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Quand un roman réunit deux auteurs majeurs de la littérature young adults, il y a des chances pour qu’il tienne toutes ses promesses.
Et la lecture de celui-ci m’a confortée dans cette idée.
Cette quête d’amour désespérée d’ une mère indifférente et égoïste, et d’un père disparu soudainement de la vie de ces deux adolescents, m’a rappelé à quel point ces deux auteurs ont le don de s’adresser à leurs lecteurs à travers des histoires d’une authenticité et d’une humanité bouleversantes.
Le roman se présente sous forme d’échange épistolaire, (ici, des
mails), qui nous dévoile peu à peu la vie vide de sens de Ezra et Béa, la fugue de celle-ci, l’angoisse de son jeune frère devant son silence, l’incompréhension et la colère qui les habitent tous les deux, la réelle affection qui les lie.
Le désamour d’une mère n’est-il pas révoltant ?
Comment se construire pour une vie d’adulte épanoui quand dans l’enfance, il a manqué le principal ?
Dans leur dialogue par écrit, le frère et la sœur se confient, s’expliquent, se consolent, jusqu’à ce qu’un évènement déterminent leur apporte enfin des réponses.
Un album merveilleusement abouti sur le plan graphique.
Ses aquarelles fines sont colorées et pleines de vie.
La mise en page est hyper dynamique grâce à l’alternance d’illustrations pleine page et de petites vignettes parfaitement représentatives des péripéties vécues par les héros qui animent l’histoire.
Quant à celle-ci, c’est un régal, car chaque fois que la nature sauvage et innocente peut reprendre ses droits sur la présence envahissante, destructrice, bruyante et sans âme de l’être humain, c’est à mon sens une petite victoire…
A contempler et à aimer à partir de 3/4 ans.
Page après page, les saisons se succèdent dans une multitude de petits détails propres aux situations quotidiennes et aux lieux familiers que nous avons coutume de fréquenter dans nos vies de tous les jours.
Cet album a la grâce et la finesse du trait de Claire Lebourg, qui excelle dans l’art de raconter des histoires en images.
Chez elle, le texte est souvent d’une grande sobriété, l’économie des mots étant compensée par la richesse et la minutie dont elle fait preuve à chaque illustration.
Ses aquarelles sont délicieuses d’humour et de sensibilité, en un mot, de charme.
Un petit roman peu vraisemblable mais divertissant, ou, comment une adolescente qui s’enferme délibérément dans une spirale de mensonges, va
se retrouver piégée
se ridiculiser
et découvrir le vrai sens du mot « honte »
Ça se lit vite, l’héroïne est un peu crispante tant elle est prétentieuse, mais les dialogues sont vivants et par moment on a tout de même de la compassion pour elle, lui souhaitant de découvrir que la valeur intrinsèque de quelqu’un est sans rapport avec l’épaisseur de son porte monnaie…
Parfait pour passer du temps sans aucune prise de tête !…
Deuxième roman d’une jeune auteure au talent fou, à la plume atypique, personnelle, sensuelle, parfois surprenante, mais vraiment intéressante.
Après « Et dans nos coeurs, un incendie », qui m’avait bluffée, voici une plongée dans le monde désenchanté d’une bande d’ados, dans la France profonde des années 90’.
Leur quotidien, teinté d’un ennui chronique, leurs peurs, leurs déceptions, leurs attentes, leurs fêlures, nous renvoient à nos dix sept ans, avec une bienheureuse nostalgie.
Elodie Chan dépeint avec justesse un milieu provincial où chacun des personnages
est une sorte de stéréotype, qui va du père alcoolique et violent au « fils à papa tombeur de minettes », en passant par l’amoureux transis ou l’adolescente rêvant d’une vie de star.
Le titre résume parfaitement l’état d’esprit de tout ce petit monde, on est des gens ordinaires, avec des rêves ordinaires, mais les rêves ne sont-ils pas à eux seuls une raison d’exister sinon de (sur)vivre ?
Recueillir un bébé animal, l’aider à grandir, s’y attacher et devoir lui dire adieu...
Un thème maintes fois visité, mais particulièrement bien traité dans cet album.
Les illustrations d’un grande finesse accompagnent un texte élégant et bien rythmé.
Dès 4 ans.
Ce court roman, écrit à la première personne sous forme d’une palpitante dystopie, est un astucieux prétexte, pour faire la connaissance de Sitting Bull, un des derniers chefs indien à résister à l’administration américaine.
L’action se déroule dans un New-York futuriste, dévasté, où les bandes rivales s’affrontent sans merci, et fait émerger des personnages broyés par le système, révoltés, telle Jennifer, qui ne cherchent qu’à survivre le mieux possible.
Une lecture simple, tranchante, idéale pour amateurs de romans courts.
Antonio Carmona est un jeune auteur à suivre, car son premier roman est un pur délice.
Il aborde un sujet grave avec une élégance et une sensibilité qui touchent le coeur, mais il sait aussi apporter le rire grâce à des personnages détonants et des situations cocasses.
C’est un récit à la première personne, qui parle de la vie, mais aussi de la perte de quelqu’un qu’on aime, de la force du souvenir qui le garde vivant en soi, d’une amitié profonde qui surgit là où on ne l’attend pas, et puis c’est aussi un voyage au Pays du Soleil Levant, une immersion dans sa culture,
ses coutumes, qui offrent un vrai dépaysement.
D’une écriture soignée, l’auteur fait prendre vie à des personnages pittoresques à souhait, merveilleusement dépeints (oh ! L’inénarrable Madame Dédenon!), des gens vrais, qui « essayent » tous d’exister malgré leur fêlure, leur différence, leur solitude ou leur chagrin.
A lire, à offrir de toute urgence, car l’émotion, la bonne humeur et la tendresse qui s’en dégagent sont comme une friandise qui fond lentement sous la langue…
Un format généreux pour une adorable histoire merveilleusement illustrée : craquez pour découvrir les péripéties cette petite chouette arrachée à sa vie bien tranquille nichée tout en haut d’un vertigineux sapin.
Noël approchant, les bûcherons s’en donnent à coeur joie, et notre petite héroïne va vivre une grande aventure.
Définitivement craquant !
" Cette forêt fourmillante de vie"..."cette forêt morte"
Ce dernier roman de Nathalie Bernard se révèle tout aussi passionnant que les précédents, et il colle à l’actualité de façon frappante : en effet, à l’occasion de la COP28, la France a reçu fin novembre 2023 quatre des gardiens de ces forêts primaires du globe, menacées de déforestation.
L’action se situe en Amazonie, et l’auteure a su mêler suspens et pédagogie dans cette histoire qui a le mérite d’aborder un thème crucial en tenant le lecteur en haleine, puisque notre jeune héroïne veut faire la lumière sur la mort de son frère, et démasquer celui ou celle qui trahit les intérêts de sa tribu.
La plume de Nathalie Bernard, une nouvelle fois militante, ( après ses deux ouvrages sur les amérindiens que j’ai beaucoup aimés ), est des plus agréables, soignée et pleine de vie, et nous offre un voyage dépaysant au coeur d’un continent dévasté, ou continue d’exister tant bien que mal, ce que l’on a coutume de nommer le poumon vert de la planète.
Mais pour combien de temps, encore ?…