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Si on veut, c'est Marseille et on l'appelle Mahashima. Legudo, ce sont les Goudes. Et Manosque se dit anosaka. Les collines, en tout cas, n'ont pas beaucoup changé. À Mahashima, longtemps capitale d'un royaume sans importance, Ryoshu mesure son bonheur de vivre heureux dans une ville heureuse. Un matin, il se met tout de même en marche pour aller revoir, non loin, les paysages de son enfance. En suivant le rivage, en gravissant les collines, il se remémore la période de troubles qui a marqué sa jeunesse, puis ce caprice du pouvoir à l'origine de la plus belle saison qu'on ait connue?: le déplacement de la capitale, quand Mahashima fut subitement abandonnée par les puissants.
L'histoire a peut-être lieu dans le futur, mais on y voit des pans entiers de notre époque, des clans guerriers, comme dans le Japon médiéval, et une lumière qu'on avait oubliée. C'est un monde renversé sans violence, ou presque, et qui retrouve son équilibre en ayant renoncé à durer toujours.
Le Pas de la Demi-lune
Dans un monde lavé de pouvoirs et des conflits du passé, cette ville pourrait être Marseille, elle en a les contours et les senteurs, elle s'appelle ici Mahashima. Balade japonaise qui ravive les mémoires, sur les sentiers provençaux d'un monde redéfini, Le Pas de la Demi-lune.
Beauté étrange et fascinante, douceur lancinante, irisée des visages et des paysages de l'enfance, où l'imaginaire côtoie les sentiers du réel, ce texte vibre d'une grâce folle et contemplative, de couleurs comme autant d'éclats indigo sur des rivages apaisés, de l'équilibre précaire et fragile des mondes que l'on espère mais que l'on sait éphémères.
Un texte formidable d'évocations, troublant d'apesanteur, politique et poétique, dédale soyeux de visages, d'échos comme de souvenirs, une petite bulle intemporelle à l'abri des remous du passé.