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On m'a vendu ce roman comme une version ado et moderne des "Liaisons dangereuses" de Choderlos de Laclos, plutôt intéressant comme concept donc. J'aime autant dire tout de suite que je regrette l'achat de ce livre ! En effet, ce sont les liaisons dangereuses, dans toute leur perversité (on aurait pû espérer que ce soit un peu plus soft, pour le public visé...) mais surtout elles sont doublées d'une accumulation de situations secondaires compliquées qui ne sont qu'à peine effleurées (en vrac, inceste et néo-nazisme, excusez du peu) alors qu'elles auraient mérité un traitement plus approfondi. La seule chose mise en valeur dans ce roman est la volonté de manipulation de Virginie, qui n'a d'ailleurs pas l'air de se rendre compte de ce qu'elle fait alors qu'il semble qu'elle est loin d'être idiote. Ajoutez à ça le fait que toutes les filles protagonistes de l'histoire sont dépeintes comme des chattes en chaleur et vous avez un tableau vraiment étrange de la jeunesse d'aujourd'hui. Je suis loin d'être prude ou naïve (je fréquente assez d'ados comme ça pour savoir de quoi ils sont capables ou non) mais là, je ne proposerai pas ce livre à des collégiens, même les plus mûrs. En plus, ce n'est même pas bien écrit... (j'ai failli lâcher ce livre à la 2e lettre d'ailleurs, qui reproduit les fautes d'orthographe de Bastien, qui a 2 ans de retard, le cancre... heureusement, un subterfuge grossier vient régler ce problème). Non, vraiment, je regrette. Même la pirouette finale n'adoucira pas mon jugement. Tout ceci est grotesque et maladroit, je suis très déçue...
Un des premiers textes d'Arnaldur, avant la série consacrée à son inspecteur fétiche, Erlendur mais qui démontre déjà de belles qualités d'écriture, voire de manipulation du lecteur. Je savais un peu à quoi m'attendre en lisant ce roman mais, au moment fatidique, j'ai fait comme tous les autres, à savoir reprendre le texte depuis le début pour comprendre comment j'avais pû me laisser balader à ce point ! Ce polar est un peu oppressant, sorte de huis-clos entre le protagoniste et sa conscience, avec pas mal d'allées et venues dans le passé, comme pour essayer de comprendre lui aussi où il s'était fait berner. Un texte finalement assez étonnant, pour moi qui ai lu toute la production de l'auteur...
En commençant ce roman dont on m'avait vanté les qualités d'écriture, j'étais un peu sceptique : le thème de la réclusion d'une jeune fille au Moyen-Age, c'est un peu glauque, tout de même. En fait, rien de tout ça. J'ai même trouvé le début de l'histoire particulièrement lumineux. Le style de l'auteure y est sans doute pour quelque chose, une petite musique légère qui raconte, de la bouche même d'Esclarmonde, cette expérience de vie, avec ses doutes et ses certitudes. Puis le récit s'enlise un peu, au moment où la jeune fille, du fond de sa cellule, entrevoit le voyage de son père qu'elle a envoyé en Croisade. Le roman n'a retrouvé d'intérêt pour moi qu'à la fin, qui se place plutôt du côté des légendes médiévales mais qui clôt cette histoire de manière tout à fait cohérente. Une belle découverte que celle de cette auteure à l'écriture soignée et toute en finesse.
Emmanuel Lepage embarque à bord du "Marion Dufresne", le navire qui ravitaille les terres australes françaises et embarque les scientifiques qui hivernent sur ces bases subantarctiques. Tout au long du voyage, il croque les scènes à bord du navire, les personnages, les îles mythiques de Crozet, Kerguélen, Saint-Paul ou Amsterdam, dont il rêvait depuis qu'il était tout petit...
A la fois carnet de voyage, documentaire scientifique, géographique et historique, ce magnifique album est d'abord une aventure humaine, pleine d'humilité et de questionnement. En le refermant, j'ai eu immédiatement
envie d'en savoir plus sur ces terres désolées, petits morceaux de la République à des dizaines de milliers de kilomètres de la France où des scientifiques volontaires viennent passer quelques mois, loin de tout pour étudier la faune, la flore, le climat. Tout ceci nécessite une telle passion qu'elle devient vite contagieuse ! Les dessins superbes, émaillés d'aquarelles en couleurs nous plongent dans ce voyage aussi sûrement que l'aurait fait un appareil photo. Un magnifique travail que je ne remercierais jamais assez l'auteur pour nous l'avoir fait partager... Coup de cœur absolu de l'année 2011 !
L'Islandaise Brynhildur, qui a longtemps vécu à Paris durant sa jeunesse, y retourne pour quelques jours. Elle profite de ce voyage pour se replonger dans le passé et y puiser des souvenirs, parfois douloureux, notamment de son amour fou pour son professeur de Grec à la Sorbonne...
Un petit roman qui se dévore en quelques bouchées, plein de nostalgie et de moments un peu tristes, sur l'amour, le temps qui passe, la famille, les choix de vie. L'auteure se révèle avoir un vrai style bien à elle, une petite musique que je serais incapable de décrire mais qui m'a beaucoup plu. C'est un
roman qu'on referme avec la satisfaction d'avoir passé un excellent moment et un petit soupir de contentement.
Lilla et son petit frère Mummi grandissent tant bien que mal entre deux parents qui ne s'occupent jamais d'eux et ne leur montrent jamais de signes d'affection. Lilla, devenue adulte, se souvient de ces moments parfois douloureux parfois insouciants et décide, après avoir appris le retour de son amoureux d'antan à Reykjavik, de profiter de la vie et de ne plus se laisser entraîner dans le malheur...
Lu dans la foulée d'un autre roman de la même auteure, j'ai immédiatement retrouvé le style inimitable de cette dernière, pour mon plus grand bonheur. Autant le premier livre était doux,
lumineux, autant celui-ci est, malgré sa beauté, d'une tristesse insondable. Les affres de l'enfance malheureuse de ces deux enfants livrés à eux-même (alors même que leurs parents sont médecins et soignent d'autres enfants!), le courage et l'abnégation de Lilla qui prend tout de même sur elle de soigner sa mère jusqu'à la fin, sans même parler de cette promesse de bonheur, enfin, fauchée brutalement, quelle désolation se dégage de ces pages magnifiques ! On peut être un peu déboussolé par les flashbacks qui reviennent constamment ainsi que par les épisodes dont on ne sait pas bien s'ils mettent en scène des personnages réels ou imaginaires (la solitude contraint Lilla à des amitiés étranges...) mais en refermant ce roman, j'ai tout de même le sentiment d'avoir pris part à un grand moment de littérature. Magnifique mais si triste...
Un récit magnifiquement écrit, dans lequel je me suis tout de même un peu perdue mais qui m'a appris plein de choses sur l'IRA, les rapports entre Irlande du Nord et Eire, les opérations secrètes, bref, l'arrière-plan politique que je ne connaissais pas du tout. Un roman très riche mais dont je n'ai peut-être pas assez profité parce que je l'ai lu très lentement...
J'ai lu ce livre sur les conseils d'une collègue avec qui je partageais mon goût pour le roman de Sylvain Tesson ("Dans les forêts de Sibérie") et qui m'a dit que celui de Rick Bass était encore meilleur et bien moins "artificiel" dans sa démarche. Il ne fait aucun doute que l'ambiance est bien plus authentique : Rick Bass et sa compagne cherchent à faire une expérience d'isolement d'"artistes" (haaa, écrire ou peindre au coin du feu quand les éléments se déchaînent tout autour!!!) mais ils s'intègrent aussi beaucoup plus à leur nouvel environnement et s'y plaisent au point de vouloir y rester un peu plus que le temps de l'hiver. Ils préparent durement les longs mois de neige, bricolent beaucoup et finalement, passent moins de temps à écrire ou peindre que prévu. Les considérations de Rick Bass sur ce premier hiver dans le Montana sont très terre-à-terre et nous plongent dans l'ambiance comme si on y était.
Erika, qui vit en Norvège, décide un peu sur un coup de tête d'aller rejoindre son père, maintenant très âgé, sur son île en Suède. Elle a passé avec lui et ses demi-soeurs tous ses étés sur cette île, Hammarsö, jusqu'à ce qu'un drame stoppe net cette tradition familiale. Erika, en chemin, appelle ses soeurs Laura et Molly, afin qu'elle la rejoigne dans ce voyage de retour vers le passé...
L'histoire est un peu longue à se mettre en place, chaque partie étant consacrée au récit d'une des soeurs (demi-soeurs, en fait, toutes nées d'Isak, universitaire un peu bourru et de
mère différentes). Chacune parle de sa vie actuelle, puis de son enfance, autour de ce père un peu bizarre, coureur de jupons. Les filles reviennent aussi chacune sur les étés lumineux sur l'île d'Hammersö, sur les amitiés, les amours, le village, l'enfance puis l'adolescence. On sent qu'un secret se cache sur cette île, qui est amené très doucement (d'où cette impression de langueur) et qui éclate brusquement à la fin du roman. J'ai beaucoup aimé le style de Linn Ullman, les changements de style pour marquer les différents récits, l'ambiance si particulière de ces étés en Suède, qui m'ont fait penser aux films de Bergman (tiens donc, mais c'est le père de l'auteure!). Bref, un roman doux-amer que j'ai refermé à regret...
Série sympathique
Bon, je l'avoue, je n'ai pas terminé ce livre. Ce n'est pas qu'il est mauvais mais juste que je n'ai pas réussi à me passionner pour le sujet, qui, je le sais, plaît pourtant beaucoup aux jeunes lecteurs... J'ai peut-être passé l'âge ! J'ai bien aimé l'intrigue pleine de rebondissements, les personnages assez crédibles, l'humour présent tout au long du roman, tout ceci concoure à un livre sympathique très facile à lire et probablement très prenant pour ceux qui s'intéressent aux monstres, vampires, loups-garous et autres créatures fantastiques qui peuplent l'imaginaire de nos ados.