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Léo a fui Emmi et leur amour aussi virtuel qu'impossible pour un long séjour à Boston. Par habitude et pour conjurer le manque, la jeune femme continue de lui envoyer des mails mais ils lui sont automatiquement renvoyés. Et puis, un jour....miracle! Léo répond, il est de retour! Leur correspondance amoureuse peut reprendre. Comme avant? Pas tout à fait...Léo a ramené une fiancée dans ses bagages! Emmi décide de trancher dans le vif et de tout arrêter mais avant cela, elle propose une rencontre. Léo a peur, il rechigne mais finit par accepter. Déception ou attirance, quelle sera leur
réaction lors du passage du virtuel au réel?
Quel plaisir de retrouver Léo et Emmi! On ne pouvait décemment pas en rester là, eux séparés par des milliers de kilomètres et nous complètement déconfits! Heureusement ils se retrouvent et tout recommence. Leurs mails tendres ou passionnés, leurs valses-hésitation, leurs chagrins, leurs petits bonheurs, leurs fâcheries. Tour à tour, on les aime ou on les déteste, on voudrait les secouer, leur ouvrir les yeux sur leur amour. Bref, ce deuxième tome n'est pas très différent du premier, les mécanismes sont les mêmes et, si l'effet de surprise n'agit plus, c'est tout de même un bonheur de retrouver ces personnages si attachants (Léo je t'aime d'amour!!) et d'enfin conclure cette histoire romantique à souhait qui méritait bien une fin digne de ce nom.
Qui a lu le premier doit lire le deuxième!
petit conte chinois
Après 43 ans de bons et loyaux services dans l'Usine de fabrication de matériel agricole de sa ville, Maître Ding est licencié à un mois de la retraite. Les larmes ou la colère n'y changent rien, l'usine a fait faillite et il lui faut désormais trouvé une nouvelle source de revenus. Mais Maître Ding est un vieil homme, usé par son dur labeur et les opportunités s'en trouvent réduites. après des jours d'errance désespérée dans les rues de la ville, le salut arrive lors d'une promenade entre le cimetière et le lac artificiel. Maître Ding trouve l'idée qui, sans efforts physiques, pourra lui assurer un revenu suffisamment confortable pour assurer ses vieux jours. Mais saura-t-il faire taire ses scrupules et dépasser le sentiment de honte qu'il ressent?
Sous ses airs faussement naïfs, ce petit conte sans prétention cache une critique acerbe du néo-capitalisme chinois. Il décrit cette nouvelle société où l'Etat n'est plus providence, où c'est le profit qui commande, où les patrons s'enrichissent sur le dos des ouvriers. Rude constat pour Maître Ding, vieux communiste, ouvrier exemplaire plusieurs fois médaillé qui s'est voué corps et âme à son usine et qui n'a aucune valeur au regard du profit et de la productivité. Pour les ouvriers comme lui, c'est désormais le règne de la débrouillardise. Les salaires et les pensions sont versés de façon aléatoire et pour vivre décemment on trouve un petit boulot plus ou moins légal. Maître Ding qui avait placé toute sa confiance en son patron découvre les nouvelles lois de la société où l'individualisme a pris le pouvoir. Pour lui, c'est un choc mais il ne se révolte pas, il a honte d'être un poids et finalement il s'adapte.
Ce court récit plein de tendresse, d'humour et d'optimisme est une ode à ce peuple chinois si souvent opprimé mais qui ne baisse jamais les bras et, de petites combines en bouts de ficelle, se construit un avenir qui se veut radieux.
Ecrit par le Nobel de littérature 2012, c'est un petit livre abordable et plaisant que je conseille pour qui veut appréhender l'oeuvre de Mo YAN en douceur.