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Max est arrivé de Pologne pour s’installer à Rio de Janeiro dans les années 30. Petit cordonnier, il est sommé de traduire du courrier en yiddish pour le compte de la censure qui tient à l’oeil les étrangers supposés subversifs. C’est ainsi qu’il a l’occasion de découvrir Hannah, belle et douce jeune femme, dont il tombe amoureux par lettres interposées. Sa curiosité pour la belle, qui n’est pas vraiment ce qu’elle semble être, va l’entraîner dans mille péripéties…
Voici celui des trois que je regrette le plus de ne pas avoir aimé. Le pays, les personnages, le
contraste entre les juifs débarqués d’Europe et la gaité et la tolérance de leur pays d’accueil, le style tout à fait agréable et bien rendu par une traduction à laquelle je n’ai rien à redire… Bref, que du positif, mais dès la moitié du roman, le trop-plein de loufoque, l’imbroglio entre tous les personnages, tout cela m’a perdue et laissée sur le bord du chemin ! J’ai tout de même laissé le marque-page en place pour une reprise éventuelle...
Si l’intérêt d’une série se mesurait au temps qui s’écoule entre la lecture de deux tomes, Les enquêtes du département V de Jussi Adler Olsen seraient dans le peloton de tête parmi celles que j’ai lues ! Je laisse s’écouler beaucoup plus de temps avant d’attaquer une suite, habituellement. Mais l’idée de retrouver Carl Mørck, plus grincheux que jamais, et son adjoint Assad, toujours prêt à proposer son aide pour réouvrir des dossiers de crimes jamais résolus, m’a embarquée dès que j’ai vu ce livre à la bibliothèque.
Le dossier que le duo d’enquêteurs trouve
sur le sommet de la pile qui les attend dans leur sous-sol, est atypique, puisqu’un coupable s’est déclaré plusieurs années après les faits, et qu’il purge une peine de prison.
Deux adolescents, frère et sœur, avaient été sauvagement battus et laissés morts dans une maison de campagne. Les soupçons s’étaient portés sur un groupe de jeunes de bonne famille, et finalement, l’un d’entre eux avait fini par avouer. Alors pourquoi et qui a ressorti ce dossier ? Et qui est cette femme sans domicile qui arpente les rues de Copenhague en se méfiant de personnes qui semblent la suivre ? Que sont devenus vingt ans après ces jeunes ?
Le duo d’enquêteurs, auquel s’adjoint une secrétaire nommée Rose, va avoir bien du mal avec cette enquête qui dérange pas mal de monde…
Le deuxième volet de la série se révèle à la hauteur du premier, et se dévore sans guère laisser de répit ! Si les coupables ne sont pas vraiment inconnus du lecteur, la tension monte pour savoir s’ils vont être rattrapés par la justice ou non, quelles étaient leurs motivations et quel rôle chacun a réellement joué… C’est bien fait, avec les petites touches d’humour dues aux relations entre les membres de l’improbable trio d’enquêteurs, qui permettent des respirations bien agréables dans une histoire très noire. Je n’aurais qu’une petite restriction concernant titre et couverture, je ne comprends ni le choix de l’un, par rapport à l’histoire, ni celui, esthétique, de l’autre. Ceci ne me découragera pas de lire le troisième volume !
Travis Shelton traîne ses dix-sept ans entre la ferme de son père, avec lequel il est sans cesse en conflit, les virées pour boire des bières avec ses copains, et les coins de pêche qu’il affectionne au pied des Appalaches. Lors d’une de ses sorties, il découvre un champ de cannabis et en prend quelques pieds pour revendre à Leonard, un ex-prof, petit dealer local. Malheureusement, l’envie d’un gain facile le fait retourner une fois de trop dans ce champ caché, et il y est surpris par le propriétaire.
Le moins qu’on puisse dire c’est que les personnages ne sont pas des tendres,
et que Ron Rash réussit superbement à rendre une atmosphère pesante et menaçante autant qu’à faire surgir de magnifiques paysages. Quant à l’amitié qui finit par poindre entre Travis et Leonard, et aux épreuves qu’ils vont traverser, à l’histoire remontant à la guerre de Sécession qui les unit, et qui est présentée sous la forme des carnets de note d’un médecin, il n’est pas utile de trop en dire…
Dans la lignée de Serena et Un pied au paradis, j’ai encore été happée par l’Amérique rurale sauvage qu’affectionne l’auteur, et par l’alchimie très réussie entre roman d’initiation et roman noir. J’ai juste été un peu perdue une fois ou deux par les références historiques à la guerre de Sécession, à cause de ma méconnaissance de cette période.
Cet été, j’ai décidé de retourner au service des Vols et Homicides de la ville du Cap, en Afrique du Sud. J’ai ainsi fait la connaissance de Mat Joubert, collègue de Benny Griessel, que j’avais rencontré dans Treize heures et qui apparaît aussi dans ce volume. Cape Town est une ville qui me fascine, mais que j’ai trouvé moins présente dans cet opus. Qu’importe, ce roman ne manque déjà pas d’atouts, à commencer par la personnalité de Mat Joubert, qui peine à trouver un sens à sa vie depuis la mort de sa femme deux ans auparavant. L’arrivée d’un nouveau chef, le colonel
Bart de Wit, formé à Scotland Yard, le sort un peu, par force, de sa torpeur. De plus, deux affaires lui sont confiées.
L’une concerne un braqueur de banques, au visage changeant, mais à l’impeccable politesse avec les caissières qu’il dévalise. Dans l’autre affaire, plus grave, plusieurs meurtres sont commis de manière similaire et avec une arme ancienne relativement rare. Pourtant les morts n’ont aucun lien, aucun point commun, et seule une enquête minutieuse permettra de voir le début d’une hypothèse qui fonctionne !
Pas de temps mort, ni d’ennui à la lecture de ce roman, attachant tant par la renaissance de Mat Joubert que par le travail quotidien du service des homicides, et l’auscultation de la société sud-africaine d’après l’Apartheid… Il confirme tout le bien que je pensais déjà de Deon Meyer, que je n’hésiterai pas à relire encore.
Comme le titre l’indique, c’est une maison qui est au cœur de ce roman, qui retient et fait revenir ses habitants à elle, une maison qui pourtant a déjà vagabondé… L’histoire de son installation à Long Island sort de l’ordinaire. Trois générations y cohabitent, le grand père Scudder, son fils célibataire Roy et sa fille Mavis mal mariée et revenue au foyer. Viennent s’y ajouter les enfants de la troisième fille de la maison, décédée. Nancy a dix-huit ans alors que Clayton sort à peine de l’enfance, lorsqu’elle rencontre un ornithologue qu’elle trouve particulièrement
séduisant…
Passé un peu inaperçu à la rentrée littéraire 2012, La maison de Salt Hay Road est un roman familial américain comme je les aime, qui fait passer un bon moment, même s’il ne laisse pas un souvenir impérissable. Je me souviendrai toutefois de l’écriture claire et nette comme un ciel de Long Island, du thème des mariages qui se délitent qui m’a fait penser par moment aux romans de Richard Yates, la sensibilité à la nature en plus… et surtout de la fin où la nature justement se réveille et intervient de façon brutale et inévitable dans la vie de la famille.
Joli titre qui remet en mémoire la chanson de Charlélie Couture, jolie couverture, réputation de remarquable page-turner, autant de raisons de ne pas passer à côté de ce roman qui trône sur toutes les tables estivales des libraires. Voilà donc qui est fait, je l’ai lu, ce roman…
Et… Ho ! Vous attendez sans doute un petit avis ?
Je serai peut-être un soupçon plus mitigée que la moyenne… Certes, cette histoire de bébé trouvé à côté de la carcasse fumante d’un avion revenant de Turquie, bébé dont on ignore l’identité, puisqu’il y avait deux bébés du même âge
dans l’avion, et que les parents ont péri, certes, l’intrigue est très très bien construite, et le suspense fonctionne bien d’un bout à l’autre : impossible de lâcher le livre ! Que ce soit au moment des faits, tout au long de l’enquête qu’on découvre par le journal de bord du détective Crédule Grand-Duc (sic) ou au moment du dix-huitième anniversaire de Lylie, la rescapée, les allées et retours qui en apprennent plus sur les personnages et laissent imaginer des solutions tiennent magistralement en haleine.
Toutefois, les ficelles sont parfois un peu trop grosses pour retarder le moment de telle ou telle révélation qui va faire avancer la recherche, et surtout les personnages s’avèrent un peu caricaturaux… Lylie est devenue à dix-huit ans une jeune fille parfaite, aussi belle que bonne, et douée absolument en tout. Les deux familles qui se la déchirent depuis dix-huit ans sont aussi opposées que peu nuancées : richesse et noirceur d’un côté, pauvreté et bons sentiments de l’autre !
Toutefois, il faut admettre que c’est une parfaite lecture de plage, de terrasse, de square, de transat ou de balancelle au fond du jardin, comme vous voulez ! Et que la solution, qui arrive après toutes un tas d’hypothèses qui s’effondrent les unes à la suite des autres, n’est pas du tout incroyable ni tirée par les cheveux… Rien que pour ça, il faut le lire !
Trop de distance...
J’avais beaucoup aimé, de cet auteur, Les derniers jours de Stefan Zweig, il y a deux ou trois ans… J’ai été attirée par ce roman d’apprentissage qui décrit le parcours d’un jeune garçon qui vit à la campagne aux environs de Phoenix, en Arizona, en 1962, le lieu et l’époque me convenaient bien !
Cependant, dès le début, je n’ai pas accroché, la distance établie par l’auteur avec son jeune personnage m’ayant interdit toute empathie, malgré ce qu’il doit subir de la part de son père. De plus, un manque de rythme dans le roman, de longs monologues de personnages secondaires dont on se demandent ce qu’ils viennent faire là, m’ont découragée et ôté toute envie de dépasser la première moitié. Tant pis, je pense que cet auteur est plus à l’aise dans le domaine biographique et que ce sera là que je le retrouverai !