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C'est avec un sourire aux lèvres teinté de mélancolie que je referme ce livre tant cette autobiographie mixe à la fois joie, tristesse et anxiété.
Une histoire de vie terrible à la base qui va totalement orienter la quête identitaire de l'auteur. En effet il reprend ici en premier lieu les circonstances dramatiques qui amènent Salomon et Léa Nysenholc, ses parents à une famille flamande d'adoption pour le mettre à l'abri des nazis et des rafles de juifs, son attente de leur retour improbable, l'attachement réciproque à cette famille de substitution chrétienne et la vie de reclus
puis le seul retour d'un oncle profondément juif, le combat entre les deux pour l'éducation religieuse de cet enfant, le placement et la succession d'home (orphelinat) juif en Belgique et l'hésitation entre l'exil en Israël et les USA toujours sans concertation avec l'auteur - enfant.
Chroniques de rare qualité de d'introspection de cet enfant ballotté entre tant de contradictions et au cœur des affrontements religieux alors qu'il ne recherche que le souvenir et les images de ses parents. Intéressants aussi les apports aux lecteurs en termes de culture yiddish, de l'histoire d'Israël et de ces familles de gentils.
Les souvenirs se bousculent entre les premiers copains, le destin de son frère, le premier amour, le directeur d'orphelinat très religieux, les jeux et bêtises d'enfants marqués cruellement dès leur plus jeune enfance et qui survivent malgré tout et surtout malgré les inconstances des adultes les entourant et les traitant comme des objets et malgré eux
Voilà longtemps que je n'avais pas lu une telle autobiographie entre humour, tendresse, pleurs et sentiments.Grande sensibilité mais aussi, pour moi, cruauté de la religion mais aussi une certaine approche de la résilience.
Difficile de chroniquer ce livre atypique tant le héros - narrateur a le don d'alterner sympathie et profonde antipathie.
Fainéant de nature, il suit son parcours scolaire puis universitaire sans aucune volonté ni passion.... Diplômé par accident, il compte alors mettre son temps à profit à la seule chose qui l'intéresse ; ne rien faire..... chez papa et maman en province. Cela ne va pas vraiment plaire longtemps et il est rapidement mis à la porte de chez lui et devoir tenter sa chance en co location à Paris avec Bruno, Stéphanie et Valérie. Entre anecdotes de boulot qu'il perd
rapidement, rapports avec ses co locataires aux personnalités si différentes, la culture de son poil dans la main et comme on peut l'imaginer cela ne va pas se passer au mieux.
Chroniques assez piquantes d'un dillétant qui se cultive, Summum de l'humour dans la troisième partie où nous vivons de l'intérieur le Mondial de l'Automobile, ses hôtesses et hôtes et son public. Des chapitres courts, des anecdotes, quelques fulgurances, un livre plutôt sympathique qui se lit vite.
Citation d'entrée : " O mère dont les mains quiètes reposent sur le giron à plat. J'ai vu scintiller mon ombre dans le cercueil de tes yeux. Et s'y débattre le morveux empiégé comme un rat !" Louis - René des Forêts.
Découvert dans son précédent ouvrage "C'était notre terre" , une écriture belle et un sens du récit, c'est avec un plaisir renouvelé que je me suis plongé dans ce nouveau livre - témoignage où encore une fois l'émotion est au rendez-vous.
Adolescent à peine, dans l'urgence Mathieu se voit confié à son grand père, paysan de son état, mais dont il ne
connaît rien. L'urgence c'est pour lui, des conflits violents entre son père et sa mère, des souvenirs de scènes qui vont le poursuivre tout au long de ce livre, qui nourrit sa haine du monde l'entourant, à la recherche de quelqu'un qui lui accorderait un semblant d(intérêt si ce n'est de l'amour.
Ce roman écrit avec les tripes est le récit de son combat contre le monde extérieur, l'adaptation diffuse de Mathieu à ce nouveau milieu, une relative parenthèse enchantée au milieu de scènes de vie campagnardes au rythme des saisons, Une petite année de révolte où Mathieu se venge de son abandon et tente d'assouvir sa propre violence avec un grand père qui fait au mieux pour l'apprivoiser et lui offrir un moment de paix.
J'ai aimé ce témoignage et cette écriture sensible, bouleversant et sensible.
Voilà une thématique qui me semblait inédite pour un passionné comme moi de chroniques historiques sur un pays dont la culture et le passé m'ont toujours passionnés. Aborder sous la forme du récit d'un jeune adolescent au passé parental difficile et élevé par le reste de sa famille bourgeoise italienne était une gageure.
Mixant le récit des émois adolescents et la mise en place d'une résistance passive puis latente du domaine de Spada et des ses curieux et attachants membres face à une occupation militaire assez virulente de l'armée autrichienne, ce sont tout l'historique
et les passions ou attraits de chacun que le lecteur découvre.
Récits picaresques par moment, entre Anglais, Autrichiens et dans un village où l'importance de la religion, de la noblesse et des relations entre les maîtres et maîtresses de la Villa, les villageois et les domestiques, tout cela rythme, anime et débarasse le récit de toute lourdeur et introduit aussi des moments burlesques.
C'est une belle plume qui anime l'ensemble et par la mise en avant d'une période peu connue de l'histoire italienne, le côté très procédurier, collet monté de la grand mère, volage du grand père dont on attend le roman, une tante aux secrets mystérieux, un occupant autrichien aux attitudes paradoxales, bref une véritable maîtrise de l'art du portrait.
Un bon moment de lecture à conseiller et qui a reçu le Prix Littéraire Campiello 2011, l'équivalent italien de notre Goncourt.