En cours de chargement...
Avis et commentaires :
Haletant, très vite addictif, ce sont le premiers commentaires qui me viennent à l'esprit concernant ce nouvel opus des aventures des deux héros récurrents ? de Sire Cédric ; Eva Svârta, le commandant de police albinos et son alter ego du sud ouest Vauvert. Nous les avions laissé dans "De Fièvre et de Sang' , amant s après une enquête des plus saisissantes et profondément sensibilisés aux phénomènes de sorcellerie, en ce qui concerne Vauvert et très marquées dans son corps et son âme , pour Eva.
Ce nouveau volet commence pourtant sur des enquêtes,
à priori sans aucun lien, chacun de nos héros était revenu dans sa région d'origine, profondément habités l'un par l'autre mais séparés, en effet Vauvert travaille sur la disparition d'un industriel fortuné et Eva, toujours en prise à de terribles cauchemars, sur le trafic et la mort d'un dealer / parrain Ismaël Constantin. Sire Cédric va alors instiller ses premiers éléments fantastiques avec le récit par bribes de rencontres bien mystiques entre des étudiants passionnés d'histoire et de mythologie et la résurgence de cicatrices bien visibles, elles, sur le visage de Madeleine Reich, autre femme d'affaires fortunées, sans explication réelle.
Et puis bien sûr, toujours en toile de fond, l'évolution des sentiments entre nos deux personnages, la quête d'Eva pour élucider son enfance dramatique, la magie rouge, le rythme s'accélère avec des sarcifices humains et des pratiques de sorcellerier, des morts d'enfants sordides, la recherche de la toute puissance et un mystèrieux groupe de 5 personnes prêt à tout pour la domination et à quel prix. Ce n'est néanmoins qu'à la page 289 que SIre Cédric réussit à réunir enfin Eva et Vauvert, avec des éléments suffisant pour que leur enquête respective se rejoignent et bouscule alors toute l'histoire, permettant à Eva d'affronter enfin son père et au lecteur de faire le lien entre "De Fièvre et de de Sang" et "Le Premier Sang".
Thriller gore certes mais avec une véritable histoire, un rythme effarant et un sens de la mise en scène exceptionnel permettant aux lecteurs de vivre les scènes décrites et ses effets spéciaux.
Avis et commentaires :
Bluffant et innovant ce sont les deux premiers qualificatifs qui me viennent à l'esprit à la fermeture de ce roman dont le fond est tout à fait original.
Ce ne fut pourtant pas gagné d'avance, tant les premiers chapitres semblent badins et sans surprise, chronique d'un coup de chance d'une jeune femme, serveurs dans une boutique de pizzas au sein d'une grande surface, aux revenus modestes, ayant quitté l'école sans réelle formation et sans avenir réel tant du point de vue professionnel que privé, qui se voit offrir son premier voyage.
On lit ensuite
les anecdotes propres à ce type de voyages promotionnels (entre accompagnatrice godiche, gagnants caricaturaux, retards ou prestations non offertes) et on sourit tout en découvrant ou en re découvrant Venise.
Puis enfin on arrive au coeur du sujet et de l'originalité de ce roman ; le choc émotionnel et physiologique que va connaître Linda devant la toile "La Pietà" de Cosmé Tura et la détection chez elle du syndrome de Stendhal, dont j'ignorais tout. Alors tout s'emballe et se bouleverse, sous l'impulsion d'un de ses compagnons de voyage, vieux comédien à la carrière et à la vie privée désastreuse, elle va développer une passion pour la peinture et devenir aussi une peintre reconnue.
Succession de rencontres, de drames, de bouleversements dans son entourage familial, amoureux, drame intime aussi avec la découverte de son impossibilité d'enfanter. Tout est-t- il lié, Venise et "La Pietà" et le Syndrome de Stendhal avec l'éclosion d'un talent au détriment d'une possible maternité ? D’une certaine impossibilité à être profondément heureuse.
Cette chronique de vie étalée entre 2002 et 2052 est un véritable OVNI littéraire, on peut donc échapper à un destin pâlot qui semblait définitif ? Laurent Vignat, dont c'est le deuxième livre étonne, séduit et émeut. Une belle rencontre littéraire pour moi en tout cas.
Troisième lecture dans le cadre de cette opération et troisième découverte d'une jeune auteure, qui, ici, dispose d'une qualité de plume certaine.
Récit d'une soirée mondaine où Eugénie, jeune femme, vraisemblablement peu satisfaite de sa vie, va se rendre, à contre coeur dans une soirée organisée par Charles, éternel soupirant, sous la pression de sa mère.
Eugénie, principale personnage et narratrice semble mal dans sa peau, agressive et juge ses semblables sans beaucoup de discernements mais avec beaucoup d'aigreur. Alors que nous la percevons comme étant un personnage
assez rédhibitoire, superflu et bouffie d'orgueil, ses pensées, ses mensonges et sa posture lors de cette soirée vont définitivement nous faire basculer dans une meilleure appréhension d'Eugénie.
Entre drames personnels, familiaux, jalousies, abandons sentimentaux, cette soirée devrait se présenter comme un désastre et la caricature des participants très superficiels de cette soirée porte. Ambiance détestable, retournement de situations, mensonges et heureusement encore un peu d'humanité, ce livre se lit vite, reste très agréable et touchant par certains de ses aspects.
Une rentrée littéraire est aussi l'occasion de découvrir ou re découvrir une ou un auteur que l'on a déjà pu apprécie par ailleurs. Pour moi et comme beaucoup ce fut "Beloved" qui fut un coup de coeur et me fit découvrir Toni Morrison, je me suis donc réjouis de pouvoir lire son nouveau roman lorsque les blogs et la presse se firent l'écho de cette nouvelle parution.
"Home" est indiscutablement dans la droite lignée du combat contre la ségrégation raciale, toujours latente dans la communauté américaine à l'égard de sa population noire.
Avec "Home", le lecteur est plongé
dans un roman choral pendant lequel il va suivre une partie de l'histoire de la famille Money, famille noire et plus particulièrement de la fratrie constituée par Frank et sa soeur Cee, ressortissants de l'état américain de Georgie et de la ville de Lotus où toute la famille s'est retrouvée, victime de la ségrégation, après avoir été chassé du Texas.
Partant d'un souvenir tragique où, enfants, ils vont assister à l'enterrement sauvage d'un noir, probable victime d'un incident raciste (le lecteur et les héros du livre n'en auront les détails qu'à la fin du livre), Toni Morrison va construire son récit, constitué de différents témoignages, autour du retour de Frank Money de Corée où il s'est battu pour les Etats - Unis (pays bien peu reconnaissant) avec ses amis d'enfance et en est rentré brisé par le souvenir des ses frères d'armes tombés comme des souvenirs troubles de sa rencontre avec une enfant coréenne, de ses essais de ré-intégration dans la société américaine et de son retour à Lotus pour sauver sa soeur gravement maltraitée.
Périple au coeur des USA, parsemé de souvenirs de Frank; de sa soeur Cee, de leurs parents et grands parents avec leur histoire chahutée marquée par les mesquineries et la violence d'une société blanche, souvent raciste, trop rarement humaniste et où même le sacrifice des ces noirs américains dans les conflits militaires pour les Etats - Unis reste insuffisant pour les intégrer.
Ainsi par touche sensible, avec un style fluide et exceptionnel, le lecteur va de nouveau céder aux charmes de l'écrivain, de ses combats, réunir les pièces éparses de l'histoire des Money et mettre en musique une partition toujours aussi belle. Un bémol toutefois, on est parfois au début de ce livre un peu désarçonné par l'entrée en matière et ce récit qui semble décousu mais tout est clair à la fin de notre lecture.
Ma Note : 18 / 20.
Nouvelle lecture de cet auteur qui m'a régalé avec ses principaux récits et qui, ici, m'a encore bluffé par ce récit, mi romanesque, mi thriller, mi biographique bâti sur un évènement tragique que nous avons tous suivi en temps réel ; l'ouragan Kathrina qui dévasta la Nouvelle Orléans.
Gageure de reprendre des personnages, à priori, sans lien commun et qui rapportent leur expérience à l'occasion de cet ouragan. Qu'est ce qui peur unir, une vieille "négresse" vivant dans le souvenir de son mari abattu par les blancs et de l'époque de la ségrégation, un prêtre très mystique,
un ancien ouvrier en rupture de plate forme pétrolière, une femme divorcée avec son fils et une bande de prisonniers en fuite ? c'est ce que le lecteur découvre sur un court laps de temps, celui de la tempête.
Histoires personnelles difficiles, comportement parfois extrême durant cette période où toute trace d'ordre et de discipline sont anéanties, chacune et chacun va se sauver ou non et surtout se rencontrer, s'opposer, s'aimer et se perdre parfois.
Histoires personnelles mais aussi procès de cette société américaine qui n'en finit pas de voir ses vieux démons racistes revenir.
Superbe fresque chorale...
Encore un livre d'une très grande sensibilité après avoir découvert "Le Secret" comme de nombreux lecteurs qui déjà avait été un choc considérable et un coup de coeur.
Histoire ? Roman ? Autobiographie ? en tout cas un nouveau bijou de lecture où tout l'art et le parcours du psychiatre Philippe Grimbert se retrouvent dans cette découverte de l'histoire d'une amitié exclusive développée dès les bancs des parcs publics parisiens entre le narrateur ; Loup et le très incisif et blasé Mando.
Reprenant ses propres souvenirs entre une mère très distante, une tante - mère
de substitution , Mado l'amie de la mère qui vont le modeler et le forger parfois au détriment de cette amitié exclusive et possessive et les confrontant aux carnets intimes de Mando, le narrateur va raconter son enfance, sa jeunesse, son orientation vers la psychanalyse et surtout le destin tragique de son ami.
D'abord sous l'influence totale de son ami qui le dirige à la baguette, Loup va, s'en se rendre compte ni volontairement, porter des coups de canifs dans cette relation, par des rencontres, des études différentes et des rendez vous manqués. Si pour le commun des mortels c'est la vie, pour Mando c'est insupportable et cela va aggraver ses propres failles psychologiques au point que le psychiatre Loup, toujours sous l'importance de cette amitié, va devoir lui venir en aide.
Les limites d'une amitié que Mando voulait fusionnel, proche d'un sentiment amoureux. tout est là , raconté avec tact et sensibilité. Un nouveau livre à découvrir d'urgence.