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" L'ogre vert venait d'accepter la mission que lui confiait le prince rabougri quand les pneus de la Kangoo firent crisser les graviers de la cour. J'ai figé l'image sur l'écran et j'ai pris le fusil. Je l'avais préalablement chargé. J'ai lentement fait le tour du canapé sur lequel j'étais assis. J'ai mis un genou à terre et j'ai posé le double canon sur le dossier en velours grenat. Les graviers ont recommencé à crisser.
Mais cette fois, c'était les pas de maman et de Luc qui provoquaient ce bruit. La porte s'est ouverte... Maman est entrée la première... J'ai tiré. " Ce roman à la première personne tente de décrire l'irruption d'un crime hors norme dans le quotidien de gens ordinaires.
Premier roman réussi...
Jean-Marc Pitte a choisi d'adopter un récit à la première personne et est incroyablement bien entrée dans la "peau" de cet adolescent assassin.
Le style journalistique de l'auteur, avec ses chapitres courts et ses phrases ciselées à la perfection, offre un récit percutant d'une grande intensité.
Il est impossible de rester indifférent à Paul, qu'il inspire dégoût ou tendresse, cet adolescent ne peut que susciter de multiples réactions chez le lecteur.
C'est d'ailleurs le tour de force de Jean-Marc Pitte. Il a su créer ce personnage de Paul et relater les faits sans jamais porter de jugement ni diaboliser l'adolescent.
Et bien qu'il soit directement inspiré d'un fait réel, ce roman de Jean-marc Pitte a su recréer une ambiance et des personnages qui posent de multiples questions :
Peut-on tous entrer dans une violence extrême ? Comment un enfant peut-il devenir assassin ? La possession d'arme à la maison rend-il plus facile le passage à l'acte ?
Un court roman parfaitement maitrisé, d'une telle intensité qu'il ne peut laisser personne indifférent.