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Stella fait des miracles. Au sens propre. Elle guérit malades et paralytiques, comme dans la Bible. Le Vatican est aux anges, pensez donc, une sainte, une vraie, en plein vingt et unième siècle ! Le seul hic, c'est le modus operandi : Stella guérit ceux avec qui elle couche. Et Stella couche beaucoup, c'est même son métier... Pour Luis Molina, du Savannah News, c'est sûr, cette histoire sent le Pulitzer.
Pour le Vatican, ça sentirait plutôt les emmerdements. Une sainte comme Stella, ça n'est pas très présentable. En revanche, une sainte-martyre dont on pourrait réécrire le passé... Voilà un travail sur mesure pour les affreux jumeaux Bronski, les meilleurs pour faire de bons martyrs. A condition, bien sûr, de réussir à mettre la main sur l'innocente Stella. C'est grand, l'Amérique. Avec sa galerie de personnages excentriques tout droit sortis d'un pulp à la Tarantino et ses dialogues jubilatoires dignes des frères Coen, Joseph Incardona fait son cinéma.
Stella et l'Amérique.
Irrésistible, Stella vend ses charmes et les miracles fleurissent comme autant de mystères.
Stella et l’Amérique, c’est un ballon poussiéreux gonflé de proto'd’azote et de tendresse abrasive au pays des rednecks, ça voltige et ça claque, des images plein la caboche, des gueules et des secousses, l’écume pimenté d’un shaker brillamment dosé.
Un de ces roadtrips déjantés mitonnés aux néons du Pulp & du Noir, aux humanités saltimbanques qui craquent le vernis.
Diablement jouissif, délicieusement excessif et malicieux, Joseph ncardona bouffe les cadre fantasmés de l’oncle Sam et c’est un petit miracle aussi grinçant que jubilatoire.