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Dans un petit village anglais, Agnès Grey contemple avec peine la ruine de sa famille. Suite à un mauvais investissements, son père sent chaque jour peser sur lui la dépression et la culpabilité. Agnès Grey ne peut plus rester à rien faire. Elle décide du jour au lendemain d'apporter son soutien financier en se faisant gouvernante chez une riche famille.
Folle de joie à l'idée de pouvoir enfin prendre le contrôle de sa vie, Agnès arrive au manoir des Bloomfield armée de confiance et d'énergie.
Pourtant bientôt, le cruauté avec laquelle ses maîtres et leurs enfants la traite a peu à peu raison de sa dignité et de sa foi en l'humanité...
Récit d'une femme brave et indépendante face aux tribulations imposées par son rang social, « Agnès Grey » est le roman phare d'Anne Brontë, et un chef-d'ouvre de la littérature de l'époque victorienne. Anne Brontë s'inspirera de ses propres expériences de gouvernante dans l'Angleterre provinciale du XIXe.
Anne Brontë (1820-1849) est la plus jeune des sours Brontë et n'a écrit que deux romans au cours de sa courte mais influente carrière.
Contrairement aux aspirations romantiques de ses sours aînées et plus célèbres, Charlotte et Emily, Anne a plutôt imprégné son écriture d'ironie et de sarcasme et était considérée comme la plus radicale des sours.
Elle a écrit sur le besoin des femmes de conserver leur indépendance, sous le couvert d'un pseudonyme masculin, Acton Bell.
Ses deux romans « Agnès Grey » (1846) et « La Locataire de Wildfell Hall » (1848) ont remis en question les structures sociales et juridiques de la Grande-Bretagne victorienne.
A découvrir
Après plusieurs déceptions, j’ai choisi de me plonger dans un roman dont, je l’espérais fortement, la lecture devait être une bulle de bonheur. Bon, ce roman n’est clairement pas celui que je préfère des sœurs Brontë (loin derrière Jane Eyre dont on retrouve pourtant plusieurs aspects), mais la plume est toujours là, de qualité et qui emporte le lecteur.
Bizarrement, j’ai au final bien plus pensé à du Jane Austen qu’aux autres romans des sœurs Brontë. A l’instar d’un Orgueil et Préjugés par exemple, dans Agnès Grey, point de surprise. On sait fort bien comment va finir le roman : notre jeune gouvernante si vertueuse ne peut que trouver le bonheur avec le seul homme dont elle est digne.
Là où Charlotte Brontë prête à sa Jane des défauts qu’elle essaie de combattre mais surtout une force de vivre, un appétit et une passion, l’Agnès d’Anne est beaucoup plus en retenue et quasi sans défaut. La vertu et la morale sont dès le départ des qualités indiscutables de la jeune fille : il faut louer le Seigneur, être digne de lui, modeste, vertueuse… Aucune envolée romantique dans sa relation à Edward, même si quelques doutes apparaissent parfois, alors que ses sœurs font subir à leur héroïne les affres de la jalousie. Nous ne sommes pas dans un roman gothique. Malgré son manque de charisme, Anne suscite néanmoins l’attachement du lecteur. C’est une jeune femme profondément bonne.
Alors, certes, on fait vite le parallèle entre la vie d’Anne et celle d’Agnès, dont d’ailleurs elle ne se cache pas. Même enfance, même expérience professionnelle, mêmes environnement familial. Ce roman est fortement ancré dans son époque et montre cette zone grise où les jeunes filles de bonne famille mais sans fortune devaient trouver leur place, mal considérées aussi bien par les employeurs que par leurs domestiques. Anne Brontë nous offre ici un formidable témoignage sur la position féminine de l’époque, laissant de côté toute mièvrerie.
Pas le meilleur roman des sœurs donc, d’autant que la construction est assez bancale : toute la première partie se déroulant chez les Bloomfield n’apporte pas grand-chose d’autre que de mettre en balance les difficultés qu’Agnès rencontrera chez les Murray. Mais j’ai tout de même vraiment apprécié cette lecture et j’ai bien envie de découvrir d’autres titres de la famille que je ne connais pas encore.
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2012/11/agnes-grey-anne-bronte.html