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Une femme disparaît, en plein Paris. Anonyme, introuvable, seul son enlèvement est avéré.
Lorsqu'Alex se réveille, elle est prisonnière, dans un entrepôt, à la merci d'un homme qui refuse toute explication. Et qui construit une cage, trop petite pour elle...
Pierre Lemaitre sait malmener son lecteur jusqu'à la dernière ligne, renverser les codes et les attentes, offrant une expérience de lecture à couper le souffle. Le combat de l'héroïne, l'entêtement de l'inspecteur, la mentalité de chaque personnage, tout est soigné, précis et à son juste équilibre. Un chef-d’œuvre.
La boxe. C'est ce qui fait tenir Tony à l'écart de ses potes de la rue et des problèmes de sa mère. Son oncle le soutient tant qu'il se tient à carreau, qu'il bosse au garage et qu'il porte les gants, oubliant dans ses moments la haine qu'il porte à travers lui à son père gitan.
Mais lorsque le compagnon de sa mère envoie celle-ci à l'hôpital, Tony ne peut taire son besoin de vengeance. Hors celle-ci ne peut s'exprimer sans l'aval des caïds de la cité.
Jérémie Guez porte un uppercut direct et sonnant au genre du polar. Avec une précision digne des grands et un sens aiguë
de l'empathie pour ses personnages, il vous emporte au plus plus épuré et au plus sombre du roman noir français.
Ils sont trois frères. Dans quelques heures ils leur faudra prier pour l'Aïd. Pour ne pas endeuiller toute la famille en cas d'attentat, ils iront prier dans une mosquée différente. Mais leurs chemins se sont séparés bien avant, et au cours du récit de ces quelques heures, c'est toute la contradiction d'un Pakistan moderne, avide de modernisme et profondément traditionnel qui s'exprime. Un Pakistan à l'heure américaine qui lutte contre ses provinces "corrompue" par l'attrait des extrémismes religieux, des régions frontières qui n'acceptent pas la main mise militaire sur leurs terres.
Dressant
des portraits poignants sur un fond de deuil permanent, Fatima Bhutto nous décrit le quotidien lourd de ces provinces sacrifiés par les uns, stigmatisés par les autres. Chaque personne est confronté à la perte des siens, de leurs rêves et de l'idéal de leurs pères. Chacun va devoir affronter en quelques heures le poids de leur passé, de leur choix, jusqu'à l'heure fatidique de la prière.
Fatima Bhutto, elle-même terriblement endeuillé par ces luttes fratricides, nous laisse face à l'implacable et sanglante réalité d'un pays déchiré.
Au travers de deux enquêtes, Thilliez nous brosse un terrible portrait de la violence moderne, accessible et manipulable.
Par le biais du cinéma, de l'image et d'un film aussi malsain que dangereux, ou sur les traces d'un découpeur de crâne ayant suivi la mort là où elle frappait en masse, les deux héros du nouveau Thilliez franchissent une nouvelle barrière de l'horreur humaine.
Des heures noires du Québec à l'apogée du règne moderne de l'image, vous n'en ressortirez qu'à bout de souffle.
Tideland, c'est l'histoire d'une petite fille, dont les parents sont ravagées par l'alcool et la drogue. C'est l'histoire d'un père hanté par ses souvenirs qui profite du décès de sa femme pour embarquer sa fille à la recherche de la maison d'enfance. C'est surtout l'histoire de la solitude d'une jeune fille où le vide se peuple de têtes de poupée, d'un garçon lobotomisé, de chasse au train et d'une sorcière à la carabine chargée.
Bouleversant, Mitch Cullin verse le chaud et le froid dans un roman poignant qui s'en va creuser loin dans la sensibilité des lecteurs.
A Zbluville, il y a les Zblucops, unité d'élite chargée de faire régner l'ordre... Mais lorsqu'on est une équipe de gros loosers et de bras cassés, difficile de rendre justice.
Zblucops, c'est le combat vaillant d'un morveux, d'un playmobil, d'une colérique, d'un samouraï renié, d'un vieux gringalet, d'un ripoux, d'un renard insignifiant et d'une tête de poisson, le tout sous la garde d'un commissaire hippopotame, tous plus incapables les uns que les autres.
Au fil des albums, ces pauvres zblucops seront confrontés à toute une armée de malfrat et à une société de sécurité
prête à tout pour les évincer de la ville.
Drôle, palpitant, débile et profondément attachant.
Enfant trouvée, oppressée par son absence d'origine, Lena est employée au service des empreintes digitales. Loin des grandes enquêtes et des médias, elle apprécie sa tranquillité asociale... jusqu'à ce que des bébés commencent à mourir en nombre, la plongeant dans l'engrenage d'une enquête lourde d'échos à sa propre enfance.
Un suspens diablement servi par une intrigue fine et une plongée dans les méandres psychologiques d'une héroïne que l'on ne peut abandonner avant la dernière page.
Un paquet de cigarette de luxe, dévoilé par une photographie officielle, suffit à placer un haut cadre chinois sous "shuanggui" à l'hôtel, en détention officielle mais non légale. Lorsque ce même cadre est trouvé pendu dans sa chambre, l'inspecteur Chen est invité à superviser l'enquête avec pour consigne de conclure au suicide.
Lorsque chaque mouvement peut faire de vous un obstacle au Parti unique, lorsque les cyber-citoyens organisent des chasses à l'homme au moindre soupçon de corruption, l'avenir de la Chine se dessine sous le signe de l'extrême prudence. Lorsque l'argent,
symbole du Capitalisme honnis, attise les convoitises autant qu'il brûle les doigts, il ne reste que le jeu des influences pour nouer et dénouer les affaires.
Une formidable immersion dans la Chine moderne, ses contradictions et sa poésie sous-jacente. Et qui de mieux que l'inspecteur Chen, policier avéré et poète à ses heures, pour avancer prudemment sur le chemin de la vérité, alors que tous les regards, des commissions de disciplines, des élus municipaux et des hauts cadres du partis convergent vers cette affaire.
Lorsqu'une messe noire écourtée laisse deux victimes dans un cimetière, le gardien ayant surpris les faits et une fillette de douze ans nue portant un crucifix à l'envers, les grands du royaume de France tremblent. La résurgence de diableries sera considérée comme une atteinte au pouvoir et une négation du pouvoir du Roi ! Le Chevalier Volnay et son acolyte de moine-savant le savent déjà : les fomenteurs à poursuivre seront aussi dangereux que les envoyés du Roi Louis XV qui se mêleront à l'affaire, à commencer par Sartine, lui-même.
A la fois polar parfaitement rythmé et fresque
historique peinte au vitriol, chaque roman de Barde-Cabuçon nous plonge dans les eaux d'un Paris sombre et grondant où la peur du peuple se mêle à la misère des bas-fonds, où la force des puissants se teinte des plus grands vices.
Generation Y
Si ce livre est intéressant pour entamer la débat, force est de constater qu'il ne livre en guise de synthèse qu'une série de lieux communs aux limites du cliché.
Comment stigmatiser toute une génération ? D'où viennent ces "traits de caractère" qui font l"horreur des générations précédentes ? Et comment ces générations précédentes sont la cause même de nos "déviances" ?
Pour le moins cette thèse a le mérite de reprendre un par un ces reproches sempiternelles des "vieux" de la génération X aux "jeunes" de la génération Y, leur fainéantise, leur insolence, leur manque d'ambition, leur égocentrisme, leur libertinage sans limite...
Reste que les propos glissent souvent du constat à la généralisation, sans aucune forme de légitimité. Trop souvent parigo-centré, les adages et explications ne valent que pour une frange ciblé des Y.
En tant que tels, nous ne nous y retrouvons pas à chaque cliché, ne gardant principalement que la précarité professionnelle d'une génération.