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C'est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu'au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.
Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l'autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l'existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l'espoir fou que tout s'arrange un jour.
Il n'a pas bougé. Et, en même temps, il m'a prise dans ses bras. Avec ses yeux.
La phrase de l'autrice lors de la présentation de son livre m'a tout de suite séduite : « Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère, celle des parents, et celle des cadavres. » Ça résume tout !^^ Pour aller plus loin, c'est l'histoire d'une famille dysfonctionnelle : le père est chasseur et la mère est totalement transparente et soumise à son mari. Son petit frère et elle subisse un grave traumatisme, à six et dix ans, lui débloque totalement et elle veut lui faire revenir sa joie de vivre.
C'est un premier roman de la part de l'autrice et je tiens à la féliciter pour celui-ci car il est réussi ! Il est très beau, très prenant et captivant ! C'est une histoire de famille, comme je commence à les aimer. Nous suivons la fille ainée de la famille, qui souhaite redonner le sourire à son petit frère et qui subit la pression de son père sur le fait d'être une fille. Elle se lance dans sa vie d'adolescente la tête la première en voulant prendre ses distances avec un père violant, une mère invisible et soumise.
Un roman très prenant,coup de poing et d'une violence douce.