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Depuis 150 ans, cette pauvre Emma Bovary souffre et pleure dans cent, dans mille villages et villes de France. Parce qu'elle ne sait pas vivre, ni aimer, elle rêve ses amours et sa vie. Et cependant elle est belle, sensuelle, audacieuse. Mais une imagination déréglée, l'exaltation romanesque, un époux médiocre et obtus, l'absurde goût du luxe et des amants méprisables vont l'entraîner dans la ruine et une mort affreuse.
Pour diriger cet « orchestre des instincts et des sentiments féminins », qu'est selon lui Madame Bovary, Flaubert souffre mort et passion, à la fois grand prêtre et martyr de l'art, du style et de la beauté. Mais derrière la perfection du chef-d'œuvre apparaissent la crudité, la violence et l'érotisme, comme dans un roman d'aujourd'hui.
Œuvre intemporelle
Emma épouse Charles Bovary, Médecin de campagne, mais petit à petit ses espoirs sont déçus et ses ambitions condamnées car elle rêve de la Haute société. Charles est le véritable héros de ce récit : aimant, gentil, persévérant, tempéré, simple mais sans ambition. Emma, quant à elle, est capricieuse et légère mais avant tout elle est malheureuse car elle est pleine d’illusions sur ce que devrait être sa vie. Même si certains trouvent incompréhensible de lire un roman où l’héroïne s’ennuie, Flaubert nous offre, ici, une peinture sociale caricaturée et une galerie de portraits. Je pense qu’on ne peut apprécier la véritable richesse de ce roman à n’importe quel âge car c’est avant tout un classique romantique et il faut voir un peu plus loin que l’intrigue. Le style de Flaubert est un vrai régal et son écriture est d’une réelle virtuosité.