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Acteur adulé par le tout-Hollywood, reconnu par ses pairs et aimé du public, William Baker s'est brûlé les ailes aux feux de la célébrité. L'alcool, la drogue, le sexe ont eu raison de son physique de jeune premier et de sa lucidité. Mais c'est un accident, stupide mais grave, qui a mis un terme à sa carrière. Après quelques mois de coma et une blessure qui le fera boiter pour toujours, il décide de reprendre sa vie en main, de s'éloigner des strass et des paillettes pour recommencer à zéro, au calme, à Martha's Vineyard.. A peine arrivé sur l'île pour prendre possession de la
superbe propriété qu'il a achetée sur internet, il tombe sous le charme d'une new-yorkaise de passage, le belle Lisa Hamilton. L'attirance est réciproque, ils passent le week-end ensemble et se quittent difficilement. Mais c'est pour mieux se retrouver car, quand William demande à Lisa de venir vivre avec lui sur l'île, elle lâche tout à New-York et le rejoint sans trop y réfléchir. Pourtant, si leur amour est aussi sincère que passionné, ils cachent l'un et l'autre de terribles secrets qu'ils ne sont pas encore prêts à livrer. Leur bonheur naissant résistera-t-il aux révélations, que tôt ou tard, il faudra faire ?
Tout cela commence comme une remise en question : un homme décide de changer de vie, de se détourner de la superficialité d'Hollywood pour revenir aux vraies valeurs après s'être fourvoyé et désillusionné dans le monde désincarné du cinéma. Cela continue comme une bluette sentimentale : le même homme tombe amoureux au premier regard d'une jeune fille en détresse et comme la vie est parfois bien faite, elle l'aime en retour et ils vivent une tendre passion comme en rêvent tous les abonnés de Meetic, la langue pendante. Et puis, tout déraille...La jeune fille dissimule un secret qui touche au surnaturel. L'homme est choqué mais finit par s'habituer à cette présence du fantastique dans sa vie jusqu'à ce que tout dérape à nouveau. Une enfant disparaît et nous voilà en plein polar, avec enquête, soupçons, shérif vieillissant, suspects insaisissables, mort brutale, etc. Et, tout finit par une dernière révélation, un brin saugrenue, qui conclut une histoire qui laisse pantois de perplexité.
Christophe PAVIOT aime le mélange des genres, c'est indéniable et ce n'est pas un défaut. Cependant, pour que cela soit réussi, il faut de la maîtrise et ici il n'y en a point. On ne peut pas décider de faire du fantastique, l'introduire par quelques indices éparpillés ça et là et ensuite le traiter par dessus le stylo (ou le clavier) comme si tout était normal. Cette partie est donc quelque peu ratée et sans intérêt. S'ajoutent un style « spécial » avec un sens de la métaphore qui frôle le ridicule (il se sentait inutile comme une maison calcinée), un vocabulaire parfois grossier qui tombe comme un cheveu sur la soupe (le mot bagnole utilisé à l'envi) et des rebondissements artificiels (la dernière révélation de William en étant le summum).
Mais tout n'est pas à jeter dans ce livre d'ambiance. Les personnages sont assez attachants et on les suit finalement avec plaisir et sans ennui. Et, la cerise sur le gâteau, le point essentiel qui fait que l'on reste sur une note positive, c'est bien sûr Marta's Vineyard. Les paysages, l'atmosphère, le climat, les habitants sont si bien rendus qu'on à l'impression d'y séjourner soi-même. L'île, personnage à part entière, est magnifiquement , voire amoureusement, décrite et participe à l'envie d'aller jusqu'à la fin de l'histoire.
Bilan mitigé donc pour un auteur qui n'a pas su aller jusqu'au bout de ses idées et finalement déçoit.
Pierre et Florian ont partagé leur adolescence, meilleurs amis du monde, jusqu'à ce que la vie les sépare. Trente ans plus tard, ils ont grandi, vieilli, et les revoilà, sur les routes pour un voyage de retrouvailles. Chacun se raconte, évoquant amours, famille, travail, échecs et réussites, doutes et espoirs. Pierre est censé honorer des rendez-vous professionnels mais les deux hommes font une rencontre qui va les détourner de leurs projets initiaux. Au détour d'un chemin, ils tombent sur la comtesse Emiliana di Castelcampo, vieille dame aussi sympathique que fantasque qui les emmène
dans son château en ruines, arche de Noé pour animaux et humains en détresse, propice à la bonne humeur et aux confidences les plus intimes.
Aux anges, le dernier-né du délicieux Francis DANNEMARK, est un melting-pot de sentiments positifs qui prône l'amitié indéfectible, l'amour partagé, l'optimiste à toute épreuve. C'est un bonbon doux et acidulé que l'on déguste comme un cadeau qui fait du bien au moral, qui redonne foi en la nature humaine. Si le propre des romans et de nous faire découvrir des histoires et des personnages, ceux de l'auteur belge ont ceci en plus que l'on a envie de s'y inviter, d'entrer dans l'histoire, de se mêler aux personnages, de profiter de leurs conseils, de se nourrir de leur amitié et, surtout, de ne jamais les quitter. Pourtant, il faut se résoudre à tourner la dernière page, à laisser Pierre, Florian, Emiliana et tous les autres à leur vie et à leur bonheur. Mais on le fait, avec un nouvel optimiste, de nouvelles raisons d'espérer que tout est possible et qu'il existe quelque part un de ses endroits enchanteurs où la vie est douce et facile.
Un grand merci à Francis Dannemark pour sa confiance et sa gentillesse.
Brillante avocat new-yorkaise, Sandra Denison vient d'être nommée associée du prestigieux cabinet pour lequel elle travaille. Elle aimerait fêter cette promotion avec Mark, son amant et collègue mais l'homme s'esquive, il n'est pas libre, il a promis à sa femme de rentrer tôt. C'est donc avec Claire, sa meilleure amie qu'elle passe une soirée à la fois nostalgique et alcoolisée. Après le départ de Claire, Sandra décide de remettre de l'ordre dans l'appartement avant de se coucher. Elle tombe ainsi sur le téléphone portable oublié par son amie et ne peut s'empêcher d'y jeter un
coup d'oeil. Sa curiosité est « récompensée » par la révélation d'une immonde trahison. Effondrée, la jeune fille se rend chez Claire bien décidée à régler ses comptes mais c'est pour trouver Mark égorgé dans le lit et le corps de Claire défenestré. Le choc est terrible mais le cauchemar ne fait que commencer, de douloureux souvenirs se réveillent :son enfance malheureuse auprès d'un père trop souvent absent et d'une mère dure et aigrie, l'incendie de la maison familiale, la mort de sa mère brûlée vive, le fiasco de sa première expérience amoureuse.
Impossible de parler de ce thriller sans prendre le risque de révéler le procédé soit disant original et machiavélique qu'a trouvé Suzanne STOCK pour mener son lecteur de révélations en fausses pistes jusqu'à un dénouement qui se veut surprenant. Mais imaginons qu'une Mary Higgins Clark vieillissante et un Stephen King sous ecstasy se soient réunis pour écrire à quatre mains une histoire bancale et laborieuse, Mary y allant de sa touche glamour pour décrire des héros brillants, beaux et toujours vêtus avec goût et Stephen ajoutant la note de fantastique tendance gore, cela donnerait cette romance sanguinolente pas très aboutie.
Certains passages sur le couple, la culpabilité, le déni sont peut-être dignes d'intérêt mais noyés dans un flot de flash-back, de visions hallucinées, ils en deviennent trop secondaires pour retenir l'attention. Le lecteur peu habitué à ce genre de littérature y trouvera peut-être son compte mais le fan saura démêler assez vite les ficelles narratives et ne sera donc pas surpris par le dénouement. De bonnes idées, une écriture agréable, il ne manque qu'un peu de maîtrise et de maturité. La prochaine fois peut-être ?
Les clients sont nombreux, en cet hiver venteux, à se presser dans le centre de thalassothérapie breton où Guillemette est masseuse. Venus de tous horizons, ils sont là pour prendre leur habituelle dose de détente comme Mona Gutman, riche vieille dame qui garde bon pied bon œil malgré les 65 ans et quelques qu'elle veut bien avouer. Certains sont venus pour se retrouver, loin d'une vie familiale et professionnelle trépidante, comme Marion et Thomas qui tentent de faire rejaillir la flamme d'un amour étouffé par la vie quotidienne. D'autres n'ont pas choisi de faire une cure : Iris,
odieuse working girl, forcée au repos en attendant un financement qui lancera sa carrière outre-manche ou Victor, le fils de Mona, venu à la demande insistante de sa mère et bien décidé à lui soutirer les 500 000 euros dont il a besoin pour finaliser son dernier projet. Sous les yeux de Cyril, l'impavide réceptionniste, ce beau monde se fait masser, doucher, envelopper, bichonner, inconscient du privilège que cela représente pour une femme comme Claudine. L'heureuse gagnante du concours « La Laitière » a quitté son lotissement de Trappes, ses enfants exigeants, son mari récalcitrant, et compte bien profiter de ce séjour en solitaire pour ne penser qu'à elle. Guillemette, qui d'habitude n'a pas son pareil, pour dénouer les tensions, assouplir les muscles, calmer les douleurs, est totalement déconcentrée. Son père vient de lui révéler un douloureux secret de famille qui lui met le cœur et la tête à l'envers.
Un roman choral comme on les aime ! Une bouffée d'air frais qui compte son lot de rebondissements, d'amour, d'amitié, de bonheur et de larmes. Dans le microcosme de cet hôtel huppé se croise le meilleur comme le pire : des personnes qui cachent leurs failles sous un sourire de façade ou un caractère de cochon, des gens sûrs d'eux en apparence, d'autres moins à l'aise. La thalasso, moment de lâcher-prise par excellence, va les faire se questionner, réfléchir sur leurs désirs, leur avenir, le sens de leur vie et peut-être sauront-ils se découvrir et pourquoi pas changer.
Tous les personnages sont attachants et on les voit avec plaisir se dépatouiller dans leurs contradictions et réagir au grain de sable qui vient enrayer une vie jusqu'alors bien huilée.
Elise TIELROOY, que l'on connaît surtout pour son travail de comédienne, signe ici un premier roman plein de fraîcheur et d'optimisme qui sait allier légèreté de ton et propos plus graves. Une belle réussite où l'on apprend que le bonheur est accessible à condition d'avoir le courage de le vivre. Un coup de cœur !
A la mort de son père, Sapna a arrêté ses études pour subvenir aux besoins de sa mère et de sa sœur cadette. La jeune fille, qui se rêvait écrivain, vend désormais de l'électro-ménager du matin au soir, soutient sa mère très éprouvée par le décès de son mari et de l'une de ses filles et se saigne aux quatre veines pour répondre aux caprices de sa sœur, frivole et égoïste, qui ne pense qu'à devenir célèbre. L'avenir s'annonce sombre pour Sapna qui ne voit pas le bout du tunnel.
Tout change le jour où un inconnu lui fait une étrange proposition : le remplacer à la tête
du groupe ABC, une des entreprises les plus florissantes du pays. Pour devenir PDG, Sapna devra réussir les sept épreuves concoctées par l'homme d'affaires, Vinay Mohan Acharya. Flairant l'arnaque, la jeune fille commence par décliner fermement l'offre. Mais de graves soucis financiers l'obligent à revoir sa position et elle finit par se lancer dans cette étrange aventure.
On ne change pas une recette qui marche et Vikus SWARAP l'a bien compris en construisant son troisième livre sur le modèle des deux premiers. Ici point de questions ou de suspects d'un meurtre mais une succession d'épreuves, prétexte pour dénoncer les travers de la société indienne. Son intrépide héroïne va ainsi être confrontée au mariage forcé, au travail des enfants, au trafic d'organes, à la corruption des services publiques, etc.
Si le procédé peut sembler répétitif et les aventures de Sapna parfois rocambolesques, il n'en demeure pas moins que le roman de SWARAP est une plongée intéressante dans l'Inde et ses contradictions où les traditions les plus archaïques cohabitent avec les excès de la modernité, où les sages vivent aux côtés des profiteurs sans scrupules.
Le style enlevé et facile, l'humour omniprésent malgré la gravité des sujets, les bons sentiments, le suspense et un final inattendu font de ce livre un excellent moment de lecture qui ravira les fans de l'auteur et ralliera ceux qui ne le connaissent pas encore. Sympathique et dépaysant, comme d'habitude.
Parfois, quand tout va mal, on a juste envie de mettre les voiles pour fuir une vie devenue insupportable. Vaughan, lui, a conjugué l'art de la fuite de façon plus subtile : la fugue dissociative. En clair, il a tout oublié de lui-même et de tout ce qui faisait sa vie. Il lui est tout à fait possible de nommer le premier ministre ou le dernier vainqueur de la Coupe de la ligue, il peut aussi dire qui est napoléon ou qui a gagné la guerre de 14-18, mais il est incapable de se souvenir de son propre nom, de son enfance, de ses amis, du visage de sa mère ou de celui de sa femme. Car Vaughan
a deux enfants et une épouse, du moins pour quelques jours encore. Recueilli par Gary, son meilleur ami, il apprend que son divorce doit être prononcé bientôt et qu''une nouvelle vie s'offre à lui, loin d'un mariage rendu pénible par la routine, les disputes, les reproches, les rancoeurs. Pourtant, Vaughan n'est pas prêt à accepter ces révélations. La femme qui a partagé sa vie, il l'a aperçue, il l'a trouvée belle, il l'a aimée à nouveau au premier regard, il ne veut pas la quitter. Le Vaughan nouveau, sans passé ni souvenirs, saura-t-il reconquérir la belle Maddie ?
Un homme qui erre dans les couloirs du métro de Londres, amnésique et désemparé, voilà une entrée en matière qui peut sembler traiter d'un sujet des plus sérieux. Mais le vent léger de l'humour so british de John O'Farrell va emporter sur son passage toute gravité et compassion et c'est le sourire aux lèvres que l'on suit les tribulations de Vaughan dans sa double quête, celle de son identité et celle de l'amour de sa femme. Si de prime abord, il paraît un peu benêt (normal ! Il a l'innocence du nouveau-né), très vite au fil des souvenirs qui refont surface, il s'avère plus complexe, perdu entre l'homme qu'il a été et celui qu'il est désormais. Dorénavant, il lui faudra concilier ces deux hommes en lui pour avancer, accepter son passé pas toujours glorieux, et surtout se faire accepter de Maddie qui, elle, n'a rien oublié, malheureusement.
Le ton est enlevé et léger mais cela n'empêche une réflexion sur la manière dont on s'arrange avec son histoire, sur la vie de couple, sur l'amour. Une comédie à l'anglaise, enjouée et drôle, pour un bon moment de détente et de rire. A lire sans modération !
Elles sont cinq à vivre ensemble, par la force des choses, dans un appartement communautaire de Leningrad, trois vieilles, une mère et sa petite fille. Les trois vieilles, Evdokia, Glikeria et Ariadna s'occupent de Suzanna pendant qu'Antonina est à l'usine. En échange, Antonina fait le linge, le ménage, les repas, le bain. secrètement, elles l'ont fait baptisée et l'appellent Sofia. Elles font corps pour protéger la petite fille, l'élever du mieux qu'elles peuvent, lui raconter la Russie d'avant les bolchéviks, les anciennes légendes, les contes de fée. Sofia ne dit rien, elle est
muette même si les médecins affirment qu'elle pourrait parler. Sofia est enfermée dans son silence est ne communique qu'à travers ses dessins. Mais les grand-mères sont inquiètes : Sofia va sur ses 7 ans, bientôt elle devra entrer à l'école. Le Comité des femmes est formel, quel genre de mère confine son enfant dans un appartement alors qu'elle pourrait profiter des bienfaits du jardin d'enfants ? Antonina a peur, elle a caché à tout le monde que l'enfant ne parlait pas. S'Ils savaient, ils la prendraient, la mettraient dans une institution., la traiteraient comme une handicapée.
Un roman doux-amer qui raconte les difficiles conditions de vie dans la Russie soviétique des années 60. Bien que le pouvoir soit entre les mains du peuple depuis plus de 40 ans, on attend toujours les lendemains qui chantent. Alors il faut subir...la pauvreté, les files d'attente, les listes d'attente, le pouvoir du collectif sur l'individu. Dans cette société suspicieuse, le moindre faux pas est repéré et rapporté, la liberté n'est plus de mise. Pour Antonina, la vie est dure, elle qui est fille-mère...Heureusement, le comité des femmes veille. Si elle était en Amérique, elle serait à la rue. Mais l'union soviétique ne rejette aucun de ses enfants et Antonina recevra toute l'aide nécessaire, à condition qu'elle sache se tenir. Surveillée, conseillée, harcelée même, Antonina n'a qu'un but : protéger sa fille qui ne parle pas mais qui comprend tout. Les vieilles lui ont appris à lire, à écrire, et même à comprendre le français. Malgré son mutisme, Suzanna est très éveillée. Bercée par les récits de ses grand-mères, elle met dans ses dessins tout ce qu'elle entend dans le petit appartement communautaire : le temps des tsars, la révolution, la guerre, le blocus, les morts, les légendes, les fées.
Mêlant réalité sordide et imaginaire, les voix de Glikeria, Ariadna, Evdokia, Antonina et Suzanna se conjuguent pour raconter l'âpre quotidien de ces femmes russes qui ont survécu à toutes les horreurs et qui se serrent les coudes face aux absurdités du monde. Le témoignage pudique d'un temps où les sentiments étaient mis à mal mais dont les germes ont su subsister.
Un grand merci à EntréeLivre, aux jeudis critiques et à l'éditeur.
Cadre supérieur dans une entreprise de La défense, Jean-Fabien compte bien profiter de son célibat pour mettre le plus de femmes possibles dans son lit. Son travail, il l'exerce avec une philosophie clairement définie : travailler moins pour voyager plus. En effet, Jean-Fabien exerce l'art de ne rien faire tout en donnant l'impression d'être débordé et son métier est surtout un prétexte pour parcourir le monde, histoire de draguer exotique. Car c'est là sa seule obsession : comprendre la gent féminine et en déduire les théories les plus complexes pour séduire sans peine. A ces fins,
il peut compter sur une assurance à toute épreuve, un physique avantageux et une étude très poussée de Marie-Claire, la Bible des femmes. Rien d'étonnant, donc, s'il passe son temps à repousser leurs fougueuses avances !
Le journal déjanté d'un serial dragueur, tendance loser, qu'il faut absolument lire au second degré, surtout si l'on est une de ces femmes tant convoitées par Jean-Fabien. Elles n'ont pas le beau rôle, considérées plutôt comme un objectif à atteindre, voire une marchandise, et puis de toute façon, le héros, c'est lui, Jean-Fabien. Beau comme un Dieu, à l'aise partout, fin psychologue, séducteur sans lourdeur, Jean-Fabien a la classe internationale (puisqu'il séduit aussi bien à New-York qu'à Paris, Shangai ou Aix-en-Provence). Enfin, c'est ce qu'il veut nous faire croire ! Mais quand ses "proies" prennent la parole, le son de cloche est tout autre et on "découvre" un Jean-Fabien balourd, pas très beau, légèrement érotomane et qui, surtout, est incapable de décoder les signes qu'on lui envoie.
Beaucoup d'auto-dérision, d'humour, un brin de cynisme pour une succession d'aventures, plus alcoolisées qu'amoureuses, qu'on prend plaisir à lire, le sourire aux lèvres. Ce héros pathétique qu manque de naturel dans sa pratique du sexe opposé finit par devenir attachant tant il semble perdu malgré son assurance affichée. Et si, tout compte fait, Jean-Fabien était le dernier des romantiques ?
Frédéric Solis a tout : un physique plutôt avenant, une carrière en pleine ascension et un appartement somptueux avec vue sr le Tour Eiffel. C'est en tout cas ce que pense Pétronille, son assistante aussi dévouée qu'amoureuse. Pourtant, Frédéric n'est pas pleinement heureux et son bonheur il le cherche en accumulant les peintures impressionnistes. Sa dernière acquisition n'est d'ailleurs pas loin de le mettre sur la paille. C'est donc avec soulagement et joie qu'il apprend qu'un inconnu a fait de lui son héritier. Persuadé que cette succession va faire de lui un homme riche, il déchante
très vite en découvrant la teneur de ses nouveaux biens : quelques tickets de transport, des entrées de musée et ce qui semble être une carte au trésor. Frustré, Frédéric hésite à tout jeter dans la première poubelle venue. Mais finalement, il se laisse prendre à cet étrange jeu de piste auquel le convie son donateur anonyme. Happé par l'aventure, il laisse sa vie bien rangée se déliter. Les dettes, le travail,...tout semble s'effondre mais c'est peut-être la chance de prendre un nouveau départ pour une vie plus sereine et plus proche de ce qu'il est au fond de lui.
Une histoire qui commence vraiment très mal : un type beau comme le Ken de Barbie, riche, brillant, collectionneur d'art, qui a tout pour être heureux mais dont on pressent les failles intérieures et son assistante rougissante qui le regarde, quand elle l'ose, avec des yeux de godiche énamourée. De cette guimauve à la chick litt, il n'y a qu'un pas que Caroline VERMALLE évite de justesse. Car là n'est pas son domaine, elle évolue plutôt dans le genre feel good book et nous emmène au bout du compte dans une histoire pleine de suspense qui véhicule des sentiments tendres tels que l'amitié, l'amour, la paternité, la solidarité, la tolérance. Elle mise sur des personnages touchants, intrigants, attachants pour nous entraîner dans son jeu de piste vers le bonheur. Hymne à la bonté, à la famille -celle dans laquelle on naît et celle qu'on se crée-, ce conte moderne et poétique tire aussi sa force de l'évocation toute en finesse des toiles de Monet . Beau, réconfortant, , un livre qui met de bonne humeur et fait rêver à un monde meilleur.Ce n'est pas de la grande littérature, juste une petite parenthèse de douceur à lire en cas de déprime.
Le vignoble maudit
De retour chez lui après un voyage d'affaires à Paris, Jean de Renom est froidement assassiné dans l'entrée du château de son domaine viticole du Bordelais. Seule sa femme Camille était présente sur les lieux, sa culpabilité ne fait donc aucun doute. La jeune maman, sujette à la dépression et au baby blues, ne nie pas les faits mais n'avoue pas non plus, victime d'un trou noir dans sa mémoire. Pour Gilles Guédrout, le commissaire chargé de l'enquête, le choc est rude. Proche de la famille, il connaissait Jean depuis l'enfance et il a du mal à imaginer la douce Camille abattant son mari à bout portant. Pour ne pas être accusé de partialité et surtout pour trouver des circonstances atténuantes à son amie, il fait appel à Amédée Mallock, son mentor, justement en vacances dans la région. Le commissaire parisien qui reprend des forces dans sa villa d'Andernos, ne rechigne pas à aider son collègue, même si l'affaire se corse avec l'entrée en scène de Sophie Corneille, députée et possible future présidente de la République, mais aussi mère de la suspecte. Intrépide et tenace, Mallock n'hésitera pas à déterrer les plus sombres secrets des de Renom et des Corneille, familles très en vue de la région.
Une malédiction ancestrale, un meurtre en chambre close, un porte-avions, un vignoble, une épée, le Saint-suaire, les larmes du Christ, autant d'ingrédients avec lesquels se démènent un templier, un vicomte fou, un chevalier, une sirène, une politicienne, un juge et deux flics, une merlette et deux gerbilles. MALLOCK, l'auteur, a donné son nom à son commissaire qui résout ici sa quatrième enquête. Si ce n'est déjà fait, il est impératif de lier connaissance avec ce policier efficace et intègre, bourru en apparence, mais qui cache un cœur tendre. Brisé par la mort de son fils, il n'en demeure pas moins le meilleur flic de la capitale. Pour cause d'enquête décentralisée, on ne fait qu'effleurer les différentes personnalités de son équipe mais on sent bien que le chef est très apprécié, surtout quand il se met aux fourneaux pour concocter un repas fin à sa façon. Jouant avec ses intuitions, ne craignant rien ni personne, Mallock sera un précieux soutien pour démêler une affaire mystérieuse dont les tenants remontent aux XIVè siècle.
Beaucoup de suspens, d'excellentes connaissances du travail de la vigne, une reconstitution historique de la région au Moyen-âge, une écriture soignée et très littéraire, une forte dose d'humour, des personnages fouillés et un commissaire sympathique et attachant...MALLOCK réussit là un superbe polar qui donne envie de continuer à suivre son enquêteur pour de nouvelles aventures. Parfait !