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Lélia était calme et radieuse comme le ciel. Sténio fit apporter la harpe et lui chanta ses hymnes les plus beaux. Pendant qu'il chantait, la nuit descendait, toujours lente et solennelle, comme les graves accords de la harpe, comme les belles notes de la voix suave et mâle du poète. [...] A peine une ligne blanche perdue dans la brume se dessinait au pourtour de l'horizon. C'était la dernière lueur du crépuscule, le dernier adieu du jour.
Si George Sand demeure illustre pour ses romans champêtres, on sait bien moins en revanche qu'une œuvre aurait pu la placer parmi les plus grands écrivains romantiques de sa génération. Cette œuvre est sans aucun doute Lélia (dans sa première version). La mélancolie du personnage principal est évoqué avec un tel lyrisme qu'il est difficile de ne pas être époustouflé(e) par la beauté de son style.
La vision féminine de George Sand du spleen et certains codes traditionnels qu'elle remet en question confèrent également à ce volume une modernité sans précédent. Les annotations de Pierre Reboul desservent parfois hélas ce titre, mais à sa lecture nous ne pouvons que nous rappeler pourquoi Dostoievski rendit hommage à cet écrivain avec tant de ferveur.