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L'histoire de Meiko et Taneda, jeune couple sans histoire, dans le Japon contemporain. Lui vivote de jobs alimentaires, elle est employée de bureau. Et leurs rêves sont déjà loin derrière eux... Comment tenter de les rattraper ?
Si le thème de la jeunesse et de ses problèmes est récurrent chez Asano, on se trouve ici avec une trame réaliste et crédible, parfaitement écrite et dessinée, où chaque émotion est familière et sent le vécu de l'auteur – à tort ou à raison, là n'est pas la question. L'important et qu'il réussit à le transmettre avec une force qui laisse un goût
amer dans la bouche après la lecture...
Peut-être le chef-d’œuvre d u génial Inio Asano, et sans doute l'un de ses titres les plus accessibles.
Un jour sur deux, Lubin n'a aucun souvenir de ce qu'il a fait la veille. Il se réveille systématiquement avec un jour de retard. Pendant ce temps, un autre prend sa place, et son corps. Un autre qui n'est pas lui. Ou peut-être que si... ? Victime de troubles de la personnalité, Lubin sent sa vie lui échapper alors que l'autre semble prendre le dessus...
Le propos pourtant complexe est magnifiquement traité ; la narration est impeccable malgré la nostalgie et le sentiment de perdition ambiants, et le trait parfaitement net ne gâche rien.
Une leçon de BD et une vraie aventure humaine.
En somme, une pépite.
Si l'on ne doit retenir qu'une seule adaptation littéraire en manga, je voudrais que ce soit celle-ci.
Impossible de ne pas connaître le mythe de Cthulhu, figure majeure de la pop culture ; en revanche, connaissez-vous le reste des œuvres de Lovecraft ? Les Montagnes Hallucinées sont peut-être le plus important récit de cet univers. Gou Tanabe, adapte le maître de l'horreur pour la seconde fois, après The Outsider en 2009, et confirme s'il en avait besoin son talent graphique. Textures, ombres et lumières, volumes : c'est visuellement incroyable, en plus d'être d'une très grande fidélité
au matériau d'origine. A lire absolument.
Wataru est un petit garçon tokyoite qui part vivre chez ses grands-parents, à la campagne, où une immense et mystérieuse forêt l'attire, inexorablement.
Que dire de plus ? Initialement prévu pour la jeunesse, la poésie et la beauté de ce livre en font une œuvre pour tous, surtout mise en perspective par les carnets de croquis de Taniguchi.
Ultime œuvre du premier mangaka primé à Angoulême et auteur incontournable de sa génération, on y retrouve son art, simple et magnifique, plein des couleurs qui manquent parfois au genre. Le seul reproche que l'on peut faire à ce récit est
d'être resté inachevé...
A lire comme un dernier cadeau de Taniguchi à ses lecteurs.
Encore un album sur la Révolution française ? Eh oui. C'est pas un peu lassant ? Alors, absolument PAS.
Si ce thème a été abordé – et l'est toujours – par pléthore d’œuvres, les auteurs prennent le parti de raconter cette période historique du point de vue de ses protagonistes, des inconnus plus ou moins illustres allant du polémiste pamphlétaire au jeune aristocrate de province qui découvre le faste de la vie parisienne, même en cette époque troublée... Car justement, la vie continue, et c'est à travers ce quotidien ordinaire que se révèle l'Histoire.
Côté dessin,
c'est aussi parfaitement génial. Le tumulte de Paris est parfaitement rendu par un trait qui, de loin, peut sembler bancal mais révèle en vérité la puissance graphique Grouazel, notamment sur les double pages illustrant les grands événements de la Révolution. Mention spéciale à celle de la prise de la Bastille – ouvrez l'album, vous verrez que j'ai raison.
Album marquant aussi bien par sa plume que son coup de crayon et, à l'heure où j'écris ces lignes, peut-être la meilleure BD de 2019.
En 2312, une pilote de vaisseau spatial capte un signal de détresse sur une lune perdue au fond de la galaxie et, contrainte d'aller voir ce qu'il se passe, entre dans une station de recherche abandonnée.
Dès les premières pages, c'est le trait de Ludovic Rio qui fait mouche. Un trait clair et efficace, qui sait parfaitement retranscrire l'ambiance un peu lourde et froide qui se dégage des lieux qu'on visite. Côté scénario, c'est bien ficelé, sans tomber dans les pièges habituels du genre. Sans vous en dire plus, l'exercice était risqué et l'auteur s'en tire sans prendre de risque,
certes, mais sans vaciller non plus.
Le résultat, c'est un très sympathique récit de SF, sans prétention et malgré tout plein de bonnes idées. Un bon moment en perspective.
L'adaptation du roman d'anticipation Manuel de survie à l'usage des incapables de Thomas Gunzig. Jean est agent de sécurité dans un supermarché, sans envergure et battu par sa femme. Suite à la mort plus ou moins accidentelle d'une caissière, les enfants de celles-ci vont chercher à se venger. Problèmes : ceux-ci sont de dangereux braqueurs, et, accessoirement, à moitié loup...
A travers l'histoire de Jean, c'est tout un monde dirigé par le copyright, les manipulations génétiques, et le marketing qui est décrit ici, avec force ironie grinçante et humour noir.
Les arbres ne nous ont pas encore livré tous leurs secrets, ça c'est certain. Ce qu'on imaginait moins, c'était qu'ils n'avaient pas voulu nous les livrer...
Décidément, il est bon de rappeler que Zep fait de la BD en dehors de Titeuf. Abandonnant son style cartoonesque pour un dessin plus réaliste, cet album est tout bonnement impeccable. Magnifique d'un point de vue graphique, puissant (et écolo) au niveau du scénario, voilà un de ces albums qu'on repose en se disant : « Quoi, déjà ? »
La vie quotidienne d'un enfant blond qui grandit entre la France, la Libye et la Syrie au milieu des années 80. Riad Sattouf nous livre ici l'ultime volume de son autobiographie, à l'âge de raison, en offrant une vision lucide et nostalgique de ce que fût la Syrie durant son enfance.
Un titre drôle, intelligent, touchant, vivant, poignant... Les qualificatifs manquent pour décrire ce chef d’œuvre. À lire absolument.
Du post-apo très rigolo (pas toujours)
90 ans après qu'une immense pandémie ait décimé la majeure partie de l'humanité, les peuples scandinaves sont manifestement les seuls survivants, en particulier les islandais qui ont verrouillé et isolé leur île dès les premiers symptômes de la maladie. Une équipe hétéroclite manquant clairement de moyens et mise sur pied un peu trop rapidement va alors retourner explorer le monde extérieur, désormais peuplé de trolls et autres créatures...
Et c'est une super aventure ! C'est un premier tome, prévoyez donc une assez longue phase d'exposition présentant les personnages et leurs relations, entrecoupée ça et là de planches documentaires sur leur univers. Le dessin un peu anguleux est coloré, expressif, et la mise en scène souvent inventive. Attention cependant : l'écriture générale a parfois tendance à faire passer les personnages et leurs défauts pour des bras cassés antipathiques... Il faut s'accrocher et passer un cap, ça vaut le coup !