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6 Note(s) et avis
Beaucoup de ce qui pourrait être dit sur Ubik, du moins de ce que je pourrais en dire, me semblerait être une maladresse. Ce qui rend si beau, à mes yeux, l'objet, est justement de nous laisser si pantois qu'il nous prive du langage, qu'il nous laisse sans voix! Comme au bord d'un précipice ou au firmament d'une ascension dont les reliefs nous fascinent tant qu'on en oublie de prendre du recul...
Si Philip K.Dick est un grand auteur, ce dont je ne doute pas tant il illustre les paradoxes et les questions de son siècle, Ubik est sans doute l'un de ses grands livres.
Alors, lisez, lisez,
lisez Ubik, découvrez-le, dévorez-le pour mieux qu'il vous dévore!
Il est toujours étrange de constater que de nombreux livres, malgré les années qui inlassablement défilent et qu'ils semblent traverser sans prendre un pli, restent d'une brulante actualité.
Il y a cinquante ans l'auteur nous alertait dès les premières lignes : "tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation", ces paroles résonnent aujourd'hui avec une force presque ambivalente : cette maxime va-t-elle s'avérer de plus en plus vraie - au fur et à mesure notamment des retombées digitales sur l'univers social ?
Tout en gardant bien la saveur des années
soixante, cette œuvre semble presque s'"actualiser" et se décline avec une surprenante pertinence sur nos quotidiens bien des années plus tard. Une lecture frappante!
Si ce roman n'est peut-être pas encore un "classique", il a toutes ces chances pour le devenir...
Des émotions qui assaillent à la lecture, une grande histoire d'amour(s) - que je pourrais écrire avec une majuscule d'ailleurs -, et de nombreuses et vastes questions morales et philosophiques qui bourgeonnent au fur et à mesure du récit. Dans un tempo délicat et intimiste l'auteur tisse une étonnante toile et surprend par l'ampleur des sujets traités.
En ces temps troublés où la technologie pourrait vampiriser l'homme et où les questions transhumanistes commencent à sortir du terrier,
ce livre mérite d'être mis entre toutes les mains pour que chacun puisse, par la fiction, se promener dans les problématiques étranges du devenir humain dans un univers où le progrès rend tant (trop?) de choses possibles.
Voulez-vous sentir le souffle fiévreux du vent dans les arbres comme si votre vie en dépendait? La délicate odeur des bruyères comme si c'était un vertige de jouissance? L'odeur des humains comme celle d'une pesante menace?
Alors plongez dans ce magistral roman d'aventure qui n'a rien à envier aux péripéties d'Indiana Jones et qui fait passer les émissions télévisuelles de survie pour des promenades de santé!
Que demander de plus à cet iconoclaste groupe de lapins, qui non seulement nous mènent sur une haletante ligne de crête, mais qui nous font découvrir aussi leur culture
avec poésie? Embarquez avec eux!
Un vent subtil et tendre souffle sur la science-fiction avec une des premières traductions en volume de Ken Liu en langue française. Avec un grand sens de l'épique entremêlé d'une finesse des sentiments, sa plume qui va du tragique à l’humoristique sans peine mérite plus que de l'attention.
Un futur auteur "qui compte" ?
En tout cas les brefs tableaux qu'il nous livre ici sont vertigineux, on ne peut qu’espérer de prochaines livraisons aussi gourmandes !
6 Note(s) et avis
Ecumes, remous, brisants
Quel livre! Comme on écouterait le rythme de l'océan, son infinie tranquillité et l'étendue de ses nuances, on sent battre le cœur des voix que Virginia Woolf incarne ici avec une finesse pétrifiante.
Elle nous donne à entendre la musique de nos sentiments, de nos vies humaines fragiles, aussi bien que l'on peut écouter les murmures de la nature. Véritable envoûtement, la spirale du style de l'auteur nous emporte à la plus douce des dérives, et, tel un navigateur placide et profondément déterminé, nous donne à voir un merveilleux paysage littéraire qui est comme une photographie magnifique de notre espèce.