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années 30, l'évolution de la psychiatrie....
Par l'alternance de voix entre les trois protagonistes principaux, Laurent Seksik crée avec brio un huis clos familial qui aurait pu accabler Albert (ce mari volage et meurtri qui a délaissé sa famille)... bien au contraire, c'est avec une grande finesse qu'il relate cette histoire familiale.
Bien sur, Laurent Seksik relate la vie d'Albert et les nombreux combats qu'il aura mené : la haine du régime nazi, la traque du FBI, la mort de sa seconde épouse !!!
Un roman sur la souffrance d'un père impuissant devant son fils.
Un roman sur la douleur
d'une mère de ne pouvoir sauver son enfant.
Un roman sur l'incroyable lucidité de l'enfant d'un génie qui, entre deux crises de démence, révèle à quel point il est difficile d'être le fils d'un Homme qui a changé le Monde.
Dans leur désespoir respectif, Jane et Sam vont s'unit pour la nuit et ainsi faire voyager le lecteur dans un San Francisco déstabilisante où erre les exclus du rêve américain
Dans cette novella, Caryl Férey passe au bistouri une société de l'ultra-vitesse, de la beauté et du superficiel en se penchant sur le parcours de deux "invisibles" dont la présence éclaire les nuits de nos vies.
L'écriture dense, violente, sombre et sèche de Caryl Férey plonge le lecteur dans l'obscurité des Nuits de San Francisco pour finalement aboutir à une aube surprenante....
Un récit court mais
d'une très grande intensité !
Lorsque, lors de sa ballade en bord de mer, Niels découvre une inconnue évanouie et sale, il est immédiatement subjugué. Il décide donc de la ramener à la maison pour en prendre soin.
Maryse ne posera pas de question. Elle agira comme elle a fait toute sa vie, avec fidélité aux décisions de Niels.
Et pourtant, Niels n'aura de cesse que de vouloir découvrir qui est cette étrange femme... magnifique, mais désespérément muette.
Caroline Caugant plonge immédiatement le lecteur dans un conte moderne... ou plutôt dans une réinterprétation des contes de notre enfance dans lesquels
se croisent La Petite Sirène et Niels Andersen.
Et pourtant, nous sommes bien loin de l'idée douce et heureuse des contes revisités par Disney. Caroline Caugant revisite plutôt la version initiale, notamment de La Petite Sirène.... une version qui, rappelons-le, est extrêmement cruelle.
Au fil des pages, le lecteur se perd entre vie réelle et vie rêvée pour tenter de comprendre qui sont Niels, Clara et Maryse. Doucement, se dresse une intrigue psychologique qui interpelle et pose mille questions.
Niels est-il fou ? Qui est vraiment Clara ?
Nous oscillons doucement entre raison et folie... entre folie et envie de croire que peut-être il existe des Êtres mystérieux.
L'écriture de Caroline Caugant porte le lecteur avec douceur dans un conte sur la quête de l'identité, l'acceptation de l'Autre... Il suffit juste de se laisser bercer par l'histoire, mais :
"Jusqu'où doit-on s'enliser pour ne plus rien sentir ?
A quel moment l'oubli apaisant nous délivre-t-il ?"
Les amateurs de l'écriture de Jean-Christophe Rufin retrouveront avec plaisir Archie et toute l'équipe de Providence, cette agence de renseignements américaine qui a des antennes dans le monde entier qui menait déjà l'enquête dans Le Parfum d'Adam.
Même si les faits évoqués sont sortis tout droit de l'imagination de l'auteur, il est incontestable que son statut d'ambassadeur en Afrique lui permet de donner des accents criant de vérité à son histoire.
Ainsi, le lecteur est plongé au cœur d'une Katiba, un camp de combattants islamistes, convaincue de la justesse de son combat au
nom de l'Islam mais surfant en permanence sur les vagues du désert (et de la trahison).
"La démesure du désert isole plus encore que la mer.
[...] Ils étouffent de solitude, dans la prison de l'immensité."
Au fil des chapitres alternant entre Paris et le désert africain, le lecteur doit dérouler la pelote de la vie de la mystérieuse Jasmine.
Ce personnage d'une grande beauté livrera petit à petit ses secrets... Mais, la plus grande force de cette héroïne est de rappeler au lecteur à quel point il peut être difficile d'être issue d'une double culture.
"Un chien a beau avoir quatre pattes,
il ne peut pas suivre deux chemins à la fois."
Proverbe sénégalais
Un roman diablement bien écrit qui surfe avec brio sur les genres. A la fois, roman d'espionnage, thriller, roman d'aventure et suspens terrible, Jean-Christophe Rufin dresse un portrait terriblement actuel du certaine partie du monde et donne les clés pour comprendre une certaine forme de terrorisme international.
Les amants spéculatifs mérite d'être lu pour sa forme plutôt originale. Plutôt que d'être composé de chapitres, ce roman est une succession de mails, de notes personnelles d'Anna, d'extraits du cahier d'enquête d'Hélène.
Cette succession de petits moments volés à l'une ou à l'autre des héroïnes pourrait rendre l'ensemble brouillon et illisible. Et pourtant, Hélène Risser réussit à en faire un texte cohérent qui jamais ne perd le fil de sa théorie et permet même d'entrer encore plus dans l'intimité d'Anna.
Les amants spéculatifs mérite d'être lu parce que c'est un roman
de femmes quelquefois fortes, quelquefois faibles, quelquefois quittées, quelquefois trompées, et malgré tout ça, ce n'est jamais un roman féministe ou misandre.
Bien au contraire, Hélène Risser offre un magnifique portrait de femmes qui ne cherchent nullement à revendiquer leur force mais cherchent à comprendre comment peut fonctionner le sentiment amoureux, comment créer une relation nouvelle pour, peut-être créer ou recréer un couple.
Les amants spéculatifs mérite d'être lu parce qu'Hélène Risser ose appliquer avec culot mais une maitrise parfaite, voir même avec génie, la théorie des jeux au sentiment amoureux.
Mais est-il possible de rationnaliser sa relation à autrui comme sont rationnalisés les marchés financiers ?
Le nouveau roman d'Hélène Risser pourrait ressembler à une histoire de femme, il se transforme très vite en une enquête passionnante qui remet en cause toutes nos certitudes sur l'Amour… pour notre plus grand plaisir.
Pétronille n'est évidemment pas à classer dans les romans autobiographiques de l'auteur... quoique... il y apparait évidemment son amour pour le champagne, mais également de la France.
Comme pour chacun de ses romans, Amélie Nothomb s'inspire de ses multiples rencontres et expériences pour peupler ses récits d'anecdotes truculentes. C'est le cas, une fois de plus ici, avec la scène de l'interview de Vivienne Westwood... absolument véridique et surtout la plus comique du roman.
Pétronille est drôle, se lit vite et oscille entre comédie et tragédie...
La lecture d'Une constellation de phénomènes vitaux peut sembler laborieuse. En effet, bien que l'histoire se déroule sur cinq jours, Anthony Marra promène son lecteur sur une échelle qui va de 1994 à 2004, enchainant les allers-retours temporels.
Bien que cela puisse être déstabilisant, ce voyage dans le temps est indispensable au lecteur pour comprendre l'histoire du pays.
La galerie de personnages est complètement pittoresque mais décrite avec brio. Ainsi, Anthony Marra arrive à concentrer l'ensemble des enjeux politiques d'un pays dans le microcosme d'un village.
Si chacun doit
répondre de ses actes en son âme et conscience puisqu’
"[...] un pays sans loi était un pays sans crime."
Par conséquent, seule la conscience des uns et des autres leur permet de juger de ce qui est bien ou mal.
Un roman d'une grande force qui concentre l'amour sous toutes ses formes, qui interpelle sur la possible construction de l'individu dans un pays complètement détruit, mais qui rappelle que le destin d'une enfant peut être l'espoir de tout un peuple.
Décomposé en 3 parties "coup de poing", Grégoire Delacourt fait l'autopsie de la vie d'Antoine.
Avec ce nouveau roman, Grégoire Delacourt offre une histoire d'une grande intensité, extrêmement triste et pourtant tout autant très positive.
Les chapitres sont courts et donnent un rythme très rapide à l'histoire d'Antoine... Antoine qui d'ailleurs a plus le profil de l'anti-héros que du héros. Antoine que l'on pourrait détester facilement et pour lequel, pourtant, nous ne pouvons avoir que de la tendresse.
Surement parce que Antoine est un peu chacun de nous.
Premier roman de
cette rentrée littéraire, c'est un vrai coup de coeur qui rappelle que chaque vie est composée de peines, de chagrins, de joie et de bonheur et qu'au moment d'en faire le bilan, il ne revient qu'à chacun de choisir d'en garder les mauvais moments ou bien de n'en voir que le bonheur.
Si elle est bourrée de clichés, la comédie de Philippe Grimbert est surtout caustique, cynique, voir même cruelle.
Si, à un premier degré de lecture, Baptiste peut sembler être le pauvre type sans intérêt dont le monde s'effondre sans raison et qui ne trouve d'autre raison que d'accabler Dieu de ses malheurs, il ne faut pas oublier que Philippe Grimbert est un réputé psychanalyste.
Il existe donc bien un deuxième niveau de lecture à ce Nom de dieu ! Philippe Grimbert offre surtout une réflexion tragi-comique sur le monde moderne composée d'une humanité têtue, obstinée et naïve
qui préfère accuser l'Autre de ses déboires sans jamais se remettre en question, causant ainsi sa propre perte.
A vous de choisir quelle version de ce petit roman (194 pages), mais vous pouvez déjà prendre le pari que Baptiste vous fera sourire, si ce n'est franchement rire.
Un pont entre générations
Avec ce roman dense et empathique, Alice Zeniter pose la question identitaire de ces petits-enfants de harkis, retraçant l'Histoire commune de l'Algérie et de la France de 1930 à nos jours en tentant de comprendre les douleurs de ces trois générations.
Une très belle fresque familiale à dimension historique, tendre, passionnante, intense, drôle quelquefois mais surtout, toujours émouvante.
A lire pour voyager entre France et Algérie, pour voyager dans les racines d'une famille et pour découvrir de vrais beaux personnages.