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Daniel Faigel, médecin juif danois, est envoyé au Camp de concentration de Theresienstadt, ghetto modèle qui servait pour les visites de la Croix-Rouge. Là, il tombe amoureux de Ludmilla, atteinte de tuberculose.
Le choix de la date de sortie, en face des Dépossédés de Sem-Sandberg, n'est pas très heureux, et Terezín Plage risque de souffrir de la comparaison, même si les deux livres sont très différents.
Là où Les Dépossédés était une reconstitution historique minutieuse et une étude psychologique, Terezín Plage est une histoire d’amour dans des conditions adverses
extrêmes, et relativement plus léger.
L’écriture est plaisante et le roman se laisse lire, mais sans réellement marquer les esprits.
Après 27 ans d’un mariage mouvementé, Raul Barón Biza, dissident politique, auteur de romans pornographiques violents, défigura au vitriol sa femme, Rosa Clotilde Sabattini, figure de l’éducation et de la pédagogie. Il se jeta par la fenêtre le jour suivant. Pendant deux ans, leur fils Jorge s’occupa de sa mère pendant ses nombreuses opérations de chirurgie.
Autofiction, donc, un genre dont je ne raffole pas vraiment, mais les échos que j'en avais eus étaient suffisamment dithyrambiques pour me lancer quand même. Le style est très froid, très clinique, délibérément distant,
probablement une manière pour Barón Biza de prendre de la distance pour écrire le livre. Du coup, cela donne l’impression que le narrateur est vaguement sociopathe, incapable d’empathie.
Trash et dérangeant.
Le Baron Haussman détruit Paris pour mieux le reconstruire, mais ses travaux ne sont pas du goût de tous les Parisiens. Une femme d’un certain âge, appartenant à la petite bourgeoisie parisienne, apprend que sa maison est sur le tracé du futur boulevard Saint-Germain.
Les prémices sont intéressants : le Paris d'avant Haussman est aujourd’hui difficile à imaginer, et les cours d'histoire s'appesantissent peu sur la dimension humaine des grands travaux, expropriations et destructions de bâtiments auxquels des personnes sont attachés.
Le roman lui-même, malheureusement, m'a paru
trop sentimental. Le secret de Rose, notamment, m’a paru superflu : il n’apporte pas grand-chose à l’intrigue et introduit un élément sensationnaliste un peu regrettable.
Dommage.
Andy Larkham est à la fois assistant éditorial, correcteur et directeur de collection dans une petite maison d’édition londonienne ; sa fiancée l’a quitté ; il est criblé de dettes et sa banque ne lui accorde plus de crédit. Cerise sur le gâteau, alors qu'il voulait assister à l’enterrement d’un de ses professeurs préférés, il se trompe de chapelle et ne s’en rend compte que trop tard. Quelques jours plus tard, il apprend que le défunt lui a laissé 17 millions de livres.
La 4e de couverture pourrait laisser penser qu'il s'agit d'une comédie légère, mais ce livre est
beaucoup plus profond, une réflexion sur la relation entre l'homme et l'argent. Cet héritage est l’occasion pour Andy de se chercher, puis de se renseigner sur le millionnaire reclus dont il a hérité, preuve parfaite que l’argent ne fait pas le bonheur.
Le Ghetto de Łódź était sous la coupe de Mordechai Chaim Rumkowski, une des figures les plus controversées de l’Holocauste. Il fit travailler toutes les personnes valides du Ghetto, les rendant indispensables à l’effort de guerre allemand, pensant que seule la coopération totale avec les autorités nazies pourrait sauver les Juifs. Cela n’empêcha pas le Ghetto d’être liquidé en août 1944, mais il fut le dernier à l’être.
Fascinant et dérangeant, Les Dépossédés est un roman foisonnant de personnages, minutieusement documenté, au style parfois difficile. Pendant près
de 600 pages, nous vivons aux côtés des Juifs du Ghetto, partageant leur peur, leur confusion, leur faim, leur souffrance. La fin arrive comme un coup de poing, même si on ne peut qu'entrer dans le roman en anticipant la mort de tous les personnages.
Rumkowski est montré avec tous ses défauts et ses vices, et bien qu’on ne puisse être qu’horrifié par certaines de ses actions, il finit en figure tragique, sa chute d’autant plus dure que son hybris était grande, et on ne peut s’empêcher de le plaindre quand il voit son rêve s’effondrer et lui échapper.
À ne pas manquer.
Ofer, jeune israélien sur le point d’être démobilisé, se rengage dans l’armée pour ne pas rater la deuxième Intifada qui vient de commencer. Terrifiée à l’idée qu’on puisse venir lui annoncer sa mort, sa mère part faire la randonnée qu’ils avaient prévu de faire tous les deux, en emmenant le père d’Ofer, à qui elle raconte ce fils qu’il n’a jamais vu.
Une plongée dans la psyché israélienne de ces trente dernières années, assortie d’un triangle amoureux entre trois amis dont la vie, la psychologie, les relations ont été profondément bouleversées par les
conflits israélo- palestiniens.
Un peu long cependant ; j’ai lu les deux cent dernières pages en diagonale.
À la fin de la Deuxième guerre mondiale, une jeune femme portant un passeport volé à une femme juive fuit l’Allemagne pour l'Argentine. À Buenos Aires, elle élève un fils, qui en 1977 refera le chemin en sens inverse, fuyant la guerre sale et se réfugiant en Europe.
Intéressant, parce que rien n’est ce qu’il apparaît à première vue. La plupart des personnages mentent, et Cozarinsky joue avec nos préjugés et nos attentes de lecteur pour nous induire en erreur.
Si j’ai trouvé la première partie intéressante (et parfois horrifiante, quand on découvre que la jeune femme
qu’on plaignait était en fait un des rouages administratifs du Reich, antisémite convaincue et grande admiratrice d’un médecin non nommé qui ressemble fortement à Mengele), la seconde m’a échappée, à cause d’une trop grande méconnaissance de l’histoire contemporaine de l’Argentine.
Gary, la cinquantaine, s’est mis en tête de construire une cabane sur une île déserte d’Alaska. Sa femme Irene souffre de migraines débilitantes. Leur fille Rhoda pense avoir trouvé l’homme idéal en Jim.
Moins noir que Sukkwan Island (encore que...) mais encore plus déprimant ! Tous ces personnages qui se complaisent dans leur médiocrité, ces gens qui vivent leur petite vie côte à côte sans se parler…
C’est David Vann, donc c’est bien écrit, et les rapports humains sont examinés en détail et sans complaisance. Comme pour Sukkwan Island, je peux dire que c’est
un roman qui est objectivement bon, bien que moins marquant, mais je ne peux pas vraiment dire que je l’ai aimé.
Jésus est amour
Après avoir miraculeusement survécu à un accident, Ben change. Et par sa seule présence, il se met à changer les autres autour de lui, ce qui n’est pas du goût de tout le monde.
Aimez vous les uns les autres est ici à prendre au sens physique. Le sexe, pour Ben, devient un moyen de connecter les gens, quel que soit leur âge, leur sexe ou leur couleur de peau.
J’ai beaucoup aimé Le Dernier Testament, même si, comme vous pouvez vous en douter, il n’est pas à mettre entre toutes les mains. À la fois drôle et tragique, empreint de spiritualité et violemment anti-religion. Le christianisme évangélique, notamment, en prend pour son grade.