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Certaines œuvres sont devenues tellement célèbres que sans les avoir lues, tout le monde connaît leur histoire…C’est le cas de Dr Jekyll Et Mr Hyde. Nul n’est censé ignorer aujourd’hui que les deux personnages sont une seule et même personne; c’est devenu une expression courante pour parler de quelqu’un à double visage, c’est dire le succès et la notoriété phénoménale du sujet. Et c’est bien dommage car quand on relit ce classique, on se laisse prendre au jeu et on croit jusqu’au bout à une explication rationnelle des événements qui perturbent la vie de ce bon
Dr Jekyll….En réalité, Jekyll est un personnage secondaire à la base : le récit se porte au départ sur un brave notaire anglais, M.Utterson, qui, inquiet des changements d’humeur de son ami (et client) Dr Jekyll, mène l’enquête pour savoir ce qui l‘a changé à ce point. L'espionnant à son cabinet, il fait la connaissance de Mr Hyde, être sournois, difforme et dissimulateur, et jusqu’au bout, en bon rationaliste, il pense avoir affaire à deux hommes bien distincts. Et ce n’est que la lettre finale découverte dans le cabinet du médecin qui révèle la clé de l’énigme et le ressort fantastique…Il faut (re)lire alors cette nouvelle de Stevenson en oubliant tout ce qu’on sait, pour voir à quel point ce récit fantastique est maîtrisé et riche de (doubles) sens…A la fois enquête policière, récit fantastique, conte philosophique, l’histoire explore avec génie de nombreux thèmes qui permettent à l’auteur de fustiger la société victorienne : la monstruosité, l’hypocrisie sociale, le manichéisme… A lire et à relire avec plaisir... et effroi!
Excellent roman américain, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est à la fois un récit initiatique, un roman à « clefs », un état des lieux de L'Amérique de l'entre-deux-guerres. Ce texte présente plusieurs intérêts : d’abord le récit est fait par la fillette de 8 ans, adorable "garçon manqué" au caractère bien trempé qui est l'enfant de l’avocat chargé de défendre un Noir accusé d’avoir violé une femme blanche; ensuite, l’un des personnages les plus intéressants est celui du père, personnage à la fois discret et fort, un homme juste; enfin, c’est un récit initiatique
car on y voit l’éclosion de l’esprit critique chez des enfants (le personnage de Jem, le grand frère, se construit peu à peu comme une sorte de double de son père, apprenant le sens de la justice)
Ce roman nous apprend à ne pas juger sur les apparences, les rumeurs et les a priori; il est à conseillé à tous les adolescents.
Une pizza qui trouve qu'elle se livre un peu trop facilement; une matriochka qui a l'impression d'avoir plusieurs personnes à l'intérieur d'elle; une crème solaire qui se considère comme trop protectrice...Les patients du Dr Rorschach sont pour le moins atypiques et drôles. Pleine de jeux de mots et d'esprit, cette BD décomplexera les sujets les plus névrosés par son décalage et sa fantaisie. Le livre que tous les psychologues devraient mettre dans leur salle d'attente!
Franchement insoutenable, ce livre sur lequel j’étais tombé par hasard dans la librairie où je travaille…C’est une compilation d‘histoires et de photos de visages détruits lors de la guerre 14-18…On peut s’interroger sur l’intérêt que peut porter un auteur à un tel sujet mais Martin Monestier s’est depuis longtemps illustré comme une espèce « d’encyclopédiste du bizarre » avec à son actif notamment des livres sur les monstres, les enfants assassins, les poils et…le crachat! Bizarre, vous avez dit bizarre?
Une expérience littéraire et mystique
A découvrir les prémices de l’histoire, on aurait pu avoir peur de se lancer dans une telle lecture : au Moyen-âge, le jour de son mariage, une jeune femme mystique décide de sa « mort au monde », signifiant son désir d’être emmurée jusqu’à la fin de ses jours pour vivre en totale communion avec le Christ. Comment raconter alors une histoire palpitante à partir de cette réclusion? Carole Martinez réussit parfaitement ce pari en faisant graviter autour de la jeune Esclarmonde, de nombreux personnages qui vont apporter leur lot de rebondissements : Lothaire, le fiancé éconduit qui devient poète; le père d’Esclarmonde, bourreau repentant et futur croisé; Douce, sa belle-mère également en proie à un conflit intérieur, Bérengère, leur servante à qui l’on prête des pouvoirs magiques et bien d‘autres encore…Racontée par Esclarmonde elle-même, depuis sa fenestrelle où elle regarde ses contemporains (et leurs descendants…), l’histoire ne faiblit jamais et lorgne à son dénouement vers le merveilleux médiéval, faisant de ce récit un hommage aux pouvoirs de la foi.