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Dans toutes les histoires d'amour se rejouent les blessures de l'enfance : on guérit ou on creuse ses plaies. Pour comprendre la nature de sa relation avec Guillaume, Clotilde Mélisse observe les souvenirs qu'elle sort de sa tête, le temps d'un voyage en train direction Heidelberg. Tandis que par la fenêtre défilent des paysages de fin du monde, Clotilde revient sur les événements saillants de son existence.
La découverte de la poésie dans la bibliothèque maternelle, le féminicide parental, l'adolescence et ses pulsions suicidaires, le diagnostic posé sur sa bipolarité. Sa rencontre, dix ans plus tôt, avec Guillaume, leur lien épistolaire qui tenait de l'addiction, l'implosion de leur idylle au contact du réel. Car Guillaume est revenu, et depuis dix-sept mois Clotilde perd la raison. Elle qui s'épanouissait au creux de son célibat voit son coeur et son âme ravagés par la résurgence de cet amour impossible.
La décennie passée ne change en rien la donne : Guillaume est toujours gay, et qui plus est en couple. Aussi Clotilde espère, au gré des arrêts de gare, trouver une solution d'ici le terminus.
Pauvre folle.
Dans un train filant vers Heidelberg en Allemagne, la cinquantaine dans la lunette Clotilde déroule les fragments d’une vie, ses passions, des souvenirs posés là, léger et grave à la fois, éclairés bien souvent.
Un exercice de haute volée décapant de liberté, trempée dans l’encre d’un humour cinglant d’auto-dérision, un sens de la tournure acéré, cette faculté à broyer le réel en confetti, les relations, les amours impossible, ces illusions qui nous illuminent, l’enfance et les chimères du passé.
Pauvre folle, comme le bazar incisif et détonnant d’une vie qui s’étale par petites touches entre candeur et clairvoyance, patchwork délicieux de lucidité comme d’intelligence, qui dit avec une jouissance corrosive les contours d’une femme et ses complexités à lucarne du monde d’aujourd’hui.