Robert Goddard a l'art de construire des romans à la fois à suspense et historique nous faisant voyager en Europe et dans le temps.
On y découvre Madère et l'Angleterre sous Edouard VII et avant l'ère Thatcher à travers 2 personnages et un secret à élucider.
Malgré un début parfois long sur les intrigues politiques, on est vite pris par l'histoire et même les deux récits qui s'imbriquent.
Un excellent moment de lecture pour les amateurs de polar psychologique

Ce roman original et bien construit m'a beaucoup plu. Deux voix s’entremêlent ici, celle d'Edwin et celle de Martin, qui cherchent à plusieurs années d'intervalle la vérité sur une affaire identique. Le personnage de Martin, parfois agaçant avec notamment sa faiblesse face à Ève et sa naïveté, va tenter de rendre à Edwin, mort depuis plusieurs années, sa dignité et son honneur. Y parviendra-t-il ? Vous le saurez en lisant ce roman qui souffre malheureusement d'une légère longueur dans les 100 dernières pages. Un bon moment de lecture encore grâce à cet auteur dont je vous conseille aussi les deux autres livres " Heather Mallender a disparu " et " Par un matin d'automne ".

• Passionnant

Je découvre l'auteur, et j'avoue que je commence à devenir fan de cet écrivain récemment republié chez Sonatine..

Son roman, long, n'est jamais lassant. Les personnages sont bien campés, et l'auteur nous fait facilement naviguer entre l'Angleterre d'Edouard VII et celle de 1977. On y croit.

Et je me suis sentie en plein coeur de l'action et de la recherche de ce fameux secret.

Alors certes, le personnage principal, Martin Radford, est un peu "bécasson" parfois. Disons qu'il préfère boire de bonnes bières au pub le plus proche plutôt que de réfléchir 30 secondes à l'énigme. Mais il n'en est ainsi que plus humain. J'ai eu plusieurs fois envie de lui dire : "Mais regarde dans quelle position tu te mets !" sans pour autant être agassée. Au contraire, je poursuivais ma lecture.

Car l'auteur écrit si bien, que je me suis laissée prendre au charme de sa plume.

Et puis dans ce roman, le personnage qui incarne le Mal le fait tout en finesse, en manipulant les gens intelligemment mais diaboliquement. Il n'y a pas d'issue.

Je ne vous en dis pas plus, au risque de vous dévoiler le fin mot de l'histoire.

L'image que je retiendrai :

Celle du personnage d'Elisabeth, d'abord jeune fille passionnée puis grand-mère digne et fidèle devant l'adversité. Je veux vieillir comme ça.....

• XXe siècle

... pour ce roman. La confrontation universelle entre la probité/l'honneté et l'opportunisme/la venalité, vu à travers tous les personnages de ce très bon récit. J'ai passé un excellent moment de lecture !

Des personnages attachants, des réalités historiques (romancées), un construction parfaite (peu de longueurs/lenteurs), une traduction savoureuse (c'est rare) ...

Je vous recommande cette rencontre ...

Ce qui est intéressant dans ce roman, ce n'est pas tant l'intrigue qui n'est pas très haletante que la construction du roman et l'atmosphère de l'entre-deux guerre. Ecrit à la première personne par deux narrateurs dont les récits s'emboîtent, Martin et Edwin à travers son journal, nous nous interrogeons sur la véracité de ce que nous lisons tout en nous agaçant de la naïveté de Martin face au sexe faible qui, ici, est bien plus fort que lui. L'effet miroir de l'histoire des deux hommes, et notamment de leurs liens respectifs avec Alex et Gerard est très intéressant. Et étrangement, moi qui n'aime pas le mélange fiction/réalité, je n'ai pas été gênée du tout par l'intrusion de Churchill ou de Lloyd George. On comprend vite que le but de Robert Goddard est de dénoncer ce qu'est devenue la politique et même plus généralement, de regretter une certaine innonence disparue après la première guerre mondiale. On sent une nostalgie pour une politique basée sur des idéaux qui est bien représentée par le passage de flambeau entre Emmeline Pankhurst , la célèbre suffragette et sa fille Christobel qui n'est pas un personnage sympathique ici. D'ailleurs le seul personnage qu'on peut vraiment aimer et admirer dans ce roman est Elizabeth, l'octogénaire et ancienne fiancée d'Edwin qui fut surtout une suffragette passionnée.