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Voici plus un livre-document sur la famille Dodd en Allemagne nazi que réellement un roman. Il faut dire que la vraie vie de cette famille est un roman à elle seule, ou "Quand la réalité dépasse la fiction".
Le père, ambassadeur par défaut, car n'ayant aucune formation diplomatique. Mais c'est un universitaire à l'esprit éclairé et vif, un démocrate à l'ancienne qui tient absolument à réduire le train de vie de l'ambassade à Berlin après la Crise de 1929.
Martha, la fille, qui est d'abord séduite par le renouveau de l'Allemagne et oublie vite les incidents lors des manifestations
du Partie. Mais peu à peu, l'atmosphère de Berlin change, obligeant ses amants à s'exiler, parfois. Sans oublier Boris le communiste convaincu qui lui ouvre les yeux sur la réalité du pays.
Erik Larson sait nous faire sentir la tension grandissante qui prend la capitale allemande pour ne plus la lâcher. Tout le monde surveille tout le monde, tout en cherchant à plaire aux cadres du Partie, sans savoir s'ils seront encore vivant le lendemain.
Ce livre est passionnant de ce point de vue : il a su me faire toucher du doigt l'atmosphère délétère de Berlin.
Et Roosevelt qui fait la sourde oreille, entouré d'un personnel qui ne veut croire qu'en la paix, refusant d'ouvrir les yeux sur le réarmement de l'Allemagne.
Sans oublier les diplomates "à l'ancienne" qui mettent des bâtons dans les roues de l'Ambassadeur, car celui-ci n'a pas été formé à leur école.
Tout est donc en place pour la Seconde Guerre Mondiale dont la Nuit des Longs couteaux marque le commencement.
Les images que je retiendrai :
Celle des longues promenades de William Dodd dans le parc à côté de sa résidence, lieu de rencontre informelle entre les différents ambassadeurs. Ainsi que celle des virées en voiture de Boris et Martha, loin des écoutes et des espions.
Prix Pulitzer, excusez du peu !
Pourtant, voici un roman typiquement américano-américain. La narration n'est pas fluide, l'histoire hachée, comme les dialogues des personnages.
Je développe : oui, il est question de deux personnages présentés dans le résumé. Pourtant, à aucun moment, cela n'est clair, car ces deux personnages évoluent au milieu d'une foule d'autres qui se croisent sans cesse. Au début de sa lecture, pourquoi donc préféré ces deux plus que d'autres, qui sont tout aussi intéressant ?
Ensuite, l'histoire est hachée. Chaque chapitre se focalise sur un personnage
(pas forcément Bennie et Sasha) pour le suivre quelque temps, et puis plus rien. Le temps fait des bons sans que jamais il n'y ait d'indication d'époque, sauf l'âge de Bennie et Sasha, au détour d'une phrase.
Enfin, rédibitoires, les dialogues. Maximum 6 lignes qui ne disent rien, ne mènent à rien, ne font pas avancer le schmilblick et finissent en queue de poisson. J'en attendais plus : un peu de psychologie dévoilée, une avancée dans l'intrigue. Mais non.
Un roman qui piétine, je vous dis. Ceci dit, certains m'opposeront le fait que ce roman suit la ligne du temps, sinueuse ; s'approche de la réalité dans laquelle nous croisons et recroisons des êtres. Mais j'attends autre chose de la littérature, notamment qu'elle mette de l'ordre et de la fluidité dans la vie.
Seul point de repère : la musique. Attention, pas de partitions de Brahms, non, de la musique pop et rock des années 70-80. Et pas les stars internationales, les groupes typiquement américain. De quoi s'ennuyer ferme quand on n'en connait aucun.
L'image que je retiendrai :
Celle des cheveux roux de Sasha.
Après le Japon, me voici en Chine, et l'année prochaine. Encore un rêve d'auteurs.
Mais dans ce roman, des vies sont en jeu. Oh, bien sûr, tout va bien en Chine : pas de crise monétaire, le pays est prospère ; les habitants sont les plus heureux du monde, peu de contestataires donc.
Pourtant, quelques citoyens de cette Chine enviée se rendent compte que quelque chose cloche : les gens sont trop contents et ne se souviennent plus du mois de 28 jours, début de la crise mondiale.
Lao Chen, peu convaincu au début du roman, Fang Caodi sûr de lui et Xiao Xi, vont entrer dans la quête
de ce mois perdu et des raisons du bonheur.
Le roman met du temps à démarrer, on est en Chine, tout prend du temps. Les raisons de la quête sont flous, le personnage principal pas convaincu. Mais j'étais captive : comment un gouvernement peut-il faire disparaître un mois entier ?! Qu'est-ce qu'ils sont forts, ces chinois....
La troisième et dernière partie, en revanche, m'a moins convaincue : le monologue d'un membre du gouvernement, pour intéressant qu'il soit, est trop didactique. L'auteur aurait pu faire plus court, même si son personnage, euphorique, se plaît à discourir.
Merci ma libraire préféré pour ce conseil de lecture, j'ai passé un moment passionnant.
L'image que je retiendrai :
La moral du roman, répétée à l'envie et que le livre démontre : au chaos, le peuple préférera toujours la dictature....
Que dire des romans de Murakami, si ce n'est qu'ils se situent entre rêve et réalité.
Celui-ci ne déroge pas à la règle, quinous fait vivre un moment dans le Tokyo de la nuit, celui des love-hotel et des chaînes de restaurants.
La narration emprunte le point de vue de l'oeil de la caméra, tout en suggérant sensations et sentiments, un plus par rapport au cinéma.
Moins de jazz dans cet opus, plus de musique classique et de tubes pop.
Un roman qui me laissera le souvenir d'un rêve, un roman onirique...
L'image que je retiendrai :
Celle de la casquette des Boston Red
Sox de Mari, symbole d'un Japon s'occidentalisant.
Une nouvelle enquête de Thomas Pitt, sans sa femme, cette fois-ci, mais avec sa domestique Gracie qui s'infiltre dans Buckingham Palace pour traquer le meurtrier.
Une petite déception, l'action se déroule dans l'aile des invités, et non dans les appartements royaux, mais le décor y est le même : dorures, plafonds hauts et meubles encaustiqués.
Encore une fois, Pitt va devoir passer outre l'étiquette et les mensonges de la noblesse pour dénicher le meurtrier, fort retors.
Une histoire policière qui m'a donné envie d'en apprendre plus sur la fin du règne d'Elisabeth, et le destin
du prince de Galles (que l'on suspecte tout au long du roman) et de sa femme Alexandra.
Les images que je retiendrai :
Celle des magnifiques robes en soie des dames et des robes en coton des domestiques.
Celle de l'odeur des cires et des feuilles de thé parfumées.
Un roman fort odorant et coloré au final (si l'on excepte l'odeur et la couleur du sang dans les bouteilles de porto...)
Voici un très beau roman doux-amer sur l'Australie des années 60, dans une petite banlieue résidentielle d'Adelaïde.
La première partie du roman décrit la vie d'Henry, de ses parents et de leurs voisins à qui ils sont très liés. Pour s'occuper te rendre service, Henry va également ranger des livres dans la bibliothèque de l'ostéopathe, un bien étrange monsieur solitaire qui aime le regarder.
Henry joue également beaucoup avec Janice, une grande fille dégourdie qui l'a pris sous son aile et le défend contre les moqueurs.
Cette première moitié du roman est un peu longue,
il ne se passe rien, ou pas grand chose. Si, on devine que la folie de la mère d'Henry commence. Trouble bi-polaire, on appellerai cela de nos jours.
Puis la seconde partie du roman commence, le jour de la fête nationale, un jour de canicule. Le drame a lieu, et se dévoile la solidarité entre les habitants du quartier. La mère d'Henry prend Liz, la mère des enfants disparus, sous son aile.
Mais l'enquête piétine et ne sera jamais résolue.
Le quartier change, les gens meurent ou déménagent, mais Henry reste à son bureau et n'oublie pas Janice.
Ce roman est également un très bel hommage à son propre père, homme de paix, cherchant par tous les moyens la conciliation, et follement amoureux de sa femme, dont il tente de protéger son fils, malgré tout.
Une lecture dont je suis ressortie le coeur gros, de très belles pages sur l'amitié et la fraternité.
Presque un coup de coeur, si la première partie n'avait pas été aussi longuette.
L'image que je retiendrai :
Celle du faux poivrier sous lequel se tiennent tour à tour les personnages au fil des pages. Ce roman aurait pu être un traité de botanique tant l'auteur fait référence aux nombreuses plantes qui poussent à Croydon.
Lorsque vous lirez ce livre, vous aurez en main un traité clair, intéressant et fort bien documenté sur les rapports homme/animal.
Depuis l'époque préhistorique jusqu'au plus récents travaux de la recherche scientifique, les auteurs dressent un panorama intéressant de ce rapport qui commence à poser questions.
En effet, si l'occident a choisi la domination comme mode de fonctionnement, d'autres civilisations ont préféré la collaboration avec l'animal sauvage.
Et si les animaux sont de moins en moins divinisés, l'homme commence à déchiffrer leur langage, basé (entre autre)
sur la musique.
J'ai ainsi appris pleins de choses : que les enfants rêvaient beaucoup plus d'animaux que les adultes ; que seules les femmes peuvent arriver à s'immerger au milieu des groupes de singes et que ce sont les enfants qui communiquent le mieux avec les animaux.
Un livre plein d'espoir et qui invite à poursuivre la recherche, de l'Himalaya jusqu'au fin fond du Pérou en passant par l'Afrique.
L'image que je retiendrai :
Celle des oiseaux, animaux libres par nature, que certains peuplent réussissent à acclimater car ce sont de précieuses aides (pêche, chasse) mais qu'ils ne manquent pas de rendre à leur liberté un jour.
Voici de belles histoires d'amour sur fond de ville dévastée.
L'auteur ne pleure pourtant pas sur le sort de sfemmes mais choisit au contraire de nous montrer des femmes fortes qui seules ont su garder raison au milieu du désastre.
Les hommes perdent peu à peu leurs repères et sombrent dans la folie. Les plus opportunistes tireront toujours leur épingle du jeu, mais ceux-ci n'intéressent pas l'auteur.
En revanche, la moindre étincelle de beauté est capable de réveiller l'homme bon qui sommeil.
Un roman dur ou l'espoir pointe malgré tout.
L'image que je retiendrai :
Celle
de la beauté de Zunaira au fond d'une geôle sordide.
Voici le récit d'un voyage épique entreprit par une vieille dame qui veut narguer les autorités pour voyager en pays interdit (déjà à l'époque) : le Thibet, comme elle l'écrit.
Aidée par un lama qui deviendra son fils adoptif, ils se font passer pour des mendiants ne disposant que du strict nécessaire.
Ils feront des rencontres intéressantes, mais jamais longues, craignant sans cesse d'être découvert.
Ce récit manque donc de rencontres humaines à mon goût. Même à Lhassa, l'auteure visite et fait les marchés, mais semble rencontrer peu de gens.
Soit, elle connait
déjà parfaitement la langue et les coutumes du Thibet, son voyage n'est donc pas un voyage de découverte ni un voyage spirituel. Ou alors si, à la limite, il s'agit de la découverte de la géographie du pays...
Pour la découverte des coutumes du pays, il faudra sans doute que je me tourne vers d'autres livres de cette aventurière.
L'image que je retiendrai :
Comme dans les steppes arides de l'Asie, le thé se boit avec du beurre.
amour
Voici un roman correct et honnête, mais rien de nouveau sous le soleil.
A un moment donné de ma lecture, j'ai même cru que je lisai du Katherine Pancol. Tout se déroule comme sur des roulettes pour le héros (bien sûr, il a des soucis, mais son fils fini par rentrer dans le rang et son amoureuse n'hésite pas à faire le trajet Noiremoutier/Paris sur sa Harley rien que pour une nuit avec lui).
Les grands parents sont des méchants coincés du 16e et la mère décédée du héros une pauvre cevenolle de grande classe.
Son précédent roman "Elle s'appelait Sarah" m'avait déjà déçu car trop téléphoné. Celui-ci ne déroge pas à la règle.
Un point positif tout de même, et non des moindres, est que le métier de thanatopracteur est décrit de façon fort engageante. A tel point que je me suis demandée (l'espace d'une seconde) si je n'allais pas changer de profession. Embomeuse, quel beau métier : calme, tranquille, pas de dispute avec son patient qu'il faut rendre plus beau sans qu'il râle. Imaginez le rêve...
L'image que je retiendrai :
Celle des cheveux poivre-et-sel des personnages si beaux. Un peu comme ceux de l'auteure....