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Après Un océan d'amour avec Wilfrid Lupano, Grégory Panaccione revient en solo pour une BD là encore sans dialogue ou quasi, puisqu'ici les seuls à parler sont les animaux, notamment ces poissons étranges, dotés de deux jambes et deux pieds ! Comme le titre l'indique, l'action se déroule l'été, et l'on suit la jeune Lucie, en vacances en Italie dans un village en bord de mer, en Ligurie, où sa mère l'a déposée chez un couple d'amis. Sur la plage, elle devient amie avec un jeune du coin et assez rapidement des phénomènes étranges se produisent autour d'eux. Les deux vont donc aller explorer les environs et le passé... Les créatures et l'univers font penser à Miyazaki et la dernière partie est visuellement magique et jubilatoire.
Pourquoi chercher à faire plus quand on atteint le sommet dès son premier ouvrage et qu'on signe l'un des classiques de la littérature contemporaine américaine ?
Salinger s'est arrêté - a priori - là (hormis les nouvelles de Franny & Zooey) et laisse un roman parfait sur le passage à l'adolescence. À lire, relire et partager.
Steinkis comme les Editions çà et là, font partie des éditeurs indépendants que l'on peut suivre assez aveuglément. Parmi les pépites de dessinateurs un peu cachés du grand public, on trouve chez Steinkis, le fabuleux Alessandro Pignocchi (à découvrir notamment sur son blog puntish.blogspot.com).
Ce dernier n'est pas loin de ce que serait un Fabcaro écolo, les deux ayant comme points communs un penchant pour l'humour à degré élevé et les scènes qui se suivent avec le - quasi - même dessin, mais des dialogues différents. Dans les deux volumes de Petit traité d'écologie sauvage,
Alessandro nous plonge dans un monde où nos responsables politiques et les dirigeant(e)s de la planète, convertis à l'animisme jivaro, ont désormais un attrait incommensurable pour la vie dans la nature. Parallèlement, il nous fait découvrir les dialogues entre des mésanges qui observent les soubresauts de notre monde (la mésange bleue étant très portée sur le cannabis, et paradoxalement sur la bagarre !). Dernier protagoniste de ces mini-scènes, un anthropologue jivaro, qui observe le Français dans son habitat naturel et tente de décrypter tous ses comportements étranges. Le tout est jouissivement drôle, tout en dénonçant la vision occidentale unique et son absurdité.
S'il fallait une image pour illustrer ce premier roman, ce pourrait être la pochette du premier album de Korn : une petite fille sur une balançoire, nimbée de soleil et juste à côté d'elle, l'ombre d'un homme, inquiétante. Dans My Absolute Darling, Turtle, Julia de son vraie prénom, est un peu plus âgée : 14 ans. L'ombre inquiétante serait celle de son père, qui a développé avec elle une relation toxique. Et c'est lui, qui va incarner tout le suspens. Dès les premières pages, l'horreur et la tension sont là. Le huit-clos est instauré dans cette cabane, où le père et la fille vivent tous les deux. Mais au milieu de cette nature, dans cette ville de Californie, Mendocino, ultra boisée et ensoleillée, au milieu des armes que Turtle, manie avec aisance et entretient avec soin, la jeune fille veut s'envoler. Elle veut chercher et aspirer cette lumière, engloutie dans la noirceur... Cela nous donne un roman intense, parfois insoutenable, et assez indélébile. Un portrait d'une Amérique en marge, très actuelle, avec une héroïne absolue.
Rugby et dictature
Nous sommes en Argentine en 1978.
Il ne sera pas question ici de la coupe du monde de football, mais de rugby.
Nous sommes en pleine dictature (celle de Videla).
La junte militaire arrête tous les opposants, au sens très large, les torture et dans la plupart des cas les exécute. Les corps sont ensuite lestés de pierres et de béton avant d'être jetés par avion dans les eaux du Rio de la Plata. Mais certains corps mal lestés remontent à la surface. C'est le destin funeste qui attend l'un des joueurs d'un petit club de rugby de La Plata (dans la province de Buenos Aires). Et ses coéquipiers vont décider de résister à cette terreur imposée par la junte, quelles qu’en soient les conséquences...
Claudio Fava, journaliste et homme politique italien, a découvert cet épisode de l'histoire argentine dans un journal du pays. Il a ensuite imaginé ce qu'a pu être le quotidien de ces hommes à travers ce court récit direct, puissant et sans fioriture.