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Anna a un poste à responsabilité dans une entreprise de communication. Imogène est une globe trotter invétérée qui ne vit que pour plonger.
Alors que leur grand-mère Viviane décède, la lecture de son testament crée la surprise. En effet, Viviane leur lègue sa boutique de crèmes glacées sous les arcades Brighton.
Anna, comme Imogène, est sure d'une chose : il n'est pas question qu'elle remette en cause toute sa vie pour une boutique de glaces.
Et pourtant, comment laisser à l'abandon cette petite pépite de leur histoire familiale ? La vendre, ne serait-ce pas trahir leur grand-mère
adorée ?
Et si, finalement, elles tentaient de devenir la meilleure boutique de crèmes glacées d'Angleterre ?
Voilà le roman de l'été idéal... Au delà de son côté romantique, finalement pas si présent, il a cette petite touche anglaise qui lui donne tout son charme.
Les péripéties des deux sœurs sont à la fois drôles et émouvantes.... Il faut quand même dire que vouloir vendre des glaces à Brighton, c'est culotté.
Bien sur, l'histoire n'est pas d'une très grande originalité. Bien sur, les personnages peuvent sembler quelque peut clichés.
Mais pourtant, l'écriture légère et fraîche d'Abby Clements fait de ce roman LE roman idéal pour la plage... parce qu'il est bien écrit et qu'il fait du bien.
Jean-Marc Pitte a choisi d'adopter un récit à la première personne et est incroyablement bien entrée dans la "peau" de cet adolescent assassin.
Le style journalistique de l'auteur, avec ses chapitres courts et ses phrases ciselées à la perfection, offre un récit percutant d'une grande intensité.
Il est impossible de rester indifférent à Paul, qu'il inspire dégoût ou tendresse, cet adolescent ne peut que susciter de multiples réactions chez le lecteur.
C'est d'ailleurs le tour de force de Jean-Marc Pitte. Il a su créer ce personnage de Paul et relater les faits sans jamais porter
de jugement ni diaboliser l'adolescent.
Et bien qu'il soit directement inspiré d'un fait réel, ce roman de Jean-marc Pitte a su recréer une ambiance et des personnages qui posent de multiples questions :
Peut-on tous entrer dans une violence extrême ? Comment un enfant peut-il devenir assassin ? La possession d'arme à la maison rend-il plus facile le passage à l'acte ?
Un court roman parfaitement maitrisé, d'une telle intensité qu'il ne peut laisser personne indifférent.
Difficile de faire la part entre l'Histoire et le Roman tant Léonor de Récondo sait emporter son lecteur dès les premières pages vers la chaleur de l'Italie. Le portrait de Michelangelo écorche légèrement le génie pour montrer un homme fragile et à fleur de peau.
Au delà de ce portrait, c'est une tranche de vie d'un village rythmé par l'exploitation de la montagne, l'extraction de l'un des plus beaux marbres de la planète avec ce que cela signifie de rudesse et de difficultés.
L'écriture de Léonor de Récondo est fine et sensible. Elle offre une grande intensité à chaque geste
qui permette la naissance d'une œuvre d'art. Ce texte est ciselé comme la pierre travaillée par Michelangelo. Il nous emmène sur la voie de la résilience avec force et poésie.
Une lecture intense, magnifique... un véritable coup de cœur.
Comment se construire quand sa propre existence est niée par ses parents ? En écrivant le journal de ce corps que personne ne reconnaît.
C'est ainsi qu'en alternance avec des lettres indicatives écrites pour sa fille, le narrateur relate toute sa cohabitation avec son corps, de l'âge de 13 ans aux derniers jours de sa vie.
Avec le génie de l'écriture de Daniel Pennac mais aussi son humour, le lecteur traverse donc toutes les étapes importantes d'une vie : les premiers émois physiques, le passage à la puberté puis à l'âge adulte, la première rencontre amoureuse, puis la première
fois, les transformations dues à l'âge, puis à la maladie et enfin la vieillesse.
Daniel Pennac n'épargne rien des plaisirs et désagréments de toute une vie, utilisant quelquefois un langage cru, d'autres fois plus douce et tendre. Mais toujours, il y a une grande tendresse pour ce corps que nous devons apprendre à connaître, voir à maîtriser puisque nous devrons cohabiter toute une vie l'un avec l'autre.
Ce Journal d'un corps pourrait être triste et pathétique. Bien au contraire, il est drôle et truculent. Il est sensible et émouvant.
Alors que les premières pages présentant Amy donnent l'impression d'entrer dans un roman girly et sentimental, le rythme s'accélère pour donner une dimension complètement différente à l'histoire.
Rédigé à la première personne et sous forme de journal, il est difficile de classer ce premier roman de Lucie Brasseur. S'agit-il d'un thriller ? D'une critique sociale ? D'un Journal intime ? D'une Histoire d'Amour ?
En vérité, il est tout cela à la fois.
L'écriture de Lucie Brasseur drôle, instinctive et réaliste réussit à mélanger l'ensemble de ces styles. Elle offre ainsi au
lecteur une plongée dans le monde des SDF, lui faisant découvrir ses codes et mystères sans voyeurisme mais avec beaucoup respect pour ces personnes, croisées au quotidien mais que nous oublions de regarder.
Si le titre vous intrigue, il faudra attendre les derniers chapitres pour en comprendre toute la symbolique.... Et une fois la dernière page tournée, vous n'aurez qu'une seule envie : Celle que Lucie Brasseur récidive très vite.
Chacune de ces 19 nouvelles a pour fil conducteur d'analyser la réaction d'un homme ou d'une femme face à une fin : fin de vie, fin d'un amour, fin d'un voyage, fin d'un rêve.
Chacune de ces 19 nouvelles commencent doucement, comme si elles annonçaient un roman, bercent le lecteur au gré des événements pour mieux le cueillir par surprise avec une fin rapide et souvent inattendue, voir à couper le souffle.
19 nouvelles, cela peut paraître beaucoup pour un recueil de nouvelles, et pourtant, Sylvain Tesson a su piocher au gré de ses voyages des personnages atypiques et des anecdotes qui
lui permettent de renouveler son style à chaque histoire.
Il ressort de cet ensemble une sorte de nostalgie, servie par l'écriture percutante, souvent drôle voire impertinente de Sylvain Tesson, qui pose la question suivante : Vivre doit-il être un combat ? Ou bien vaut-il mieux attendre que les événements passent, en les acceptants, tout simplement ?
Chacun trouvera sa propre réponse, différente pour chacun, mais, quoiqu'il en soit, personne ne ressortira indemne de cette lecture.
Il faut bien avouer que plus le lecteur fait la connaissance de Bernard, plus celui-ci devient antipathique. En effet, comment s'attacher à un personnage aussi maladroit, gris, terne et passif.
Et pourtant, l'écriture de David Foenkinos ponctue ce récit de clin d'œil drôle et bourré de petites anecdotes du quotidien qui font que Bernard, finalement, pourrait être n'importe lequel d'entre-nous.
La tête de l'emploi est le roman de notre époque, de cette époque où des adultes doivent retourner vivre chez leurs parents faute de moyen financier, de cette époque où les enfants sont d'un
réalisme absolument étonnant quand à l'état de notre société.
La tête de l'emploi est drôle malgré son constat catastrophique, parce qu'il est bourré de l'optimisme que sait partager David Foenkinos....
Et pourtant bien qu'il se lit bien et m'ai fait sourire, La tête de l'emploi ne sera définitivement pas mon préféré de l'auteur. Peut être parce que, décidément, Bernard m'a royalement exaspéré avec sa passivité et surtout parce que j'ai eu l'impression de lire une "nouvelle" version de Je vais mieux.
Le huis clos est assez régulièrement utilisé dans le thriller. Ce qui est vraiment nouveau dans L'affaire Clémence Lange se situe dans le lieu même. Alors que toute une aile de la prison de Fleury-Mérogis est en travaux pour y créer des cellules prototype, Maître Kléber s'y retrouve séquestré.
Un double suspens va alors démarrer.
D'une part, le lecteur est tenu en haleine quant à la durée de l'enlèvement de Nicolas Kléber. En effet, il semble complètement fou que personne ne puisse s'apercevoir que le jeune avocat n'est jamais ressorti de l'une des prisons les plus surveillée
de France.
Une tension incroyable va se nouer entre Clémence Lange et Nicolas Kléber. En effet, celle-ci doit le laisser régulièrement seule afin que ses absences ne puissent être remarquées lors des contrôles fréquents de cellule.
Lors de ces absences, le lecteur est alors propulsé à la place de l'avocat qui ne sait jamais quand Clémence va pouvoir revenir le voir et surtout si cela sera possible.
D'autre part, Clémence Lange demande à son avocat de réétudier toutes les pièces de son dossier afin de prouver son innocence dans le meurtre du Docteur Maisonneuve.
Au fil des chapitres, Nicolas Kléber va alors reprendre l'ensemble de la procédure et réétudier toutes les pièces en sa possession pour déterminer l'innocence ou la culpabilité de sa cliente.
D'ailleurs, prouver l'innocence de Clémence Lange ne sera pas des plus simples tant sa personnalité est complexe. Laura Sadowski offre ici un personnage absolument fascinant qui oscille en permanence entre fragilité émotionnelle et force de caractère qui laisse en permanence le doute au lecteur quant au véritable visage de la jeune femme.
Un huis à double entrée voilà un challenge plutôt élevé pour un premier roman.
Et pourtant, Laura Sadowski nous offre un suspens palpitant, véritable page-turner dont il est impossible de décrocher avant la dernière page.... dont les faits sont d'ailleurs tirés d'une histoire vraie.
La servante du Seigneur pourrait presque être qualifié de roman épistolaire puisque, par des chapitres très courts, Jean-Louis Fournier envoie une multitude de messages à sa fille.
Au fil des pages, le lecteur découvre, cachée sous l'humour et l'ironie propre à l'auteur, toute sa souffrance de ne plus reconnaître sa fille parce que, le constat est là : entre Marie et Jean-Louis, la rupture est consommée.
Alors que le lecteur n'a pas le point de vie de Marie, chaque chapitre crie l'Amour d'un père qui lui rappelle les beaux souvenirs, leurs coups de gueule et leurs coups d'Amour comme
pour lui demander de revenir le serrer dans ses bras avant qu'il ne disparaisse.
Comme avec Où on va, Papa ?, cela pourrait ressembler à un règlement de compte, mais l'humour et le sarcasme cachent avant tout le chagrin et la douleur de Jean-Louis Fournier offrant un recueil poignant, souvent drôle, souvent triste, mais toujours émouvant.
"Je connais des gens heureux qui ont l'air triste et des gens malheureux qui plaisantes toujours.
S'ils plaisantent, c'est peut-être pour être moins malheureux.
L'humour est un antalgique, on l'utilise quand on a mal."
Plonger vers la Face Cachée
Une aire d'autoroute est normalement un espace de pure liberté, synonyme pour beaucoup de grands espaces.
Paradoxalement, avec Noir Ego, Pierre Gaulon en fait le cadre d'un huis clos incroyable.
L'histoire se dévoile doucement à travers le regard des différents personnages, alternant les faits actuels avec des flashbacks dévoilant les derniers mois de cette famille.
Chaque personnage est déteint de telle manière par Pierre Gaulon que le lecteur marche sur un fil penchant quelquefois vers le fantastique mais restant toujours énigmatique.
Alors qu'au fil des chapitres, le lecteur se voit dessiner une histoire a priori classique, le rebondissement surgit pour ébranler toutes les certitudes.
Un livre dense, un peu étrange, légèrement angoissant, mais complètement captivant qui se résume très bien par les paroles de Philippe :
"La lune a une bonne bouille, non ? Mais elle ne montre jamais sa face cachée. L'humain est comme elle. Il ne dévoile souvent qu'une partie de son être, qu'une partie de ce qu'il est vraiment."