Juste pour le plaisir, comme sur une notice ou un bandeau, dire que Alexandre Labruffe est sans doute l'un des "écrivains les plus doués de sa génération". On blague, mais Labruffe est vraiment doué. D'un style, déjà, reconnaissable immédiatement, ce qui est précieux. D'un sens de l'histoire, aussi, la petite qui se glisse dans la plus grande, un détail une anecdote. D'un sens de l'humour, ici plutôt de la dérision parfois, un goût acidulé et désabusé.
Pour changer, on ne va pas chercher le père, mais l'oncle. Pas le sien, celui de sa compagne.
Avec une tournure à l'obsession,
pris dans les encoignures d'une histoire en pelote à détricoter, Alexandre Labruffe se mue dans la peau de l'enquêteur compulsif.
Un oncle congelé dans les tiroirs de la mémoire, c'est une histoire, sous sa plume ça devient une affaire. Cold Case. Le titre, déjà. Formidable.
L'art du mot, de la formule, de la poésie qui vient recouvrir les silences et admonester les non-dits. L'art de la joute avec la mémoire tapissée de trous. L'art de la recherche d'une vérité enfouie sous des kilos de glace. Labruffe ne joue pas même s'il semble s'amuser, Labruffe ne bluffe pas, il libère.
Cette quête du maillon primordial, cette envie d'en découdre avec les oublis, de nécessité faire loi, chercher le loup dans les détails, ouvrir des brèches pour se glisser dedans. Voilà tout le sel de ce Cold case pas comme les autres. Non pas un fait divers vulgaire, mais une vulgate du fait d'hiver.
A la manière d'un Echenoz, peut-être, Alexandre Labruffe se taille une place de prince dans le panorama de la littérature française, une saveur unique, un lien indéfectible avec son lecteur. Lire Labruffe, c'est lire Labruffe. Point.
Cold case
Juste pour le plaisir, comme sur une notice ou un bandeau, dire que Alexandre Labruffe est sans doute l'un des "écrivains les plus doués de sa génération". On blague, mais Labruffe est vraiment doué. D'un style, déjà, reconnaissable immédiatement, ce qui est précieux. D'un sens de l'histoire, aussi, la petite qui se glisse dans la plus grande, un détail une anecdote. D'un sens de l'humour, ici plutôt de la dérision parfois, un goût acidulé et désabusé.
Pour changer, on ne va pas chercher le père, mais l'oncle. Pas le sien, celui de sa compagne.
Avec une tournure à l'obsession, pris dans les encoignures d'une histoire en pelote à détricoter, Alexandre Labruffe se mue dans la peau de l'enquêteur compulsif.
Un oncle congelé dans les tiroirs de la mémoire, c'est une histoire, sous sa plume ça devient une affaire. Cold Case. Le titre, déjà. Formidable.
L'art du mot, de la formule, de la poésie qui vient recouvrir les silences et admonester les non-dits. L'art de la joute avec la mémoire tapissée de trous. L'art de la recherche d'une vérité enfouie sous des kilos de glace. Labruffe ne joue pas même s'il semble s'amuser, Labruffe ne bluffe pas, il libère.
Cette quête du maillon primordial, cette envie d'en découdre avec les oublis, de nécessité faire loi, chercher le loup dans les détails, ouvrir des brèches pour se glisser dedans. Voilà tout le sel de ce Cold case pas comme les autres. Non pas un fait divers vulgaire, mais une vulgate du fait d'hiver.
A la manière d'un Echenoz, peut-être, Alexandre Labruffe se taille une place de prince dans le panorama de la littérature française, une saveur unique, un lien indéfectible avec son lecteur. Lire Labruffe, c'est lire Labruffe. Point.