Superbe roman, empreint d’authenticité, l’auteure maîtrise le sujet car elle le « subit » au quotidien.
Sujet rarement abordé, ici le thème des maladies génétiques, qui ne donne jamais au lecteur l’impression de tomber dans le voyeurisme, et lui permet de mesurer le cataclysme qui peut se produire à l’annonce d’un diagnostic de ce type au sein d’une famille (surtout quand il se solde par un deuil).
La construction du roman est divisée en cinq parties, chacune illustrant le sentiment qui prédomine, choc, déni, colère, reconstruction, acceptation.
Passionnant de bout
en bout, même pour les néophytes en basket, la rencontre de Léa, véritable battante qui a tout sacrifié à son sport ainsi que des autres membres de sa famille, (dont l’un est fauché en pleine jeunesse), se révèle profondément émouvante, je retiendrai surtout le rapprochement inespéré entre les deux sœurs qui est pour moi l’un des plus beaux passages.
Ode à la vie, à sa fragilité, au souvenir, à la force qui peut animer n’importe qui, à l’amitié, à la transmission, ce roman séduit par sa sincérité et sa foncière humanité.
La force de se réinventer
Dans ce roman, on sait dès le début que quelque chose de tragique va se passer et malgré quelques espoirs, le drame frappe vite.
En effet, dans ce roman, on suit Léa athlète de haut niveau en basket qui va voir sa vie bouleversée, chamboulée en un rien de temps.
A peine vient-elle d’avoir la réponse pour intégrer l’Insep que son rêve s’effondre. Léa vient de perdre son père. En deux secondes, sa vie n’a plus d’enjeu. Les deux seules choses qui faisaient vibrer son quotidien ne sont plus qu’une illusion. Léa ne verra plus jamais son père et ne pourra plus jamais jouer au basket.
Comment reprendre goût à la vie quand on a perdu l’essentiel ?
Comment se remotiver et avoir envie d’avancer ?
Comment remonter la pente lorsque l’on a perdu un être cher ?
Léa va se buter sur d’autres chemins, bien plus périlleux, et rencontrer d’autres personnes qui lui permettront un certain temps de se retrouver dans sa bulle. Oui mais à quel prix ? En jouant, Léa met en péril sa vie. Si elle ne peut plus jouer c'est parce qu'elle souffre du syndrome de Marfan : une maladie génétique.
Ce roman est un véritable ascenseur émotionnel, il nous fait vivre incontestablement les montagnes russes. On s'y jette à cœur et à corps perdu sans hésitation. On est pris dedans avec la gorge nouée à chaque page tout en se laissant bercer par l'humour des personnages.
« Le syndrome du Spaghetti » est un roman intelligent sur la perception des émotions face au deuil à travers ses différentes étapes, sur la maladie mais aussi sur l’effondrement des rêves.
PS : Marie Vareille a écrit ce roman en hommage à son père qui lui-même est victime du syndrome de Marfan ainsi que Marie elle-même.