un parfait inconnu. Ce texte est tout en subtilité, l’intrigue est très bien ficelée et il y a beaucoup de rebondissements, ce qui est un tour de force en 60 pages. Karine Giebel est très douée pour donner du corps à des personnages en quelques lignes seulement. Un bijou de finesse !
De l’autre J’aime votre peur. Un tueur en série fraîchement évadé de l’asile, prend en otage des enfants handicapés ainsi que les personnes les encadrant. Récit direct et accrocheur tout en tension. L’auteure nous immerge totalement dans l’histoire en nous décrivant l’action à travers les yeux du meurtrier.
Deux nouvelles, deux styles différents, une grande réussite dans les deux cas.
Karine Giebel s’impose comme une référence aussi bien dans les romans que dans les récits courts.
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