Après avoir découvert Gilles Caillot avec Lignes de Sang et Immondanités, je m’offre un petit retour en arrière avec son livre qui a rencontré le plus de succès : L’apparence de la chair.
Sylvie Branetti, capitaine de police sur Lyon, est une femme anéantie. Elle a été personnellement impliquée dans l’affaire du « Tanneur », un serial killer qui dépecé la peau de ses victimes afin de s’en servir pour « habiller » d’autres corps eux-mêmes écorchés et ainsi de suite (vous me suivez ?). Après une période d’hospitalisation dans un établissement psychiatrique elle
tente tant bien que mal à se maintenir à flot.
15 ans après, le tueur en série refait surface, elle n’a plus qu’une idée en tête : le coincer pour de bon. Elle sera aidée pour ça par Paul, un ancien amant, travaillant lui aussi à la PJ de Lyon.
Voici donc ma troisième lecture d’une œuvre de Gilles Caillot et je peux maintenant confirmer ce que je présentais déjà : l’auteur a vraiment un style qui lui est propre. Très efficace et dynamique. Les chapitres sont courts et le rythme est soutenu. Il y a aussi beaucoup de dialogues.
Il faut cependant noter qu’il y a tout de même un peu moins d’action et d’horreur que dans les deux autres titres cités plus haut. L’apparence de la chair donne plus dans le thriller psychologique et, de ce fait, est plus accessible qu’Immondanités par exemple (qui lui, peut choquer les âmes les plus sensibles d’entre nous).
Le personnage de Sylvie est à fleur de peau, et on sent qu’elle peut basculer à tout moment dans la folie. L’intrigue est complexe, on a l’impression d’être dans un labyrinthe où l’auteur se plait à nous promener parfois, nous perdre souvent, pour nous apporter un final des plus déstabilisant.
Avec Gilles Caillot le frisson est garanti ! C’est encore Franck Thilliez qui en parle le mieux, voici un extrait de la préface qu’il a écrit pour le livre : « J’ai toujours aimé les histoires à tiroirs. Celles qui se complexifient au fil des récits, qui nous éloignent de nos convictions, qui remettent en cause nos déductions et nous attirent irrémédiablement au fond du gouffre creusé par l’auteur. »
Mr Caillot s’impose donc en valeur sûre du suspens et de la terreur !
http://dubruitdanslesoreilles-delapoussieredanslesyeux.overblog.com/chronique-de-l-apparence-de-la-chair-de-gilles-caillot
L'apparence d'un polar
Si le roman démarre sur les chapeaux des roues et que l'auteur sait nous communiquer son enthousiasme à plonger dans un univers glauque, la distance n'est pas tenue et la fin s'émiette en une multitude de flashs sans queues ni têtes.
Faute impardonnable aussi, les dialogues sont d'une lourdeur invaincue, sans aucune spontanéité.
On peut-être surpris de la recommandation de Franck Thilliez qui, dans ses propres romans, pousse l'exigence de crédibilité à son paroxysme.
Au crédit des deux auteurs, l'univers du roman reste soigné et l’immersion dans Lyon est au rendez-vous. Il ne manquait qu'un peu de solidité à la matière pour combler le suspens mis en place.